Petite traversée des terres australes du milieu

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Introduction :


Traversée des grands espaces des terres australes du milieu, de fin août à mi-décembre 2009 (environ 14.400km) :

Le départ de ce parcours a encore eu lieu de Dégagnac, après le petit voyage au " cap nord ", en Europe, et trois petites semaines de repos en travaillant dans le Quercy. La route pour rejoindre Paris et l'aéroport de Roissy/CDG est passée par les monts du Cantal puis le massif central et l'Auvergne (Puy de Sancy, Mont Dore), et enfin le Nivernais, la Bourgogne et l'île de France.
L'arrivée à Sydney a eu lieu après un voyage assez long en avion (avant c'était en bateau, toute une aventure sans doute), il faudra encore rester quatre jours dans cette ville avant de pouvoir récupérer enfin le vélo, resté à Londres… Enfin, début septembre le départ peut avoir lieu vers le NO et le centre de l'île-continent australienne.
La première idée était de faire le tour de l'Australie mais finalement, en attente à Sydney, voyant que les jours étaient courts (ce n'était que le début de l'été) et en ayant le temps de mieux observer les cartes, je me rends compte que ce n'est pas possible. Il aurait fallu faire 220km par jour, de plus on ne peut rester légalement plus de trois mois en Australie, le tour peut donc se faire mais en quatre ou cinq mois, en payant (assez cher) pour augmenter la durée du visa ou en faisant un " break " en New Zealand ou ailleurs dans le Pacifique ou Asie…). L'idée fut donc de " couper " par la Stuart Hwy, la seule route goudronnée qui traverse l'Australie, au centre, dans le sens nord-sud.
La route prend d'abord la direction de Brisbane et Cairns avant de décider de " couper " encore afin d'éviter la côte, pensant qu'il y aurait trop de circulation ; je préfère donc passer dans le Bush, un peu plus à l'intérieur des terres et un peu dans les Great Dividing Range (massif montagneux qui longe et borde la côte orientale de l'Australie) jusque Roma.
La chaleur est alors déjà bien présente avant d'entamer un petite traversée de l'Outback australien, territoire peu peuplé, seulement par les aborigènes (dont beaucoup ont été massacrés). Il n'y a eu qu'un seul jour de pluie, le 1er jour, à Sydney, sur les 70 jours passés en Australie, et des températures bien souvent entre 35 et 45°C au Soleil, heureusement ce n'était que le début de l'été !

Après Roma la route prendra la direction de Cloncurry, Mount Isa, sur la Matilda Way, pour rejoindre ensuite la Stuart Hwy, à 900 km au sud de Darwin (capitale du territoire du nord), au bord de la mer de Timor. La descente de la Stuart Hwy fut assez longue et difficile avec la forte chaleur et le transport quotidien de 7 à 9 kg de boissons, c'est une route particulière et pas très intéressante, les paysages sont souvent monotones (c'est toujours la savane) et il n'y a que des touristes, on se retrouve donc entre européens, la route passant en dehors des villages et des réserves aborigènes ! Cette partie du voyage fut longue et ennuyeuse, et ce fut un grand regret d'avoir choisi ce parcours là. D'ailleurs, à la fin de ce petit voyage en vélo en Australie et NZ, je crois que ça aurait été mieux (pour moi) de traverser seulement à pied, par le bicentennial national trail la Great Dividing Range, par exemple et de faire des tracks en NZ, enfin j'espère que ce sera pour une autre fois…
Après avoir fait un petit détour pour voir le " caillou ", Uluru-Ayers Rock, colline sacrée des aborigènes (parmi d'autres) qui leur procure depuis des millénaires de l'eau et donc aussi de la nourriture dans ces terres semi-arides, la route arrive de nouveau dans le Bush, à Port Augusta, et assez rapidement ensuite Adélaïde dans l'Australie méridionale, près de l'océan indien. Ensuite, la route rejoindra Melbourne en passant par la jolie région des Grampians mountains (malheureusement trop court). 
Après Melbourne, le parcours fut plus intéressant par la traversée des Alpes australiennes dont le sommet le plus haut, le mont Kosciuszko, ne dépasse tout de même pas les 2300 m, ce qui laisse présager, à cause de la désertification de plus en plus importante en Australie, de graves problèmes de pénurie d'eau. Cette partie du parcours a été l'occasion de faire plusieurs grimpettes jusqu'à différentes petites stations de ski (presque totalement déserte en été) de l'Australie. Enfin le parcours en Australie se termina par un passage dans les Blue mountains et le retour à Sydney pour reprendre l'avion et rejoindre Auckland et la Nouvelle Zélande, après environ 10.000 km en Australie.

D'Auckland, la traversé de l'île du nord (île fumante), chez les kiwis, passa par l'ouest et les volcans au centre de l'île, dans le PN de Tongariro, parfois par de petites routes avec de jolis paysages, d'autres fois par des routes avec plus de circulation mais assez souvent on trouve, comme en Australie, peu de forêts. Mais je retrouve là  des températures " normales " entre 10 et 25°C, ça fait du bien ! On respire.
Une fois arrivé à Wellington et la traversée du détroit de Cook, on arrive à Picton, dans l'île du sud (île de Jade) où la route descend jusque Queenstown et les PN du Mt Aspiring et Fiordland où je prends sur seulement 35km un très joli track (routeburn track, classé 10ème plus beau track au monde par la National Geographic) qui traverse de la forêt primaire entre autre. Malheureusement je verrais peu de glaciers en longeant la côte ouest à cause du mauvais temps, une prochaine fois peut-être ?
Ensuite la remontée pour rejoindre Picton et Wellington se fit en empruntant de jolies routes et de nombreux Pass, dans les Alpes du sud. De retour dans l'île du nord, la route remonta vers le nord par l'est puis de nouveau les geysers au centre de l'ile près du lake Taupo et encore Auckland, pour retourner à Paris, après des escales de quelques heures à Sydney et Londres. De Paris, comme c'est l'hiver dans l'hémisphère nord (et avec beaucoup de neiges), et pour le travail, il a fallu prendre le train pour rejoindre Gourdon (10h de retard) et terminer alors ce petit voyage, en espérant retourner plus tard dans ces terres australes du milieu pour faire des trails et tracks et aussi la Tasmanie (peut-être ?).

Chronique 1 : de Dégagnac à Paris - Londres - Sydney


" En route vers la féérie des terres australes du milieu et de ses grands espaces ? "
(822 km)

Photos:
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Di 30/08, Dégagnac - 2 km après le passage du Pas de Peryrol, 183 km
Lu 31/08, 2 km après le passage du Pas de Peyrol - 2 km avant Chouvigny dans les gorges de la Sioule, 182 km
Ma 01/09, 2 km avant Chouvigny dans les gorges de la Sioule - Châteauneuf-Val-de-Bargis, 182 km
Me 02/09, Châteauneuf-Val-de-Bargis - forêt de Crécy, 215 km
Je 03/09, forêt de Crécy - aéroport Roissy/Charles De Gaulle, 60 km

Le 30, je devais partir la veille mais finalement je me prends une journée de repos et il faut encore faire le sac… je décide donc de remettre ça au lendemain ce qui fait plaisir à mes parents qui en profite pour faire un restau le samedi soir (comme dans la semaine je revenais tous les soirs vers 20-21h avec le travail).
Je pars donc le dimanche vers 9h avec un petit coup de lassitude qui est vite oublié une fois Saint Céré passé, en arrivant dans le Ségala et des régions que je ne connais pas. La forme est là, je m'autorise même des montées de bosses sur le grand plateau (50-21) ce qui n'était pas le cas pour le Cap Nord, il faut dire aussi que le matériel est neuf (plateau, chaîne et cassette, changés par mes soins) donc ça tient bien. La route est vraiment jolie dans le Ségala, on est déjà plus vraiment dans le Haut Quercy et on approche du Cantal et de l'Auvergne, beaucoup de forêts de sapins qui n'existe pas vraiment dans le reste du Quercy. Il fait beau et la pm il doit faire environ 30°C, c'est dimanche aussi alors c'est assez dur pour trouver un ravito, je prends le premier à Aurillac puis un second, in extremis, à 19h30, dans un magasin de souvenirs quelques km avant de monter le Puy Mary. Je continu à rouler et passe le sommet alors que le Soleil se couche, c'est magnifique ! A 1588 m d'altitude, il y a un refuge mais ça ne me dit rien, il y a du monde et j'ai envi de tranquillité, je continu donc dans l'ombre de la nuit (il y a les ¾ de la Lune) pendant deux kilomètres pour trouver un café-bar qui est fermé et quelle aubaine que de dormir sur sa terrasse (pelouse) en arrière de la route avec une vue magnifique à peut-être 1400 m.

Le 31, décidément, encore une belle journée avec environ 30°C la pm mais c'est lundi et ça reste dur de trouver du ravito tout est fermé même les boulangeries. Et puis, pour l'eau, toutes les fontaines des villages sont polluées, c'est noté " eau non potable ", de même sans doute pour les petits ruisseaux car on trouve de l'élevage (vaches, moutons) partout même sur les sommets à 1300-1500 m ! L'Homme et la pollution qui va avec sont partout.
Enfin, les paysages restent jolis et je poursuis la remontée vers Paris et la traversée de l'Auvergne et de son PNR des volcans avec une assez bonne allure sans doute le vent est dans le dos comme la veille. Je croise aussi trois randonneurs à cheval qui dorment en gîte spécifiquement pour chevaux, pour nourrir les chevaux qui ont bien soif et qui boivent donc l'eau polluée de la fontaine du village où je les rencontre… Ah, c'est dur de nos jours de voyager à cheval ou à pieds ! Vive la voiture, jouet préféré des Hommes, et le pétrole…

Le 01, je me lève tard, vers 10h, comme d'habitude je fais le paresseux en dormant dans les bois, près des gorges de la Sioule, il n'y a pas une voiture et le ciel est encore bien dégagé, quand je pars il est environ 11h et le ciel se couvre de plus en plus comme prévu à la météo que je regardais avant de partir puis vers 12h30 il se met à pleuvoir jusque 18h30, non stop, avec parfois des coups de tonnerre et plus rarement des éclairs.
Le paysage devient un peu plus monotone, on quitte la montagne pour arriver dans la Nièvre et le Bourbonnais, je passe Moulins où je m'arrête que pour un ravito, il pleut à verse! A Nevers il y a une accalmie, je vais donc un peu dans le centre historique sans trop m'attarder pour ne pas attraper froid.
Le soir je dors dans un petit village, près de l'église, car normalement il doit pleuvoir encore cette nuit mais en l'espace de 20' le ciel se dégage totalement ! La pleine Lune arrive et toutes les étoiles sont visibles, pas un nuage !

Le 02, comme la veille je roule très fort pendant environ 160 km puis après c'est plus difficile car j'ai plus rien à boire… il faudra encore quelques kilomètres avant de trouver un ravito. Le vent vient du SO environ et il est donc favorable comme la veille. Le am je me lève à 8h et je pars vers 8h30, le ciel qui était si dégagé se recouvre rapidement mais il n'y a que quelques gouttes dans la fin de la pm avec toujours quelques éclaircies, mais il fait frais.
Le soir la météo disait qu'il ne pleuvrait pas, je m'arrête donc vers 19h30 dans la forêt de Crécy, un peu plus tôt que d'habitude car après c'est l'agglomération de Paris (Meaux…) mais vue le ciel je crois bien qu'il va pleuvoir, c'est tout gris…
Beaucoup d'avions maintenant, de voitures qui roulent vite, plus qu'en Auvergne, des champs (grenier de Paris), c'est la Brie et je n'aime pas, mais c'est le monde moderne. Dans la journée, je passe au château de Guédelon que je voulais visiter mais il est fermé le mercredi, pas de chance, j'aurais bien voulu savoir comment ils ont eu le permis de construire notamment.
Ensuite les paysages sont toujours aussi monotones et comme je prends les petites routes je traverse beaucoup de villages sans vie, avec personne dans les rues, juste des voitures garées par-ci par-là qui montre que des humains (sans doute âgés) sont devant leurs téléviseurs… ?

Le 03, après une bonne nuit dans la forêt de Crécy, je reprends la route pour rejoindre l'aéroport de Roissy et l'avion pour l'Australie.









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Chronique 2 : de Sydney à Roma


" Premières désillusions dans la traversée du Bush australien "
(1.385 km)

Photos:
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Ve 04/09, Paris - Londres - Sydney, en avion…
Sa 05/09 à Ma 08, quatre " longs " jours d'attente après le vélo dans l'aéroport de Sydney, 0 km de vélo et environ 30 km à pieds
Me 09/09, Sydney - 2 km avant Colo, 112 km
Je 10/09, 2 km avant Colo - 2 km après Singleton, 159 km
Ve 11/09, 2 km après Singleton - 2 km après Stroud Road, 102 km
Sa 12/09, 2 km après Stroud Road - 60 km après Gloucester sur la Thunderbolts Hwy, 101 km
Di 13/09, 60 km après Gloucester sur la Thunderbolts Hwy - 15 km avant Uralla, 118 km
Lu 14/09, 15 km avant Uralla - 5 km après Bundarra, 139 km
Ma 15/09, 5 km après Bundarra - 15 km après Warialda, 113 km
Me 16/09, 15 km après Warialda - 20 km après Moree, 105 km
Je 17/09, 20 km après Moree - 35 km après Mungindi, 127 km
Ve 18/09, 35 km après Mungindi - 50 km avant Surat, 160 km
Sa 19/09, 50 km avant Surat - 12 km après Roma, 149 km


Le 04, ça y est c'est le voyage en avion, douze heures, de décalage horaire je crois (10h normal + 2h car la France est à l'heure d'été), l'Australie est à l'heure du Soleil : il fait  jour à 6h et nuit à 17h40 environ, ça va encore me faire bizarre et je n'aime pas trop ces horaires… Le voyage en avion dure environ une journée, je pars de Roissy à 19h20 (enfin l'avion ne pars qu'à 20h20, une heure de retard) pour Londres où il y a une correspondance à 22h20, il faut environ une heure pour faire le trajet Paris-Londres (vu tous les contrôles… en avion, autant prendre le train où les retards sont quand même moins fréquents et il ne faut pas arriver une heure avant l'embarquement, peut-être l'Eurostar la prochaine fois ?
Ensuite c'est le départ pour Sydney avec une escale de presque trois heures à Bangkok en Thaïlande à mi-chemin environ, on passe au-dessus du Caucase et jusque Bangkok quand il fait jour, du coup je fais des photos tout à l'arrière où le hublot n'appartient à personne comme je suis à côté du couloir sinon ; mais l'équipage vient me voir pour dire de fermer le hublot pour qu'il fasse noir partout et que les gens puissent dormir (normalement c'est la nuit en France et en Angleterre). Ils sont cons ces anglais et je dis que c'est stupide. Si les gens veulent dormir ils n'ont qu'à fermer les yeux et ils seront dans le noir. De plus, personne ne demande que le hublot soit fermé. Je ne comprends pas.
Pendant le voyage je fais la connaissance de JC et Antoine qui viennent en Australie pour apprendre l'anglais et changer de la routine, un en famille d'accueil et un en résidence universitaire, les deux pensent ensuite faire un tour en Australie ; avec Antoine, on passe notre temps à demander des cafés et des bières aux hôtesses. En tout cas le temps passe plus vite comme ça ! La nuit dans l'avion est mouvementée car mon voisin de droite dort la bouche ouverte en ma direction où arrive une odeur bien nauséabonde et celui de gauche saigne deux fois du nez de bonne manière (une vraie fontaine). Les repas sont toujours aussi médiocres, juste de quoi ne pas mourir de faim dans l'avion.

Le 05, on arrive à 6h20 à Sydney comme prévu et je suis un des premiers à être aux bagages pour récupérer le vélo et je serais le dernier sorti : pas de vélo. Il doit être à Londres, ah j'en rage pendant environ 20', je suis dégouté, on me dit qu'il sera là peut-être le dimanche mais plutôt le lundi, c'est incroyable comme ils sont nuls. Après la compagnie me demande mon adresse et n° de téléphone à Sydney ! Je leur dit que je voyage avec le vélo pour faire le tour de l'Australie, et non pour rester à l'hôtel à Sydney et que payer l'hôtel c'est perdre des jours de voyage. Je suis vraiment déçu par les compagnies occidentales (British Airways ou Air Canada). Je n'ai jamais eu de problème pour l'Afrique par contre. C'est lamentable, moi qui recherche surtout les paysages, je suis encore bloqué dans l'enfer urbain.
Du coup, en une journée, j'ai déjà dépensé 100€ : billets de bus et train pour payer un AR jusqu'au centre de Sydney, la nourriture pour manger, tout est plus cher à l'aéroport… et ça tout le monde s'en fou surtout la compagnie aérienne qui ne me remboursera pas.
La nuit dans l'avion j'avais aussi reçu plusieurs coups de pieds de personnes passant dans le couloir mais rien de particulier sauf que deux heures après être sorti de l'avion à l'extérieur de l'aéroport j'ai très mal à la malléole interne. Après je ne ferais que boiter et c'est encore plus douloureux quand je laisse le poids de mon corps dessus (il faut, comme pour " les petits vieux " que je m'assoie sur les bancs dès qu'il y en a un)., c'est rouge, gonflé, douloureux, chaud, tous les signes d'une inflammation et très douloureux à l'appui sur la malléole interne seulement, je ne pense pas à une entorse mais peut-être une petite fracture sans déplacements, l'os serait fêlé (comme le début de ce maudit voyage). Tout avait été parfait jusque Paris. Mais sur le vélo ça devrait aller en pédalant plus avec la jambe gauche et il y a moins d'appui que dans la marche. Impossible de courir ! Je préfère donc ne pas aller à pieds à Sydney (à environ huit kilomètres de l'aéroport) pourtant j'ai le temps ! Je fais donc un tour à partir de la gare centrale jusque l'opéra tout de même puis je reviens, le tour fait quand même environ 8 km mais je suis obligé de m'asseoir plusieurs fois pour laisser mon pied récupérer.
Le soir, je retourne donc à l'aéroport pour y dormir où je suis réveillé trois fois par des agents (deux fois pour me dire qu'il faut dormir à un autre endroit, il y a une zone en fait pour ça où il y a environ trente personnes et une autre fois pour faire un contrôle d'identité). Voilà c'est maintenant presque 7h am le dimanche et les gens courent partout… j'ai hâte de retrouver mon vélo pour aller sur des terres moins fréquentées. Où sont les soi-disant grands espaces australiens ?

Le 06 et le 07, c'est le voyage le plus horrible et le plus nul que j'ai fais jusque maintenant à cause de la compagnie aérienne et je ne peux rien faire. Le dimanche je me réveille à 6h après avoir bien dormi et avoir été contrôlé une fois. La pm après avoir été voir pour le vélo, ils ne savent toujours pas où il est, Paris ? Londres ? Quand je l'aurais ? Ils n'en savent rien, le vélo a disparu dans les Bermudes. Le type me dit d'aller à la plage, de visiter Sydney (déjà fait), de faire mon tour de l'Australie en avion (ce qui me coûterait cher) et je lui dis que je viens pour voir les grands espaces, pas les villes…
Le lundi ils croient l'avoir retrouvé mais c'est un de marque " Gitane ", moi c'est " Ridley ". Pourtant ils ont le numéro du bagage, on se demande comment ils font leurs recherches. Le dimanche pm je marche jusque St Georges Street puis je reviens à l'aéroport, environ 6h de marche, les deux dernières heures sont bonnes et le pied commence à mieux bouger, peut-être n'est-ce finalement pas une fracture mais qu'une contusion osseuse et sans avoir bougé pendant plus de 24h la cheville a gonflé… car le lundi je marche presque  impeccablement jusque l'opéra. Beaucoup de mémoriaux rappellent l'Angleterre et que l'Australie lui appartient toujours, comme le Canada. Beaucoup de personnes d'origine asiatiques cependant.
Je suis vraiment déprimé le dimanche, je pensais même racheter un vélo ici mais le lundi je pensais plutôt faire une balade à pieds comme ça va mieux mais je suis très déçu et si je pars et que le vélo revient quelques jours après ça aura servi à rien et beaucoup de frais en plus pour revenir donc si je pars à pieds ce serait pour un bon moment (plus de trois semaines), et qu'adviendrait-il du vélo ? Ils ne le garderaient pas indéfiniment. Il y a un trail qui fait environ 5300 km entre Melbourne et Cooktown, personne ne le connaît apparemment et c'est en regardant sur internet que je leur montre ce que c'est à l'information à Sydney. Ils disent d'ailleurs sur le site web qu'il faut penser à traiter l'eau avant de la boire, même ici et sur un trail qui passe par les montagnes. J'ai vu le nom " bicentennial national trail " sur deux cartes, une de Canberra et une près de Sydney, c'est ainsi que je me suis dis qu'il devait y avoir un long trail à faire.
Je suis vraiment déçu et je me demande encore si je rentre ou si j'attends, le problème sera peut-être résolu par la police de l'aéroport ? Et puis je n'avais pas du tout prévu de faire un voyage à pieds et il faudrait acheter beaucoup d'équipement et abandonner celui du vélo.

Le 08, Il n'est que 14h quand j'écris mais la journée est presque finie pour moi, je me lève à 5h30 après encore un contrôle la veille du passeport (en fait ils contrôlent tous ceux qui dorment, au même endroit, comme dans une prison fermée par des grilles) mais cette fois-ci ils ne me demandent pas le billet d'avion. Le am je croise dehors celui qui parle français dans le staff des bagages, il me reconnaît (je commence à être connu !) et me dit qu'il n'y a rien de neuf mais qu'il va voir si ça a changé par rapport à la veille, je le suis et il me dit alors que le vélo a toujours été à Londres et qu'ils l'ont trouvé et comme avec le décalage horaire il pars ce am (donc à 20h en Angleterre), il devrait arriver le lendemain am en Australie ! Enfin ! Encore ces anglais ! Sans doute regardaient-ils après une housse de vélo, le mien est dans un simple emballage plastique comme les poussettes pour enfants.
Je vais ensuite à 6h, alors qu'il fait encore nuit, dans le centre de Sydney où je fais un tour à pieds pendant environ 6h (environ 30 km cette fois, 25 km la veille et 15 km l'avant-veille) et je me rends compte que dans le quartier des affaires on est filmé partout ! Beaucoup de choses rappellent aussi l'Angleterre et l' " allégeance " de l'Australie (drapeau, noms des rues…).
Hier il y avait aussi un sacré orage avec de la grêle. En tout cas ça me dit bien de faire ce trail plus tard surtout entre Melbourne et Brisbane (là où les montagnes sont les plus hautes) et pour le tour de l'Australie ce ne sera que la moitié car il me manquerait du temps à cause des jours perdus et comme ça je n'ai pas à me presser… Pour la Tasmanie je ne sais pas encore mais c'est possible de la faire plus tard aussi avec le trail traversant la Great Dividing d'Australie.
Je n'ai presque plus aucune douleur au pied droit, même quand j'appui, ce n'était donc pas une fracture mais un mauvais coup (contusion) et le pied a dû gonfler dans l'avion comme on bouge très peu pendant 24h et ça s'est enflammé.

Le 09, ça a beau être la fin de l'hiver ici il y a des moustiques, le am je suis debout à 6h, la veille je parlais avec un américain bizarre, français d'origine, de Louisiane, il essaye de me parler français mais je ne comprends rien de ce qu'il raconte, il est très collant aussi et ce am il me demande du savon avant de reprendre l'avion, je lui dit de prendre le savon des WC, bizarre, et on parle aussi avec un coréen du sud (l'américain se vante donc que c'est son pays, les USA, qui sont les " sauveurs " de la France lors de la WWII et de la Corée du sud lors de la guerre de Corée.
A 9h30 j'ai enfin mon vélo ! Je le déballe, fais quelques rectifications mais il n'y a pas de casse, juste des câbles desserrés. La route est assez longue pour sortir de Sydney et ça conduit assez vite, il faut attendre d'être sur Putty road après Windsor pour être au calme.
Il y a plus de moustiques qu'en France par ici. Beaucoup de parcs nationaux par-ci par-là mais ça ne veut pas dire grand-chose comme il y en a un même à côté de l'aéroport et des raffineries de pétrole. C'est le Royal NP (les superficies de ces différents PN ne sont pas très importantes de plus).
Sur la route, de jeunes australiens entre 20-25 ans me klaxonnent dans deux voitures différentes puis me font un bras d'honneur ! Une manière du pays de dire bonjour ou de montrer qu'on n'aime pas les étrangers ?
Le soir, je vais essayer de m'arrêter toujours 30' avant la nuit pour écrire régulièrement.

Le 10, la veille au soir, juste à la tombée de la nuit (18h, c'est tôt) à 20 cm de là où je dors il ya une grosse araignée (3 cm de taille rien que pour le corps, sans les pâtes) qui veut sortir d'un trou dans le sol, du coup je bouche le trou avec une pierre et je me rendors !
Le am, il fait frais et le vent est encore dans le sens inverse jusque 8h environ, le temps que ça se réchauffe, et comme le ciel est étoilé tout est plus ou moins mouillé. Je pars vers 9h, tranquillement, je ne veux pas me presser.
Les paysages ressemblent beaucoup à la savane africaine telle qu'elle peut-être pendant la saison des pluies (en plus touffue). Pas beaucoup de fleurs cependant sinon elles sont toutes petites. Pas beaucoup de circulation aussi, ça fait du bien un peu de calme. Pour la faune, beaucoup de drôles d'oiseaux, j'en vois deux qui sont magnifiques comme des perroquets (vert et rouge), un autre vert avec le corps arc en ciel environ, d'autres plus nombreux tout blanc qui poussent des gros cris comme les Hommes, des corbeaux aussi (soit noir, soit blanc et noir), beaucoup de cris d'oiseaux différents de ceux en Europe (pour certains on dirait un enfant qui pleure…). Pour les marsupiaux, j'en vois deux, écrasés, ils sont assez grands 60-80 cm de haut. Il doit sans doute y avoir des lézards car plusieurs fois quand je passe j'entends, sans le voir, quelque chose qui s'enfuit du bord de la route. Les creeks sont assez secs surtout que souvent dans les grandes propriétés de fermes ils font l'erreur de couper les arbres qui entourent le creek. Pour les Hommes ils sont plus accueillants, trois à une station essence m'encouragent et un me fait un signe avec le pouce de sa voiture (différent de la veille avec les bras d'honneur).

Le 11, la veille au soir (17h) à Singleton, il y a beaucoup de trafic, aussi je regarde la carte et modifie la route pour ne pas passer par la côte pacifique, surpeuplée, mais plutôt par l'intérieur des terres, je ne remonterais pas jusque Cairns mais seulement à la hauteur de Brisbane puis vers le NO, normalement, je n'ai pas envie d'avoir plein de voitures et camions même s'il y aura moins de ravito et que ceux-ci sont plus chers que si j'achetais dans une grande ville. La vie en Australie est assez cher d'ailleurs…
Le am, réveil à 8h et départ à 10h. Le temps reste beau, frais la nuit et le vent de l'ouest est donc parfois de face. J'ai vraiment envie de prendre mon temps et de ne pas faire la " course ".
Beaucoup d'agricultures et d'élevages sur la route aujourd'hui et le soir il faut passer une barrière et des barbelés pour pouvoir dormir quelque part, beaucoup de grandes propriétés fermières. Pas de marsupiaux mais toujours beaucoup d'oiseaux dont les corbeaux, des tous noirs qui n'attaquent pas et des blancs-noirs qui prennent plaisir à attaquer, ça m'est arrivé par surprise dans une descente à 50 km/h où un me tape sur la tête ! Hier déjà il me coursait, je me demandais pourquoi. Maintenant je comprends ce qu'il cherchait à faire mais pour quel intérêt ? Du coup je mets des plastiques pour leur faire peur (ça a l'air de marcher) et le bonnet pour éviter de saigner si ça recommence.
A Dungog, je me rends compte que beaucoup de cyclistes (il y a des randonnées ce week-end) ont des casques avec trois pics pour éviter les attaques. Un cycliste vient me parler et je lui demande, il ne met pas des pics mais son casque est défoncé par au moins 10 coups de magpies (nom de ces corbeaux). Plus tard je vois aussi trois magpies attaquer un rapace ! Moi qui pensait que c'était que des charognards mais il semble qu'ils le font que sur ce qui va vite et toujours sur la tête d'après ce qu'on me dit.
J'essaye de faire des économies comme tout est cher (fini le café) d'autant plus que je passe par les petites routes et des petite villes (plus cher que par les grandes routes où il y a plus de supermarchés). Les nuits restent fraîches entre 5-10°C sûrement. Dans la journée 30°C au plus je crois. Ici les australiens conduisent aussi à gauche comme en GB et Irlande. Les jours sont courts, aussi le Soleil se lève vers 6h et se couche à 18h mais il fait assez froid jusque 8h am. Le vent reste de l'ouest.

Le 12, je vois mes premiers kangourous, une surprise assez agréable, le am… Les cartes sont très mauvaises et la route après Gloucaster est vraiment très dure ce que ne montre pas la carte où le terrain semble plat. Elles sont toutes très imprécises mais j'ai rien trouvé de mieux.
Le temps est toujours beau, le vent variable, les gens assez sympathiques, les routes assez bonnes, les paysages ça va. Beaucoup de grandes propriétés de fermes avec tout des barbelés et c'est assez dommage sauf dans les PN et les réserves naturelles où on peut dormir sans grimper au-dessus. Beaucoup de zones polluées aussi avec l'élevage et c'est difficile d'accéder aux rivières.
Le am je trouve un puis jusque sept kangourous où je dormais, ils se méfient et restent sur le pan de la colline d'en face, je passe une bonne heure à les observer…. La cheville va beaucoup mieux même si par moment ça tire (l'os) donc peut-être était-ce une petite fracture ? Mais je ne force pas trop avec la route. J'essaye de prendre les oiseaux, très jolis, mais c'est difficile car ils bougent tout le temps. Beaucoup de magpies aussi, dès le am ils sont là à la charge, comme souvent chaque jour, très agressifs.
Le soir, je dors à peut-être 800 ou 1000 mètres après une grimpette d'environ 10 km dont 5 km très durs. Je ne pensais pas faire la course mais 100 km de vélo aujourd'hui c'est peu ! Je pensais en faire 150 km par jour mais les jours sont très courts et la nuit tombe vite une fois 16h passé. Pour la route, je pense couper pour rejoindre Alice Springs, impossible d'aller à Cairns sans prendre les routes à fort trafic ce que je n'ai pas envie de faire. Je ne pense pas aller en Tasmanie aussi, peut-être lors d'un tour du monde des mers ou en cas de rando pour faire le bicentennial national trail, pour faire des économies, mais j'ai hâte d'être en New Zealand, surtout dans son île du sud avec ses glaciers. Il y a aussi quelques trous sur la route, il faut donc rester attentif, surtout dans les descentes !

Le 13, au am je pars vers 10h, il fait jour à 6h environ mais je regarde combien il y a de kilomètres sans passer à Cairns et où je peux trouver deux pneus et deux chambres à air car après dans l'Outback ça peut être difficile jusque Adélaïde. Il me reste 1L à boire pour faire 90 km, les premiers de cette journée, et c'est assez difficile, encore quelques montées et descentes puis beaucoup de zones d'élevages (vaches surtout et quelques moutons et chèvres).
Les australiens restent sympa (klaxonnes et signes de la main pour encourager) mais c'est très difficile à cause des maudits magpies qui m'attaquent une vingtaine de fois (c'est seulement apparemment quand on roule et toujours sur la tête) et les plastiques ne font pas tant d'effets, il faudra donc aussi m'acheter un casque peut-être même si là j'arrive à esquiver mais c'est très dangereux car je ne regarde plus la route ni les voitures ni les trous assez rares mais bien profonds. J'espère qu'il n'y en a que dans cette région du Bush ; c'est à dire la brousse, partie entre la côte et l'Outback, sorte de bush plus aride ponctué de larges étendues désertiques, à faible densité humaine. J'espère aussi qu'il n'y en a pas encore en NZ où je pense passer environ 35 jours, comme le parcours en Australie ne devrait faire que 8.000 km sur les 16.000 km prévus initialement mais les jours sont vraiment courts et les étapes comme aujourd'hui sont difficiles avec un sac chargé et pas de ravito sur 150 km.
Les centres des petites villes sont assez jolis, on se croirait dans une ville de western avec parfois des maisons du XIXè s comme aux USA mais ici il y a encore les commerces dans le centre (pas que des grandes zones commerciales comme aux USA où les centres " historiques " sont à l'abandon, ce qui n'était pas le cas aussi au Canada où il y a de beaux " centres historiques "). Le prix des maisons est environ le même qu'en France quand c'est en bois mais dès qu'elles sont en dures c'est au minimum 250.000€, très cher donc.
Beaucoup de feux de brousses aussi ce qui ne représente pas  d'intérêts à mes yeux, ça fait beaucoup de fumées, de pollutions, de destructions des habitats des végétaux et animaux, beaucoup d'inconvénients. Je ne comprends pas cette pratique qui avait lieu aussi dans les USA.
Le am vers 4h je suis réveillé par un marsupial qui passe par là, peut-être un koala ? Je ne sais pas. Beaucoup d'oiseaux en tout cas. En buvant rapidement 2L de jus de pommes à Walcha (où il y a un magasin ouvert le dimanche, ouf), j'attrape mal au ventre et ça me donne un peu de vomissements et une petite diarrhée (arrg, je prends donc un imodium car le ventre gargouille fort).

Le 14, au am je me réveille vers 7h et je pars vers 8h30, un peu plus tôt, le vent est d'abord encore de face puis de dos après Uralla ce qui fait une bonne moyenne. A Armidale je trouve un magasin de vélo où je prends deux pneus et deux chambres à air pour être tranquille jusque Adélaïde mais j'oublis mon bidon qui me sert pour les toilettes.
Les seuls serpents que je vois sont écrasés sur la route. Il fait un peu plus chaud et la terre est bien sèche et le terrain plus aride. Encore des attaques de Magpies, quelle plaie, c'est chiant de toujours devoir se méfier. J'ai l'air ridicule avec les plastiques mais si ça peut me protéger d'un coup  de bec, bon je pense m'acheter un casque dès que j'en trouve un mais j'ai horreur de mettre un casque car à force ça m'étrangle et ça m'empêche de respirer.

Le 15, il y a beaucoup de mouches ce am quand j'écris mais ça reste largement raisonnable. La veille au soir et le am à 6h quand le jour se lève et au crépuscule c'est un vrai concert de chants de différents oiseaux, quelle diversité, tel qu'on en n'a pas en Europe : l'un fait comme des claquettes, un autre comme le bruit d'une radio qui cherche les ondes… J'ai trouvé le bon système pour les magpies qui me survolent parfois mais n'attaquent plus, avec un casque que je me suis décidé à acheter (mais je n'aime pas ça et la sangle m'arrache la barbe, bonne prise au vent aussi) et j'ai mis les plastiques dessus. Du coup je ne passe pas inaperçu, ridiculement, mais ça fait sourire parfois les australiens.
La cheville m'a refait mal un peu, il y a une pointe sur l'astragale alors que je " forçais " sur le grand plateau, dommage, il faut encore attendre un peu… L'épaule droite où j'ai eu un accident (il y a déjà plus de deux ans) me relance aussi parfois la nuit quand je dors mal, sans doute un problème au ligament acromio-claviculaire et des tendons de la coiffe des rotateurs.
J'achète aussi un bidon pour la toilette. Les paysages ressemblent toujours beaucoup à la savane africaine, on descend encore 330 m, l'altitude est notée à l'entrée des villes et de quelques villages. Quelques explorateurs sont morts ici en cherchant un lac ou une mer intérieure qui n'existe pas. Le vent est variable parfois de face, de dos ou de profil. Ce qui est embêtant c'est les jours toujours courts, trop courts, il faudrait deux heures en plus (il fait nuit à 20h).
Les australiens restent gentils (on me demande une fois à propos du voyage), ils sont plutôt cool et pépères. Je n'ai pas vu d'excités pour le moment même si parfois ils doublent un peu juste même quand il n'y a personne sur la route.

Le 16, le casque est toujours très utile et a encore fait ses preuves (surtout les plastiques) contre les magpies qui ne sont pas des corbeaux en fait. La route est bonne mais elle est souvent bombée et quand le vent devient de face c'est assez chiant. Quand un truck vient d'en face je passe de 21 à 12-14 km/h ! Il faut donc forcer et il y a une petite douleur lancinante à la cheville… Ca ressemble beaucoup à la savane africaine et ici aussi il doit y avoir une saison des pluies puisque des routes passant sur des cours d'eau presque à sec peuvent être inondées à plus de 2 m de hauteur !
Beaucoup de maisons en campagne ont aussi une cuve pour récupérer l'eau, plus rarement des panneaux solaires. Les australiens restent likely.
Théorie des grands espaces : moins il y a de densité de population et plus les Hommes sont calmes et moins agressifs apparemment. Les guerres seraient donc faîtes inconsciemment là où il y a le plus d'habitants ce qui donne des morts et moins d'habitants et la possibilité de continuer à " vivre " avec les ressources disponibles ? Inconscience. La guerre serait donc la conséquence de la surpopulation et une forme pour préserver la vie ? Enfin, l'Europe a trouvé un autre moyen par les colonies et ça n'a pas évité les guerres.
Je rencontre à Moree un australien fort sympa d'environ 45 ans qui fait que des petits boulots, il est venu de Cairns en vélo pour travailler à Moree en vélo, il a fait deux fois le tour de l'Australie, aime la France où il est déjà venu six fois et connaît bien les différents trips dont la route pour aller au détroit de Torres et le bicentennial trail. C'est donc un expert ! Même s'il est dans la réalité que cleaner ici à Moree. On parle ensemble pendant environ une heure mais je reste dubitatif quand il me dit que 25% des australiens d'origine européenne viennent de France ? Cependant la France avait des colonies sur la côte ouest de l'Australie comme à Perth (dernier territoire annexé par l'Angleterre d'ailleurs).
Beaucoup de vent de face et je trouve la théorie du vent : la règle est que le vent va du moins chaud vers le plus chaud (du plus froid vers le plus chaud) et ça marche. Le vent vient toujours de l'ouest avant le Mississippi car le Soleil se lève à l'est et ça se calme en fin de journée, comme je l'observe souvent, de même que c'est calme tôt le am puis ça augmente avec le Soleil et le réchauffement. Pour la côte est de l'Amérique du nord c'est plus complexe avec les Monts Appalaches, les grands lacs et l'influence océanique. Pour la savane et le Sahel, l'hiver le vent vient toujours du NE car c'est plus froid au Sahara et plus chaud dans les régions de Guinée ; pour l'été, c'est le contraire, toujours SO car c'est plus frais en Guinée (océan), la terre a basculé et le Sahara plus au nord est maintenant plus chaud. Pour l'Europe ça marche aussi (pour les prédominances), en hiver le vent vient souvent du NE car il fait plus froid en Sibérie et en Arctique, et plus chaud près de l'océan ; en été c'est encore le contraire, il fait plus frais près de l'océan et plus chaud dans l'intérieur des terres (il fait souvent plus chaud à Strasbourg qu'à Brest, le contraire l'hiver) et donc le vent vient plus souvent du SO. C'est plus variable en Europe car il y a de grandes mers intérieures (la mer Méditerranée, la mer Baltique, la mer Noire et aussi de nombreux massifs montagneux plus ou moins distants les uns des autres), le continent est étriqué ce qui fait un climat tempéré globalement. En fait il suffisait juste de mettre à grande échelle ce qu'on observe à petite échelle, sur un fleuve : le am le fleuve est plus froid que la terre qui se réchauffe d'abord, ça donne une brise et un vent s'écartant du fleuve (produisant la brume) ; le soir c'est le contraire, la terre est plus froide que le fleuve (qui met plus de temps à se refroidir). Pour les USA et Canada à l'ouest du Mississippi il y a aussi les Rockies, toujours plus froides que les grandes plaines, ce qui renforce la dominance ouest du vent.

Le 17, au am comme le soir, je vois encore des kangourous (plus grands le am que le soir), il y a plusieurs espèces et environ 60 millions de kangourous je crois dans le pays, très craintifs souvent des humains.
La route est difficile même si le revêtement est souvent bon à cause du vent très fort de face, d'où la faible vitesse à 19 km/h de moyenne (dans l'autre sens ça aurait été au moins du 28 km/h). Le vent vient du NNO, c'est très chiant à cause des mouches, dès que je m'arrête sur le bas côté il y en a vite 50 (à cause du bétail sans doute). Ca me rappelle beaucoup la  savane africaine mais là il n'y avait pas de mouches avec ces paysages semi-arides. C'est très dur aussi avec l'absence de ravito à 20 km après le départ et il faut encore faire 70 km sans rien avoir à boire. Du coup à Mungindi je prends une bouteille de soda en plus (4L en tout) pour aller le lendemain jusque St George à 120 km de là au cas où il n'y a pas de ravito dans le petit village de Thallon, entre Mungindi et St Georges.
Ici, à Mungindi on trouve beaucoup d'aborigènes habillés comme en Occident mélangés aux européens avec un commerce… il n'y a pas d'asiatiques, ou très très peu, dans les campagnes, ils sont surtout dans les villes.

Le 18, je vois encore beaucoup de kangourous sur la route mais surtout le soir quand je m'en écarte. Il y a du fil et du barbelé tout au long de la route pour les empêcher d'y aller mais ça n'empêche que la route est jonchée de cadavres, j'en vois une cinquantaine, ça sent la mort et le cadavre en décomposition.
La route est assez plane et cette fois-ci le vent est plutôt favorable surtout après St Georges (il vient de l'ouest) où un australien aborigène me demande où j'ai acheté la roue arrière de mon vélo et si je peux lui donner ?! Sur la route après St Georges c'est un conducteur de trucks (un  petit) qui me demande si je veux monter avec lui… bizarre les australiens de l'Outback, beaucoup ici ont une caravane… et beaucoup me font signe pour dire " bonjour ", au moins 50 fois aujourd'hui comme hier… comme je ne vais pas vite en vélo j'ai l'impression de toujours dire bonjour… Encore un beau temps mais avec plus de nuages, d'où un vent différent ?

Le 19, il y a encore beaucoup de kangourous écrasés, une centaine. Le am et dans la journée je vois aussi cinq grandes " autruches " qui sont un autre symbole ici avec le koala et le kangourou) mais ça elles se sauvent toujours et ça court très vite. La journée est bonne avec un vent plutôt favorable. Je trouve un ravito à Surat juste avant que ça ferme à 12h et à Roma juste avant que ça ferme à 17h30 (tous les autres magasins sont déjà fermés à 17h au moins).
Les jours sont un peu plus difficiles avec la chaleur et les nombreux bisous des mouches mais ce soir c'est très calme dans une prairie, les mouches disparaissent grâce à la fraîcheur de la nuit et le ciel étoilé est magnifique malgré la présence de quelques nuages. Dans la journée, il y a plus de magpies aussi, près de Roma, qui tentent des attaques. Beaucoup de bonjour aussi des australiens toujours aussi cool et pas aussi agressifs qu'en France.


Chronique 3 : de Roma à Port Augusta via Alice Springs - Uluru/Ayers Rock


" Longue et harassante traversée de la savane australienne : l'Outback ! "
(4.420 km)

Photos:
https://photos.app.goo.gl/3Z7uCKDH7f41EWPPA

Di 20/09, 12 km après Roma - 50 km après Mitchell, 134 km
Lu 21/09, 50 km après Mitchell - 17 km avant Augathella, 118 km
Ma 22/09, 17 km avant Augathella - 25 km avant Tambo, 111 km
Me 23/09, 25 km avant Tambo - 10 km avant Blackall, 121 km
Je 24/09, 10 km avant Blackall - 20 km avant Barcaldine, 154 km
Ve 25/09, 20 km avant Barcaldine - 47 km après Longreach, 133 km
Sa 26/09, 47 km après Longreach - 40 km après Winton, 176 km
Di 27/09, 40 km après Winton - 4 km avant McKinlay, 205 km
Lu 28/09, 4 km avant McKinlay - 30 km après Cloncurry, 156 km
Ma 29/09, 30 km après Cloncurry - 30 km après Mount Isa, 129 km
Me 30/09, 30 km après Mount Isa - Camooweal, 161 km
Je 01/10, Camooweal - 100 km avant Homestead Barkly, 165 km
Ve 02/10, 100 km avant Homestead Barkly - 85 km avant Tennant Creek, 225 km
Sa 03/10, 85 km avant Tennant Creek - 45 km après Tennant Creek, 130 km
Di 04/10, 42 km après Tennant Creek - 57 km avant Barrow Creek, 128 km
Lu 05/10, 57 km avant Barrow Creek - 10 km avant Ti Tree, 139 km
Ma 06/10, 10 km avant Ti Tree - 75 km avant Alice Springs, 138 km
Me 07/10, 75 km avant Alice Springs - 18 km après Alice Springs, 93 km
Je 08/10, dans la savane, au même endroit, pour un jour de " repos forcé ", indigestion, mal de tête, fièvre, aïe…
Ve 09/10, 18 km après Alice Springs - 13 km après Erldunda (vers Uluru), 202 km
Sa 10/10, 13 km après Erldunda (vers Uluru) - 42 km avant Curtin Springs (vers Uluru), 110 km
Di 11/10, 42 km avant Curtin Springs (vers Uluru) - 33 km avant Uluru/Ayers Rocks, 116 km
Lu 12/10, 33 km avant Uluru/Ayers Rocks - 28 km avant Curtin Springs (au retour d'Uluru), 110 km
Ma 13/10, 28 km avant Curtin Springs (au retour d'Uluru) - 27 km avant Erldunda (au retour d'Uluru), 167 km
Me 14/10, 27 km avant Erldunda (au retour d'Uluru) - 32 km après Kulgera, 137 km
Je 15/10, 32 km après Kulgera - 7 km après Marla, 160 km
Ve 16/10, 7 km après Marla - 50 km après Cadney, 128 km
Sa 17/10, 50 km après Cadney - 32 km après Coober Pedy, 140 km
Di 18/10, 32 km après Coober Pedy - 17 km avant Glendambo, 210 km
Lu 19/10, 17 km avant Glendambo - 40 km après Pimba, 176 km
Ma 20/10, 40 km après Pimba - Port Augusta, 148 km

Le 20, au am je suis réveillé de bonne heure (8h) après une bonne nuit, le vent est en plus d'abord dans le dos puis il revient de face après environ 50 km alors que la route va toujours dans la même direction (vers l'ouest). C'est de plus en plus la grande savane et il fait suffisamment chaud même s'il y a des nuages.
A Mitchell, un jeune de 22 ans vient me parler pendant une heure, enfin, il a un sacré accent et il me demande deux fois des cigarettes à rouler (pour 30g c'est 12€ ici, en France c'est 6€, bref c'est cher en Australie), l'hospitalité est souvent inversée dans les pays où je passe car le voyageur est réputé avoir de l'argent pour son long voyage (mais ce que les gens ne comprennent pas c'est que l'argent c'est pour le voyage et pas pour leur donner des cadeaux) ; il me dit aussi dans un drôle d'anglais qu'il ne pleut jamais ici ; j'en doute et la nuit même me donne raison puisqu'il tombe quelques gouttes !
Toute la journée, il y a eu environ 300 kangourous aperçus, tous morts sur la route, ce n'est que le soir en allant dormir que j'en vois deux ou trois bien vivants, pas du tout agressifs. Il ya sur la route les carcasses, parfois qu'un morceau (la tête, les entrailles, quelques os des jambes ou des bras), les viscères parfois et une longue trace qui part du corps du kangourou au fossé. Lorsqu'une voiture fait un dépassement en venant en face de moi et qu'elle passe à quelques centimètres lorsque je ne regarde pas devant, étant en danseuse dans une montée, je me dis qu'au lieu de mettre des croix et des fleurs quand un humain meurt sur la route par accident (j'en ai vue une dizaine depuis Sydney, de croix) on devrait, comme pour les kangourous (que des mêmes voitures tuent), laisser les cadavres des humains pourrir sur la route ! Je n'ai aucune compassion pour mes congénères (le mot est bien choisi) qui ont éteint tellement d'espèces, pollués tellement de cours d'eau… On dit que l'Homme s'est grandi en enterrant ses semblables, ne serait-il pas plus grand en enterrant les kangourous qu'il éclate par milliers sur la route ?

Le 21, la nuit a été très bonne contrairement à cette nuitée entre le lundi et le mardi. Ce am il y a plus de mouches qu'il n'y en a jamais eu et comme je suis mal réveillé… Ca me fait chier.
Le vent a été très fort, plus que n'importe quel jour, c'est le vent du NNO qui est assez " frais " par rapport à celui de l'ouest ou de l'est mais il est beaucoup plus fort d'où peut-être la raison pour laquelle j'ai beaucoup de mal à m'endormir le soir même après avoir lutté toutes la journée pour garder 15 km/h sur le compteur.
De plus, l'Australie montre maintenant le visage de la mort, il y a des kangourous morts sur la route partout, je ne peux regarder l'horizon sans voir un cadavre. Peut-être au moins 500 aujourd'hui, j'en vois deux vivants quand même vers 22h entrain de sauter…, et pas du tout curieux ni agressifs, qui continuent leur chemin. La Matilda Way pourrait s'appeler la memorial kangourou Way !
Toujours beaucoup d'encouragements mais avec tous ces morts j'ai du mal à apprécier la route. Et les automobilistes qui klaxonnent, sachant que c'est eux qui tuent les kangourous sur la route ; et je remets après peut-être 300 cadavres mon écharpe pour limiter les odeurs qui viennent de loin avec ce vent de face.
Ca fait plusieurs fois maintenant que j'achète des trucs aussi, une fois une bouteille de soda déjà périmée depuis un an ! Aujourd'hui encore une autre bouteille périmée depuis 3 mois ! Il faut vraiment faire attention à ça, c'est comme en Afrique, dans la savane…

Le 22, après 14 km difficile, j'arrive à Augathella, il fait une chaleur à crever et un vent de fou, plein face du NNO qui ne me fait pas avancer à plus de 15 km/h, comme je peux encore rouler j'estime le vent à environ 80-90 km/h par rafale. S'il est à  plus de 100, c'est très dur quand il est plein face et la vitesse moyenne n'est pas à plus de 10 km/h alors et c'est impossible de rouler s'il est de côté, s'il est à plus de 120 km/h alors il faut alors attendre…).
A Augathella, avec la chaleur, j'attends et je mange un peu, je trouve aussi internet (un seul poste qui fonctionne), apparemment c'est souvent dans les maisons d'information où je n'avais encore jamais été (pas vu de cybercafé depuis le départ de Sydney). Je repars et la route est difficile, de 13 à 18h, où j'ai presque bu 3L en cinq heures et il me reste donc à peine 1L de soda (on boit plus avec le vent de face). Je décide à 18h de continuer à rouler, ce que je fais pendant encore deux heures, avec un peu moins de vent et surtout moins de chaleur. La vitesse moyenne remonte à 20 km/h. Sur les 90 premiers kilomètres la vitesse moyenne est seulement de 14,5 km/h alors que je fais entre 17 et 20 km/h dans les étapes de montagnes !
A Augathella, on me dit deux fois d'attendre et de rester là, de faire attention, mais quel sera le temps demain ? Nul le sait… Le soir, le temps se couvre, c'est bizarre, il y a même au loin des éclairs. Brr, la nuit est difficile, mélange de chaleur, de fraîcheur et de vent tournoyant, brrr…

Le 23, le temps est comme celui de la savane africaine que j'avais eu pendant quelques jours avant Bamako. C'est nuageux, des nuages ocres gorgés de sable ce qui peut-être empêche la pluie ? Il fait frais, peut-être 20-25°C, loin des + de 30°C des autres jours. Encore beaucoup de kangourous écrasés, des centaines, quelques reptiles qui ressemblent à des mini-crocodiles (deux mètres de long environ) qui se sauvent à toute vitesse quand j'arrive, beaucoup de rapaces aussi, bien plus qu'avant qui parfois tournoient au-dessus de moi mais ils n'attaquent pas, heureusement, comme les magpies ! Peu de mouches, comme la veille, peut-être à cause du vent qui vient maintenant de nouveau de l'ouest et donc de côté.
La nuit du mercredi au jeudi est calme, très fraîche et avec presque aucun vent. Toujours des australiens qui disent bonjour (en fait je me rendrais compte plus tard que ce sont surtout des voitures louées et des européens au volant) et toujours très peu de circulation sur la route. Je mange aussi le soir des spaghettis, délicieux, mais je me rends compte que j'ai perdu ma fourchette à 200 km environ à Augathella dans le sachet que j'ai jeté à la poubelle, il faudra en racheter une ! Je vois aussi pas mal de lapins et des sortes de hérissons mais avec des épines beaucoup plus longues.

Le 24, cette fois-ci, le vent est de dos, pas à 80 km/h mais il est assez fort pour faire une bonne moyenne (24 km/h, c'est toujours mieux que 15). Le vent suit une sorte de cadran du SO le am pour finir au NE le soir dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.
Il y a toujours beaucoup de kangourous morts sur la route, c'est toujours dégueulasse et pour les odeurs je garde l'écharpe, ça attire corbeaux et vautours ; à la tombée et aux premières heures de la nuit, les déchets des Hommes en bord de route attirent aussi des chiens errants et des kangourous encore en vie. A qui la faute ? Sinon il y a toujours beaucoup de bonjour sur la route, les australiens restent calmes, gentils, posés et pas du tout agressifs (confer théorie des grands espaces) ce qui contraste avec tous ces kangourous morts laissés en bord de route, l'" herbe " est bien coupée en bord de route et il pourrait en profiter pour les ramasser ?!
La nuit, il y a encore beaucoup d'étoiles filantes ainsi qu'un orage, très au loin, dont je ne vois que les éclairs mais je n'entends pas le tonnerre. A Blacker… il y a une douche dans les WC, très propres, je n'hésite pas longtemps avant d'en prendre une ! Ca fait du bien ! Après 15 jours sans ! Mais ici c'est un climat sec en cette saison donc on ne sent pas mauvais (c'est différent quand le climat est humide).
Il y a toujours très peu de circulations, quelques road trains de 50 m (mais surtout la nuit) et ça roule souvent en dessous des vitesses autorisées (c'est-à-dire 100 ou 110 km/h, alors qu'ne Suède ils roulaient bien au-delà).

Le 25, le vent est bizarre et il continu à changer, de côté à l'est le am pour finir au SO le soir et toujours de côté comme la route remonte vers le NO. Le massacre des kangourous (et plus rarement des " autruches ") continu aussi.
La routes est assez calme, les road trains pouvant atteindre 50 m de long roulent surtout la nuit et tout le monde roule bien en-dessous des 110 km/h autorisés.
Les australiens disent toujours autant " bonjour " et sont toujours aussi calmes même si la nuit d'avant j'entends tirer à 2h am trois coups de fusils à environ trois kilomètres du lieu du dodo, au beau milieu de la brousse, bizarre.
Le paysage est toujours celui de la savane et il y a peu d'arbres, pas du tout de haies pour se protéger du vent.

Le 26, quelle bonne journée ! Cette fois-ci le vent est fort et presque complètement de dos (ça dépend où va la route), en venant du SSO. C'est vraiment bizarre, il change souvent en tournant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre pour le moment et il ne reste pas très longtemps à l'est (que la nuit parfois). Donc ça va, pas de problème pour arriver à Winton sans coup de pompe.
Sur la route il y a beaucoup moins de kangourous sur les bas côté, toujours autant de bonjour des australiens, surtout ceux qui voyagent aussi et les school bus. Deux voiturent s'arrêtent à ma hauteur, la première je ne comprends rien (parfois les australiens ont un fort accent), puis une deuxième où ils sont cinq, on parle un peu et un kilomètre plus loin je revois la même voiture qui a fait demi-tour et m'attendais, du coup je m'arrête, c'est pour me proposer de dormir une ou deux nuits à Cloncurry mais en fait sur la carte c'est à 50 km de Cloncurry (les distances ne sont pas les mêmes qu'en France) et ça va me ferais perdre un ou deux jours, je suis prêt à refuser mais la fille ajoute tout de suite qu'elle peut venir me chercher en voiture pour aller à sa ferme… Elle est avec une autre amie d'Angleterre qu'elle a été cherchée à Brisbane et trois autres amis australiens (il leur a fallu deux jours de trajet en voiture) et qui a passé six mois à Grenoble pour apprendre le français… à l'université. Ils sont vraiment incroyables et très sympas ces australiens de l'Outback.
A Winton je reste bien deux heures pour manger et c'est aussi le festival de l'Outback de cette petite ville, donc je reste un peu pour voir les animations. Contrairement à nos campagnes en France, ici pourtant il y a beaucoup de jeunes et d'enfants donc beaucoup de joie et de spontanéité.
Vers 16h30, je reprends la route après cette bonne journée. Les filles de l'Outback en tout cas savent s'y faire, c'est presque des " garçons manqués ". Elles ont la " poigne ".

Le 27, la route se passe bien et le vent est d'abord bien dans le dos venant du SSE toujours sur une route qui va vers le NO, heureusement d'ailleurs car le ravito coûte cher sur la roadhouse à Kynuma (où la dame me surveille comme si j'allais, en vélo, lui voler quelque chose, ce qui me fait bien rigoler). Aussi avec le vent de dos on boit beaucoup moins et la vitesse moyenne est à 31,5 km/h sur ces 130 premiers kilomètres puis la route bifurque un peu plus et le vent reste favorable mais plutôt de côté.
Toujours quelques troupeaux de vaches dont certains se mettent à courir quand je passe en vélo, il y a très peu d'arbres maintenant ! Mais quelques rochers et collines bien érodés par le vent. Encore moins de circulation, c'est dimanche aussi…
Le soir il ya beaucoup de nuages mais il ne pleut toujours pas, ça ne doit pas être la saison (il y a quand même des zones inondables).
A la roadhouse je prends une bière mais on n'a pas le droit de transporter l'alcool, il faut boire sur place ou chez soi. En théorie car on trouve beaucoup de bouteilles d'alcool en bord de route comme me l'avait déjà dit un australien. Dans les magasins il n'y a pas d'alcool en vente (c'est dans un magasin spécialisé : " liquor store ") mais on y vend du tabac.

Le 28, il y a moins de kangourous morts sur les routes, peut-être parce que je vais plus vite alors je vois et sens moins les odeurs. Le vent est favorable jusque Cloncurry puis la route bifurque et le vent est plus de côté. A Cloncurry, je téléphone mais il y a le répondeur, je dis que je vais quand même passer mais à la post office ils ne veulent pas me dire où c'est (ouap ici c'est la campagne, tout le monde dit bonjour en voiture mais après beaucoup de méfiance comme dans les roadhouse où on me surveille) et puis je me dis que ça se fait pas de passer comme ça et en plus ça me fait perdre une journée de vélo (50 km aller et 50 km retour) donc je préfère continuer normalement. Tant mieux dans un sens mais ça aurait pu être intéressant de voir comment fonctionne une grande ferme d'Australie.

Le 29, la route se passe bien encore même s'il fait encore un peu plus chaud mais je m'habitue, il semble, et ça monte et ça descend beaucoup plus aujourd'hui, les paysages sont plus jolis et les nuits sont plus fraîches avec l'altitude, j'y ai même un peu froid (ça permet de mieux récupérer).
Le vent vient maintenant du SE toujours plutôt favorable, tant mieux ça assèche moins la bouche et la gorge. Je reste trois heures à Mount Isa pour manger et boire, et aussi pour aller sur internet pour prendre le billet d'avion pour la NZ (250€ AR Sydney-Auckland). Je passe aussi à côté d'un memorial aux explorateurs européens avec quelques coups de couteaux dessus et un autre memorial aux aborigènes et à leurs terres enlevées où là il y a des impacts de balles dessus !
Ici, à Mount Isa on voit des aborigènes, c'est rare qu'ils se promènent avec les blancs (pas vus) ; d'ailleurs ils ont aussi des réserves qui ont été créées, ils ont eu le choix entre un certains nombres de terres, pour réparer les dommages causés par le passé quand les européens leurs ont pris leurs terres (bien sûr les terres qu'on leur a laissé n'ont pas de routes goudronnées, ni de ressources naturelles connues, et elles sont peu cultivables). Les européens avaient gardaient les bonnes terres pour y faire des fermes, des maisons et exploiter les ressources naturelles (mines d'or ou de cobalt, pétrole, gaz…). Maintenant les européens sont plus nombreux, de beaucoup, que les aborigènes en Australie. Les aborigènes étaient aussi des nomades et les mettre dans des réserves c'était détruire leur identité pour toujours, la terre d'Australie était donc considérée par les gouvernants comme non habitée. C'est un peu ce qui se passe actuellement au Tibet où les chinois sont bientôt plus nombreux que les tibétains, avec une sorte de colonisation de ces territoires tibétains, et prennent les terres avec un fort potentiel énergétique et donc stratégique (pétrole, eau…) et les tibétains vivront peut-être un jour dans des réserves (quel drôle de terme d'ailleurs, corollaire d'une extinction annoncée, on emploie ce terme aussi pour les animaux et la flore : " réserve naturelle ", est-ce à dire que le reste ne l'est pas ? Sans doute oui).
Il faut faire très attention aux fourmis par ici, ce am il y en a eu en 20' une centaine à côté de moi et elles rongent le plastique, il faut donc bien laisser la nourriture dans le sac ! Elle ronge les bouteilles de soda aussi !

Le 30, très peu de circulation ! Le am le vent est encore un peu favorable puis il passe rapidement et assez fortement au NE et NO, je le retrouve donc presque de face alors qu'il a soufflé tout la nuit du SE (il ne reste jamais longtemps à l'est).
La route est souvent peu roulante avec un revêtement de " gros cailloux ", ça adhère donc bien et c'est assez bosselé. Il fait beau, il fait chaud et j'avais presque oublié à quel point c'était difficile avec le vent de face qui assèche la bouche et augmente considérablement l'envie de soif et de boire. Les 40 derniers kilomètres sont très difficiles avec le soda chaud. La digestion est aussi délicate : ça varie entre risque de diarrhée, crampes d'estomac et tentative de vomissements (mais il n'y a rien à vomir).
La nuit et en fin de journée j'ai aussi de violente douleur sur l'épaule droite, le long du bras et de l'omoplate, sans doute encore cette coiffe des rotateurs (accident avec une porte de voiture en mai 2006 à Bordeaux) ou une névralgie ? Et ça ne s'arrange pas avec le manque d'eau et le poids du sac. Pourtant maintenant il y a 261 km sans rien et il faudrait prendre 2L en plus (presque 10L au total).
Ce soir j'arrive à la tombée de la nuit à Camooweal mais c'est la presque pleine Lune donc peut-être vais-je rouler de nuit ? Pendant deux heures ? Vue qu'il y a peu de monde sur les routes et j'ai toujours les lumières que j'allume quand une voiture passe.
Ici chaque jour je vois une voiture de police passer au moins une fois dans un sens ou dans l'autre, ils ont des radars à l'intérieur de leurs voitures (parfois une 4x4 blanche, ou parfois rouge ou parfois bleue) et ils peuvent donc prendre des photos j'imagine de ceux qui passent.
A Camooweal, il y a beaucoup d'aborigènes et le soir vers 20h c'est le bordel pendant environ une heure, deux types s'engueulent entre eux, les fucks fusent… sans doute aidés par l'alcool, comme dans les réserves indiennes des USA, toujours le problème du désespoir, la solitude, le désarroi…
Toujours beaucoup de rapaces, des faucons peut-être, peu de fleurs, et je vois six tanks transportés en camions, avec des militaires qui me saluant…

Le 01, je pars de Camooweal avec 9L pour faire 260 km et j'apprécie un café froid après 70 km à Police Downs. Le vent vient du NO et est donc de 2/3 face, il fait chaud, très chaud, peut-être 40°C la pm, le vent assèche aussi la bouche…, à 19h je n'est fait que 105 km ! A 17,5 km/h de moyenne, il a fallu que je remette pull, pantalon, bonnet, à tel point la chaleur brûlait mes bras et mes jambes.
La nuit ça va mieux mais je suis toujours en sueur ! Il y a des nuages mais la Lune éclaire suffisamment, j'arrête donc de rouler vers minuit, un peu avant pour me coucher où j'arrive à peine à dormir deux heures puis vers 3h il se met à pleuvoir, ça fait un peu de bien. Ca a été vraiment très dur et je n'ai plus que 2L pour le lendemain pour faire 100 km. Ce pays devient irrespirable et invivable, quelle chaleur et ce n'est que le début de l'été ici.

Le 02, je fais une longue pose à Barkly Homestead où j'arrive épuisé vers 11h30 ! Totalement dans la Lune, out. Je pars le am vers 6h30 et heureusement pour moi le vent est maintenant 2/3 dos du sud (donc ça donne moins soif et il fait moins chaud) et il y a toujours des nuages sinon le Soleil brûle.
A Barkley Homestead je pensais trouver un coin où dormir mais il n'y en a pas et tout est payant, cher (3€ un petit sandwich de rien du tout, et 3,5€ pour 1L de soda ou 1,5L d'eau). Il me faudra bien encore quelques litres pour faire les environ 200 km avant la Stuart Hwy. Ici c'est bizarre, sur la route beaucoup disent bonjour et à la Homestead personne se parle ; de même que personne ne me proposera sur les 260 km une goutte d'eau… pourtant on m'a dit au moins cent fois bonjour, bizarre…
Les douleurs à l'épaule droite sont rares maintenant mais j'attrape des crampes dans des endroits insoupçonnés : doigts de la main et du pied, pli de l'aine où je ne savais pas qu'un muscle existait là. J'ai beaucoup de tentatives de vomissements toute avortées, sauf une après avoir mangé, car il n'y a rien à vomir, j'ai vraiment du mal à respirer, l'air est brûlant, c'est un four !
La veille je rencontre aussi deux français, ils voulaient me prendre en photo car c'est rare de voir un cycliste, à défaut de voir des kangourous ; ils vont jusque Darwin puis ils retournent à Brisbane, par la même route ! Mais ils ne me demandent pas pour prendre une photo avec mon appareil, c'est un peu comme à Yellowstone ?
Toujours à Barkley Homestead, après une petite sieste difficile avec la chaleur, pendant une heure, je décide d'aller enfin manger et ce sera un hamburger plus un steak avec frites, miam, il fallait au moins ça, plus les boissons, 7L à 3€ le litre de soda ou d'eau (les bouteilles d'eau sont chers en Australie, 1,5€ en ville et 2€ dans l'Outback). La caissière essaye aussi de m'entuber de 10$ comme je suis triste mais elle est pris en flagrant délit (je compte quand même avant de payer…).
Je repars vers 17h (décalage horaire de 30' maintenant) quand il fait un peu moins chaud mais il fait quand même assez lourd et je reste en sueur une bonne partie de la nuit, je roule 130 km encore dont environ 100 km sous la pleine Lune, par chance le vent venant du SE est dans le dos, très peu de voitures la nuit ou trucks, il y a qu'une dizaine de véhicules croisés dont un vers 19h30 qui  s'excite de voir un cycliste rouler la nuit (pourtant je suis éclairé) et de devoir attendre derrière moi quand un truck arrive en face (il klaxonne donc au moins cinq fois).
Ici, il y a maintenant beaucoup plus d'aborigènes, on dirait vraiment le type africain, rare sont les asiatiques et il est assez rare de voir aborigènes et européens ensemble même s'il y a quelques couples mixtes. Les aborigènes sont souvent assez pauvres et traînent plutôt dans les rues comme toute " classe sociale défavorisée ".
Le soir, je m'arrête 60 km avant la jonction avec la Stuart Hwy et je prends un cachet d'aspirine pour ce mal de gorge dû à toutes ces tentatives de vomissements à cause de la chaleur. Vivement les glaciers, et les montagnes de la NZ !

Le 03, au am, je pars de bonne heure 7h30 pour profiter d'avoir moins de chaleur. Ici la pm il fait en moyenne 35°C à l'ombre, j'arrive jusque la jonction avec la Stuart Hwy, maintenant route vers le sud pendant environ 2000 km ! Pour Adélaïde. Le vent est dans le dos, du sud-est, puis sur la Stuart Hwy de 2/3 face et il est assez fort et chaud encore mais le cachet d'aspirine a vraiment fait du bien.
A Tennant Creek je reste de 12h à 16h30 environ pour faire la sieste " espagnole " puis je roule encore environ 40 km et je m'endors sous la pleine Lune qui se lève mais la nuit le vent qui s'était calmé se lève à nouveau et pendant deux heures j'ai du mal à me rendormir avec la poussière… mon épaule droite me refait mal aussi mais j'ai trouvé le muscle en cause, ce n'est pas la coiffe des rotateurs (ni une névralgie, pas de douleurs aux cervicales) mais le grand rond de l'omoplate ! Aussi je fais de la friction sur le bas de l'omoplate et je mets le bras derrière le dos en rotation interne-adduction et la douleur passe alors instantanément. C'est très efficace, sans doute cette douleur est arrivée à cause du poids du sac, j'ai souvent 9L de boissons avec moi pour faire que 130 km, à cause du climat. En France 2 ou 3L suffiraient.
Beaucoup d'aborigènes à Tennant Creek mais ils sont souvent entrain de zoner et ils sont plus pauvres et mal habillés que les " européens australiens ". Ici il y a beaucoup de réserves aborigènes où il n'y a pas de routes, le gouvernement fédéral (blanc et européen) s'est gardé les terres où passent les voies de communication reliant les grands centres urbains côtiers (Darwin, Perth, Adélaïde, Melbourne, Sydney), anciens comptoirs des Etats européens coloniaux, et les grandes villes minières (Alice Springs…) . Le reste étant pour les aborigènes qui ne construisent pas de routes pour traverser leurs réserves, il n'y a que des pistes où il faut une autorisation pour traverser. L'Australie est donc en quelque sorte divisée en territoires et communautés.

Le 04, la route est toujours dure et monotone avec le vent de face et à 11h il recommence à faire chaud avec plus que 30°C, les deux premières heures j'ai comme une envie folle de prendre le bus et de m'en aller dans les Alpes australiennes mais là-bas c'est encore l'hiver et de la neige alors patience, encore quatre semaines pour y arriver… dont trois semaines dans la savane australienne, c'est long. Je pense quand même passer par Uluru même si ça a l'air très touristique et du coup ça ne me tente pas trop.
Les gens sont bizarres ici, je suis comme une star ou plutôt un animal dans un zoo comme à Yellowstone puisque ce am un camping-car ralentit à ma hauteur et la dame demande pour garder un souvenir en me prenant en photo ! Effectivement je n'ai toujours pas rencontré d'autres cyclistes et personne dans les commerces, homestead, road house ne sait me dire combien environ il en passe chaque année. Mais je lui dis ok (même si j'aime pas du tout ça, d'être pris pour une attraction) car elle a eu la politesse de me proposer avant de l'eau, c'est rare et j'imagine alors que d'autres me prennent en photo de leur véhicule sans me le demander… Toujours beaucoup de klaxonnes et des bonjours mais je n'y prête plus attention et répond parfois seulement, sans conviction, sauf en souriant quand c'est fait spontanément et avec gaité par des enfants par leurs fenêtres.
La pm je repars de  Wycliffe vers 15h, il fait chaud ici et il y a peut-être un peu plus d'altitude ? Le vent est toujours de travers, du sud-est mais la route va un peu vers le SO et le vent " tombe " un peu avant la nuit. Les paysages sont toujours très monotones. A Wycliffe je rencontre à nouveau le couple qui m'a pris en photo, ce sont des allemands qui ont aussi voyagé aux USA…
La nuit, le train passe, ça va vraiment très lentement, au début je pensais que c'était un truck qui avait un problème mécanique.

Le 05, au am je me réveille toujours dès que c'est possible, le plus tôt, et je pars vers 7h. J'écris le " journal " à un autre moment que le am maintenant pour éviter les chaleurs de la pm même si ça va beaucoup mieux depuis deux jours.
Le am, je me refais dépasser par le couple allemand (croisé la veille en camping-car) qui me souhaite bonne route et me tend une bouteille d'eau pleine, non consommée, c'est très gentil ! Quand je disais que les allemands étaient très sympathiques envers les français. On se demande pourquoi il y a eu deux guerres et 12 millions de morts.
Ensuite, il y a beaucoup plus de collines (range) et ça change un peu même si ça reste très monotone. Je regrette quand même un peu de ne pas avoir fait le tour complet de l'Australie et de la Tasmanie mais il faudrait quatre mois en vélo (environ 17.000 km en tout) et un peu plus si on veut prendre la Great Central road (gravel road) qui permet après Perth de rejoindre directement Ayers Rock/Uluru sans prendre au retour la même route. Mais c'est comme ça, avec un visa touristique on ne peut rester plus de trois mois en Australie. Sinon pour le renouveler il faut faire de la paperasse et payer plus de 400€ ou aller en NZ et revenir mais ça revient au même avec le prix des billets d'avion par exemple entre Adélaïde et Auckland et puis j'ai que jusqu'au 20 décembre et je préfère faire tout le tour de la NZ pendant un mois, les paysages ont l'air plus varié et le climat me convient mieux, ainsi que la Great Dividing Range dont les Alpes australiennes entre Melbourne et Sydney.
Il y a toujours un peu de mouches ici mais c'est largement supportable (très très peu d'élevages) et il n'y a des magpies qu'en ville donc je ne mets presque plus jamais le casque, très peu de circulation aussi sur la Stuart Hwy et très peu de personnes.

Le 06, la route est toujours aussi monotone, il y a vraiment rien d'intéressant pour moi à voir, quelques ranges bien érodés, une température à 30°C à l'ombre, en fait je ne croise pas de cyclistes car on me dit qu'ils rouelnt ici pendant la saison froide (de mars à juin), la pluie tombe en décembre mais c'est que octobre et le début de l'été ; pour les Alpes australiennes en avril-juin c'est l'hiver.
A Aileron des aborigènes me demandent pour du tabac (comme ça aussi il y a deux jours à une autre roadhouse) puis des bières (je dis que j'en ai pas) et quelques minutes plus tard après les trois aborigènes revienennt avec chacun une bière. Ils me redemandent du tabac, je regarde le paquet et m'aperçopis q'uil est presque vide ! Il était plein au am, à 16€ le paquet ! En fait ils ont troqué avce les blancs dee la roadhouse le tabac contre les bières qu'ils appellent " fabulous " ! Maintenant c'est fini le tabac pour les aborigènes.
Le soir, dodo toujours dans cette grande savane australienne et une nuit plus fraîche que d'habitude et toujours un vent léger du sud-est. Toujours très peu de circulation sur la route.

Le 07, la route passe un peu plus dans les " montagnes " aujourd'hui. Lorsque j'arrive à Alice Springs, petite ville (plus petite que je le pensais), c'est la " fête ", je prends beaucoup de hamburgers et je trouve à manger, tout est ok, internet, retrait d'argent… toujours les aborigènes qui zonent. Puis je repars vers 17h30, le soir je prépare les couvertures et ensuite, aïe, mal de ventre, envie de vomir, diarrhée… Je m'endors que vers 1h am, arrg.
Beaucoup de touristes français à Alice Springs qui ressemble beaucoup aux villes du Sahel, beaucoup de touristes et de magasins touristiques.
A Ti Tree, il y a beaucoup d'animations avec une remorque d'un camion où huit voitures ont brûlées ! Du coup le am quand j'arrive je revois pour la première fois depuis 3-4 jours des voitures de police (j'en reverrais encore jusque Alice Springs de nouveau sur la route). Un flic me demande où j'ai dormi et si j'ai vu quelque chose comme je dors dans la nature et que c'est normalement interdit je dis que je ne comprends pas et que je parle mal en anglais, de toute façon j'ai rien vu…
Depuis que je suis  sur la Stuart Hwy je ne vois presque plus de faucons et jusque Alice Springs je ne vois qu'un seul kangourou passer au beau milieu de la nuit à une vitesse folle, peut-être à 80 km/h ! Beaucoup d'allemands aussi dans les touristes. Mise à part les caravanes et camping-caristes il y a très peu de véhicules et donc peu circulation sur cette route.

Le 08, au am je suis complètement à plat, fatigué, mal encore au ventre malgré un cachet d'imodium pris la veille, courbaturé, chaud et froid en même temps, frissons… Pfff je n'ai même pas la force d'aller sur la route avec le vélo sur les épaules. Du coup je vais au premier arbuste assez grand que je trouve où je passe toute la journée en dessous, comme une loque, à tourner sous le faible feuillage suivant la position du Soleil pour rester à l'ombre. C'est seulement vers 17h après m'être rendormi de 9h à 14h environ que ça commence à aller mieux. Mais je préfère rester là plutôt que de rouler deux heures environ.
Le soir je me rendors encore très bien malgré une nuit fraîche de 21h à 8h am avec un seul réveil vers 4h pour pisser.
Ici il faut faire très attention à la nourriture et même à l'eau à cause des fourmis et toujours remettre ça en sachet dans le sac à dos fermé surtout la nuit sinon on risque une mauvaise surprise le am avec des fourmis à l'intérieur des bouteilles et dans la nourriture !

Le 09, j'ai toujours du mal avec ce climat sec et sans humidité dans l'air même si la température reste entre 30-35°C aujourd'hui. Le am ça va mieux après une bonne nuit ! Et je reprends la route mais je recommence à avoir des tentatives de vomissements ; la région des savanes australiennes ou africaines est toujours difficile pour moi, malgré que la vitesse soit assez favorable grâce à un vent du NEE et comme je vais vers le SO ou le sud.
Il y a toujours beaucoup de bonjour sur la route, une bonne cinquantaine de fois mais aucune personne ne me propose de l'eau comme d'habitude, je réponds donc rarement, sans doute suis-je pour eux qu'une distraction comme il n'y a pas de cyclistes, quelques voitures (deux) ralentissent à ma hauteur, je crois pour parler mais non c'est pour prendre une photo ! Et après elles accélèrent, j'hallucine de ce comportement et impolitesse, rien ne m'étonne chez les humains. Dans les roadhouse c'est qu'une personne sur dix qui me dit bonjour (quel contraste puisque sur la route c'est une fois sur deux).
Toujours quelques aborigènes pauvres recherchant un peu d'argent ou de quoi faire du troc sur leurs propres terres puisqu'en fait la Stuart Hwy est entourée de grandes réserves aborigènes mais c'est un axe commercial et de communication important en Australie donc qui n'appartient pas aux aborigènes. Les routes qui vont dans les réserves ne sont pas goudronnées. Je me demande bien dans quelles conditions ils vivent à l'intérieur et si c'est les mêmes conditions qu'en Afrique avec des " cabanes " en bois. Aucun axe touristique ou commercial ne les traverse, sorte de gigantesque no man's land qui recouvre presque tout le grand centre de l'Australie (sauf autour d'Uluru et de la Stuart Hwy), sans doute le vrai Outback !

Le 10, au am après une nuit fraîche, je prends le départ mais le vent vient maintenant du nord et de travers et il tourne rapidement pour venir ensuite de l'ouest donc en pleine face. Le vent tourne encore dans le même sens et le vent d'ouest est le plus chaud. Très chaud à 12h car il fait déjà 35°C à l'ombre, à 14H30 je suis prêt d'une sorte de malaise (jamais eu ça avant) et je faillis tomber comme une loque sur le bas côté de la route, en détresse pendant quelques minutes deux 4x4 passent, ni bonjour ni quoi que ce soit (quand ça va mal c'est chacun pour soi). Je décide de m'arrêter, il doit faire plus de 40°C au Soleil et j'attends le soir pour continuer. Je croise aussi pour la première fois un cycliste qui revient d'Ayers Rock et qui m'annonce qu'il faut payer 25$ pour y aller, c'est un japonais qui fait Sydney-Adélaïde-Darwin, bien chargé, il est étonné que j'ai qu'un sac à dos.
Le am aussi il y a une bonne rencontre d'un australien qui organise des tours ici dans l'Outback et qui a fait en 2000-2001 en vélo, pendant deux ans la route entre Londres et l'Australie mais il n'a pas de site internet malheureusement ni de livre pour voir des photos… beaucoup de mouches depuis deux ou trois jours, elles sont vraiment chiantes et c'est que la nuit qu'elles disparaissent.
Après la sieste espagnole de 14h30 à 17h, je reprends la route avec un vent toujours d'ouest mais il y a moins de Soleil donc il fait moins chaud et ça va mieux pour rouler.
La nuit je vois souvent des étoiles filantes, c'est l'avantage des zones " désertiques ", et certaines sont vraiment magnifiques avec un filament qui brûle comme une poudrière, c'est bien mieux et plus magique qu'un feu d'artifice, rien ne remplacera la beauté des astres, encore faut-il avoir l'occasion de les admirer ce qui n'est pas forcément le cas dans les villes bien sûr. Ceci dit, je n'aime vraiment pas les régions de savanes et après environ 4000 km comme ça en Afrique occidentale je retrouve la même chose ici depuis aussi 4000 km ! J'en ai vraiment marre, voilà un mois que c'est comme ça, le même paysage avec des arbustes, peu de faune sauf des mouches, fourmis et quelques moustiques, presque aucune fleur. Le sable qui colle partout et qui vient se mettre dans la bouche…, beaucoup de crachats de couleurs orange-rouge comme la terre ici. Si j'avais su j'aurais fait un tour dans le Périgord-Quercy jusqu'au 20 octobre ou le 15 novembre et je serais venu ici que pour faire la NZ avec aussi peut-être la route entre Adélaïde et Sydney. Quelle monotonie cette savane australienne, ce n'est pas du tout à mon goût et j'ai l'impression de m'infliger une punition. Le japonais que j'ai rencontré en avez assez aussi il me dit " first and last bike trip ", à voir, il changera peut-être d'avis une fois reposé. Je revois aussi les allemands en camping-cars, ils sont en pleine forme mais pas de bouteilles d'eau cette fois (arrg).

Le 11, au am je pars de bonne heure, 7h30, mais à 9h il fait déjà 30°C malgré les quelques nuages. La chaleur est accablante et c'est d'autant plus dur que le vent est très fort (60-80 km/h) de face, plein ouest et c'est le vent chaud. Du coup je vomis quand même après avoir mangé qu'un simple sandwich à Curtin Springs, roadhouse toujours tenue par les blancs. C'est quand même étrange que sur les routes touristiques pour aller à Ayers Rock il n'y ait que des blancs qui y travaillent et en profitent. C'est assez bizarre.
Je rencontre à Curtin Springs une jeune allemand qui a aussi beaucoup voyagé en vélo et qui a plein de projets, ici il reste six mois pour travailler pour un tour operator et avec une bonne paye (800€ par semaine) mais il n'y a toujours pas d'aborigènes dans ces affaires là…
La route est donc encore plus dure et plus longue que la veille. J'en ai vraiment marre. Je pensais être ce soir à Uluru mais il faudra encore attendre. J'espère que le vent n'aura pas changé et ne sera pas du sud pour le retour. Ici j'ai vraiment l'impression de traverser un océan, c'est très monotone et lassant sauf que dans les déserts j'ai jamais eu ce sentiment mais plutôt une excitation, une satisfaction d'avoir l'impression d'être comme seul au monde ou sur un autre monde, il y a quelque chose de magique et de majestueux, les vues sont souvent aussi plus lointaines vers l'horizon. Je pense que ce serait la même chose pour la traversée d'un océan ou d'un désert de glace.
Après une petite sieste de 15h30 à 17h je repars, ça va mieux car le vent est moins chaud, le Soleil commence à se coucher et ça va aussi moins lentement dans cette monotonie…

Le 12, au am je pars vers 8h, avec un vent assez favorable, il a continué à suivre son cadran et vient maintenant du SO, les 13 km pour arriver à Ayers Rock Resort/Uluru ne sont donc pas trop dur, Yulara resort c'est un peu comme un club med, il y a un shopping center et beaucoup d'hôtel et des " maisons de vacances " tout autour, piscines, agences de tours en dromadaire, hélicoptères, aéroport. Je suis sans doute le plus crade dans le coin ! Mais quelques personnes me demandent pour le trip, beaucoup restent étonnés que je n'aie qu'un sac à dos de 10kg (sans eau) mais j'ai toujkours fait comme ça…
Ensuite je pars vers Uluru (encore 20 km), après un bon ravito au supermarket, je ne fait pas le tour complet, je visite que le centre culturel où on apprend un peu sur les aborigènes Anangus. Avant d'y arriver je croise aussi un jeune qui s'occupe du PN d'Uluru-Kata Tjuta (Ayers Rock-The Olgas) qui me dit que je peux pas dormir dans le PN, je dis que je reste pour la journée et je demande aussi des questions sur les aborigènes. Il me dit qu'ils préfèrent rester dans leurs villages et communautés plutôt que de travailler avec les blancs ou dans les roadhouse, et que c'est leur volonté. C'est bien possible car ils restent souvent très discrets et ils demandent rarement quelque chose (que quelques uns pour des bières mais finalement c'est très rare). Ils ne veulent donc pas vivre comme les " blancs " et dans une société de consommation et souvent les " blancs " (il y a aussi assez souvent des asiatiques qui voyagent ou travaillent dans les roadhouse) ne sont que de passage. C'est leur volonté mais est-ce qu'ils sont libres de choisir ou est-ce que c'est imposé par leur communauté ? Mais est-ce que les français sont libres ou non de choisir la société de consommation ? En ont-ils seulement conscience ? Maintenant la société de consommation a quand même permis de bonnes choses, sans devoir se préoccuper de la chasse et de la cueillette, ce qui poserait beaucoup de problèmes si tous les français faisaient ça en France (il y aurait beaucoup de conflits car il n'y a plus que des propriétés privées), les Hommes ont pu faire des recherches, des créations et des inventions (car il y a plus de temps " libre "), c'est comme ça qu'il y a eu les voitures (pas forcément une bonne chose), qu'on a pu aller sur la Lune et dans l'espace, envoyer des satellites, gagner une espérance de vie plus grande (80 ans alors que c'est 50 ans dans beaucoup d'autres Etats dit du sud)… Sans doute y a-t-il du bon et du moins bon de chaque côté. Maintenant chacun reste libre, c'est le principal tant que la liberté ne nuit pas aux autres.
La pm je reviens au " club med " pour manger à nouveau puis je reprends la route vers 16h30 avec le vent du sud-ouest encore assez favorable mais parfois de travers. Ah, enfin la route finale vers Adélaïde. Je ne vais pas aux Olgas car il fait vraiment très chaud et c'est encore 45 km aller et 45 km retour sur la même route. Ayers Rock c'est comme un cailloux où un clan aborigène depuis des siècles vit autour… des ressources qu'ils prennent et que procurent aussi la terre (pour manger, pour boire comme il ya des sources) et tout autour il y a bien sûr des lieux sacrés (un peu comme le Mont Saint Michel, la cité de Rocamadour, la Roque Saint Christophe au bord de la Vézère, sur une falaise où les Hommes ont habités dans des habitations troglodytes et en bois jusqu'au XIXè s)

Le 13, le vent reste du SO, de travers ou favorable, donc ça va quand même pour avancer et c'est un vent moins chaud que celui de l'ouest toujours pas grand-chose de nouveau sur cette route, les mêmes roadhouses… Pfff, c'est long mais beaucoup d'aigles (j'en vois environ six) dont un sur un arbre où je m'approche à environ cinq mètres avant qu'il prenne son envol, majestueux, et quelle rapidité pour rejoindre les cieux !
La Lasseter Hwy existe et est goudronnée uniquement parce qu'il y a le site d'Uluru, il y a que des voitures, camionnettes et camping caristes avec des touristes (dont moi) et je n'aime pas trop ça, les rares trucks viennent pour ravitailler Ayers Rock resort. La routes est comme " sans vie " réelle car il n'y a aucune route goudronnée qui traverse les réserves aborigènes, que des pistes, et c'est quasiment herculéen pour y aller avec mon vélo, même avec un vtt sans doute, c'est donc une traversée pas très intéressante de la savane australienne.
A Curtin Springs je demande à 10h pour un hamburger, elle me dit ok pour 10h30, à 11h toujours rien, je lui redemande et elle me dit 11h, je lui dis qu'il est 11h et que ça devait être à 10h30. Elle fait mine de rien, j'attends, bois, regarde la carte de la NZ en rêvant, puis elle revient à 11h30 et me demande ce que je veux, toujours sans le hamburger…, je dis juste " fuck you ", j'en peux plus de cet Outback, il n'y a vraiment rien d'intéressant, les roadhouses coûtent cher et ils profitent bien de leur position " dominante ", fuck. Le lendemain, à Kulgera, autre roadhouse et rebelote, j'attends 20' seulement cette fois et je me rends compte qu'il me manque les frites, payées, encore 10' à attendre après être retourné à la roadhouse pour les réclamer… c'est dur, beaucoup de fatigue et ça coûte cher (deux fois plus cher) et c'est beaucoup moins nourrissant, il y a beaucoup moins de choix, c'est dur de récupérer, la route est longue et lassante.
Sur la route, deux cars sont arrêtés sur une rest area, deux types me filment alors quand je passe et me font des grands signes comme s'ils étaient dans un stade de foot et deux autres au moins me prennent en photos, à 100 m de moi, pendant que 40 autres touristes se promènent ! Aucun ne demande si je suis ok pour être filmé ou pour me proposer de l'eau, je ne fais aucun signe et les regarde comme des " cons " !

Le 14, enfin j'arrive à la jonction avec la Stuart Hwy et je continu la dernière ligne droite pour rejoindre Adélaïde, pff, la route est longue, encore environ 1300 km de savane australienne, il fait moins chaud et le vent continu de tourner pour être au sud et je l'ai donc de pleine face pour " redescendre " mais ce n'est pas un vent chaud donc ça va.
Sur la route c'est toujours pareil, il n'y a rien d'intéressant pour moi mais aujourd'hui je m'égare dans mes pensées donc le temps passe plus vite : projets de voyages en vélo et autres, idées d'expo, créer une association pour l'abbaye, où vivre : la montagne, la ville, la campagne ? Des projets mais on verra ce qui se fait… Je suis aussi content d'en " finir " avec cette savane, je peux presque commencer à compter les jours avant Adélaïde, environ une dizaine.
Je rencontre aussi un russe en vacances qui vient me parler à propos du trip… pendant environ 10', lui travaille en génétique à Darwin et est venu voir Uluru pour ses 15 jours de congés, il me demande si c'est la liberté de voyager comme ça, je dis que lorsqu'on vit en société on est quand même libre, c'est une autre liberté et j'aime passer de l'une à l'autre, l'important est de faire ce qu'on aime (même rester à la maison si on aime ça), dans les sociétés occidentales c'est possible. Mais il me prend quand même à la fin en photo (encore un animal du zoo ou une démarche sincère peut-être pour garder un souvenir de cette conversation).

Le 15, je croise à Marla deux sud-coréens en vélo venant d'Adélaïde jusque Alice Springs et Uluru, moi je m'en vais mais je parle un peu, eux arrivent, très vite encore la photo souvenir ! C'est incroyable car il ne me demande ni d'où je viens, ni où je vais, ni comment je m'appelle. Aucune question sur le trip… Les Hommes sont vraiment bizarres (dont moi-même bien sûr mais je ne l'ai prends pas en photo, sur ce trip il n'y a que les allemands que je prends une fois en photo quand je les rencontre pour la 3ème ou 4ème fois).
Aujourd'hui le vent est toujours du sud et un peu plus fort que la veille, c'est donc assez dur puis la route part vers le SO donc le vent est de travers et ça va un peu mieux, environ 152 km sans ravito mais ça va car le vent est frais (s'il fallait traverser des déserts ce serait que le am et le soir et les nuits de pleine Lune).
Au début le am c'est une vraie lassitude, une vraie souffrance " psychologique " cette route, qu'est-ce que c'est long, puis après environ 60 km je recommence à m'égarer dans mes pensées avec les mêmes sujets que la veille et ça commence à " s'éclaircir " comme quoi, quand il n'y a rien alors on peut méditer, c'est vrai que quand il y a beaucoup de circulation ou quand on travaille on n'a pas toujours le temps de penser à toutes ces choses.
A Marla je trouve enfin une carte de la South Australia, ça me donne une meilleure idée de ce qui reste à faire avant d'arriver à Adélaïde et où sont les prochains ravitos.

Le 16, la journée est pénible avec le vent du SSO et je l'ai en pleine face comme je vais dans cette direction. Après une journée avec quelques mouches surtout à Cadney pour le ravito, je les retrouve aussi le soir puis, lorsque les mouches sont couchées, il y a au moins cinq ou dix moustiques, et déjà trois piqures, plus que d'habitude. Cette maudite savane australienne est toujours aussi pénible. C'est vraiment long, quelle perte de temps ? Si seulement j'avais su.
A Cadney je retrouve mon couple d'allemands qui s'arrêtent juste pour me dire bonjour, je croyais que c'était la 3ème fois qu'on se revoyait mais en fait c'est déjà la 5ème ! J'en apprends aussi plus sur Stuart qui a donné son nom à cette maudite Hwy, c'est un explorateur britannique qui a traversé pendant cinq ans de 1858 à 1862 l'Australie, d'Adélaïde jusqu'au nord près de Darwin, puis est revenu ! Un fou sans aucun doute et très courageux, c'était un métier à l'époque, l'exploration était souvent " sponsorisée " dans le but de trouver de l'or… Il mourra quatre ans après, en 1866, prématurément dit-on à cause des incessantes privations en eau et nourriture sur cette expédition. Ils étaient bien sûr à plusieurs hommes avec du bétail… C'est incroyable comme les Hommes du XIXè s semblaient être plus courageux et inventifs qu'aujourd'hui. Alors que l'on parle de voyage spatial pour Mars (aller-retour de deux ans) sans ambitions et pensant qu'aucun Homme ne peut faire ça… car le voyage durerait trop longtemps.

Le 17, la nuit est très fraîche, il n'y a pas grand-chose encore à dire aujourd'hui. Les 105 premiers kilomètres pour rejoindre Coober Pedy sont longs comme les 35 kilomètres qui suivent. Le vent est toujours au SSE pleine face, et depuis environ 30 km avant Coober Pedy il n'y a presque plus d'arbres, après Coober Pedy, il n'y en a plus d'ailleurs.
Coober Pedy est une petite cité minière (pour l'opal) et ils ont fait des trous partout sur peut-être 100 km2 dont beaucoup ont été rebouchés, c'est bizarre. Je croise aussi un couple espagnole qui est parti il y a 17 mois de Buenos Aires, ils ont l'air très sympa, ils ont remontés en vélo jusque Vancouver et ont fait un tour en NZ, qu'ils trouvent très bien, surtout l'île du sud, et ils traversent maintenant l'Australie de Melbourne à Darwin mais comme moi ils ne trouvent pas ça très génial.

Le 18, au soir avant de m'arrêter un petit car de tour opérator, sans doute venu d'Adélaïde pour rejoindre Ayers Rock et y retournant me dépasse, par les fenêtres des mains, des cris des passagers finissant sans doute leur voyage, je ne comprends rien quand un véhicule me dépasse, ça ne sert donc à rien ces cris, je trouve ça ridicule, alors que j'ai roulé toute la journée, un peu soif et faim, fatigué, je me demande si un seul se dit " ah, il a peut-être soif ou faim ? ", pendant qu'eux vont faire la fiesta le soir. C'est bizarre, ça renforce seulement mon impression d'être qu'une distraction sur cette route touristique, d'être depuis des milliers de kilomètres qu'un animal dans un zoo pour touristes en mal de divertissements sur cette route très monotone même si aujourd'hui la végétation est un peu différente. Est-ce qu'au temps des romains le public applaudissait de la même manière quand un gladiateur était entrain d'accomplir un exploit ou de se faire massacrer avec souffrance ? Ridicule, les jeux du cirque, voilà à quoi ressemble ce voyage un peu raté en Australie.
Mais j'ai hâte d'être à Port Augusta où sur la route vers Sydney il y aura plus de vie, plus de routes, plus de cyclistes et où je passerais plus inaperçu et ne serais plus une distraction.
Le am après 7 km, je me refais dépasser par mes touristes préférés, le couple allemands, que je croise donc pour la 6ème fois, ils s'arrêtent et me redonnent une bouteille d'eau, je demande où ils dorment ce soir et c'est à " Port Augusta " et pour combien de temps, deux ou trois jours, je demande aussi le n° de téléphone pour les appeler une fois que je suis là-bas et se revoir pour avoir l'occasion de leur offrir à mon tour une boisson s'ils sont encore là, sur cette Stuart Hwy, ils sont un peu comme des seconds parents.
Le am le vent vient de l'est, tantôt de travers favorable ou défavorable comme la route va vers le SSE puis après 60 km vers 11h30, il vient tantôt du sud tantôt du nord, bizarre mais je sais ce que ça veut dire, le vent est entrain de tourner, l'excitation monte en moi, le vent ne reste jamais très longtemps à l'est ! Et hop à 12h ça y est, le vent reste au NNE ! Ravageur, la machine à mouliner se remet en route après avoir mis le grand plateau. Ah, que c'est bon d'avoir le vent dans le dos.
Je rencontre un australien retraité qui voyage depuis trois ans avec sa femme (seulement en Australie), sur une rest area, qui me dit que j'aurais le vent du sud plus tard car à Port Augusta le vent vient toujours de l'océan, on verra. Intelligemment il a installé sur son camion-bus des panneaux solaires, il a aussi un détecteur de métaux et a retrouvé un peu d'or !

Le 19, ça y est, plus que 135 km pour rejoindre Port Augusta et revoir des choses différentes mais le paysage commence à changer après Pimba, on retrouve des lacs et un peu plus de végétation, petits arbustes de la savane, même si on traverse des zones sans arbres pendant 10-15 km parfois. Pas beaucoup de choses intéressantes encore, je passe les deux derniers roadhouse (à la dernière j'ai même pas un " au revoir "… pas toujours très aimable). La vie coûtera aussi moins cher, 70$ aujourd'hui (50€) pour manger et boire et la nourriture sera aussi plus variée et plus calorique, et dire qu'en France il voulait taxer les sportifs en augmentant les prix des produits avec trop de calories, soit disant pour ne pas grossir ! Maintenant ils ont trouvé la taxe carbone… alors qu'il y a déjà plein de taxes sur les énergies !
Je pense aller bientôt à un motel pour recharger les batteries de l'appareil photo (six sur sept sont usées)… ensuite peut-être plus qu'une seule fois en NZ à Christchurch car il y a un musée sur l'Antarctique. On me propose quand même une fois de l'eau aujourd'hui (pas un touriste, un australien en pick up), toujours de nombreux bonjour auxquels je ne prête plus attention car une fois dans les roadhouse c'est fini, les touristes n'adressent plus la parole…
Ce soir, alors que j'écris à la tombée de la nuit, je revois un kangourou, ça faisait longtemps. Finalement il y a plus de faunes là où il y a plus d'humains (peut-être plus de choses à manger et plus de végétation aussi). Le vent est toujours du nord, fort mais de travers sur 100 km quand la route va vers l'ouest, après ça va.

Le 20, au am je pars de bonne heure, vers 7h15, réveillé à 6h15 environ, mais en South Australia il faut rajouter une heure, on va vers le sud, donc en fait il est 8h15 et le Soleil se couche donc vers 18h45. La route est bonne et ça va vite grâce au vent favorable venant du nord même si la route va vers le SSE. Retour vers la " civilisation " et je vois passer quatre fois la police dont pour la première fois on me dit que le casque est obligatoire sinon c'est 90$ d'amende, bizarre, car c'est obligatoire depuis Sydney et c'est la première fois qu'on me le dit… et ça fait plus de trois semaines que je ne le mets plus…
Enfin, je rencontre aussi un espagnol qui vit depuis environ trois ans à Adélaïde, dur avec le vent du nord pour lui comme il va vers Darwin, étonné comme d'autres par le peu d'affaires que j'ai. Juste avant Port Augusta je retrouve aussi la manière australienne de souhaiter la bienvenue, arrêté avec son pick up, il me dit quelque chose qui ressemble à " fuck you, anyway, fuck you on your way, fuck you ", comme je roule à presque 40 km/h je ne m'arrête pas pour lui demander s'il a besoin d'aide…
A Port Augusta, comme j'arrive avant 14h, je vais pour la 1ère fois dormir dans un motel sur ce trip, ainsi j'ai le temps pour recharger toutes les batteries de l'appareil photo, j'achète aussi la carte de l'état fédéré de Victoria, le parcours devrait être joli dans cet Etat avec la montagne (la Great Dividing Range), j'ai hâte d'y être, après Melbourne surtout. Je regarde aussi pour un cuissard mais les deux magasins de vélo sont fermés à 17h ! 35€ le motel, ça va, et il y a une petite cuisine… et c'est tranquille.
Il y a encore eu des douleurs au cœur, comme la veille, la vieillesse sans doute ! Ah pourquoi dans cette société je n'ai pas pu commencer plus tôt l'exercice de mes passions, à 18 ans, et non à 28 ans. J'ai vraiment été nul, bête de ne pas y croire. Et dire que dans beaucoup de pays l'espérance de vie est de 50 ans ! 80 ans passé en France, et qu'avant en France c'était 30 ans !


Chronique 4 : de Port Augusta à Melbourne via Adélaïde


" Petite traversée de l'Australie méridionale et ses plaines agricoles "
(1.521 km)

Photos:
https://photos.app.goo.gl/2JNqWy1BK9fAXETm8

Me 21/10, Port Augusta - 2 km après Wirrebara, 102 km
Je 22/10, 2 km après Wirrebara - 25 km avant Tarlee, 137 km
Ve 23/10, 25 km avant Tarlee - 5 km avant Meadows, 150 km
Sa 24/10, 5 km avant Meadows - 17 km avant Tintinara, 164 km
Di 25/10, 17 km avant Tintinara - 31 km avant Frances, 127 km
Lu 26/10, 31 km avant Frances - 17 km avant Natimuk, 114 km
Ma 27/10, 17 km avant Natimuk - 7 km après Halls Gap, 133 km
Me 28/10, 7 km après Halls Gap - Warrnambool, 164 km
Je 29/10, Warrnambool - 70 km avant Apollo Bay, 110 km
Ve 30/10, 70 km avant Apollo Bay - Anglesea, 149 km
Sa 31/10, Anglesea - 4 km après Coldstream, 171 km

Le 21, le soir à Wirrabara il y a un terrain où on peut camper librement, je m'apprête à y aller juste quand un pick up s'y arrête comme par hasard… Pour aller au terrain de camping, il faut traverser par un petit pont en bois (qu'à pieds) au-dessus d'un petit creek, j'attends cinq minutes, le pick up s'en va et 5' après, hop, il a fait le tour et s'est garé sur le terrain de camping. Comme si de rien n'était, il commence à regarder les plaques d'égouts en les enlevant… comme si les techniciens travaillaient à 18h30 ! Ici, comme aux USA, une partie du Canada, la Suède… c'est marqué sur les panneaux de beaucoup des petits villages " le voisinage rural vous observe ", j'ai horreur de ce petit jeu hypocrite et stupide donc je m'en vais pour continuer et 2 km plus loin je m'endors près du creek, comme il y a des buissons avec la route. Ici ça redevient dur de trouver un endroit où dormir, ce sont beaucoup de grandes propriétés et il n'y a pas comme en France des petits bois par-ci par-là et les fermes sont bien clôturées même quand il n'y a pas d'élevages. Ca redevient donc un peu la galère le soir sauf dans les PN (où le camping sauvage est en théorie interdit) mais c'est rare que les routes les traversent.
Et puis, ce sont les habitants d'ici qui ont détruits toutes les forêts il y a plus de 100 ans pour vendre le bois. Ils attendaient la régénération naturelle qui n'a pas eu lieu et sur le panneau touristique ils osent dire que c'est à cause des animaux que cette régénération ne s'est pas faîte. Si le pire animal au monde n'avait pas détruit les forêts… alors il n'y aurait pas ce problème (mais ça, ils oublient de le préciser).
Le am, je pars vers 11h, après seulement 4h de dodo car j'en ai profité pour regarder les cartes et finir le parcours jusque Sydney, c'est assez long car il faut faire les km, voir combien de jour il reste, et faire le rapport… Le parcours devrait vraiment être bon après Melbourne jusque Canberra et parfois un peu avant ou après.
Je pars donc quand même encore fatigué et le vent est très fort du SO, je décide donc de prendre une autre route à l'intérieur des terres plutôt que de longer la côte, ça ne fait qu'un petit détour de 30 km, il y a moins de vent, moins de camions et circulations, et c'est plus joli, donc c'est le bon choix. Mais j'ai toujours, si je force, trop de douleurs au muscle du cœur, ça fait le 2ème jour, c'est comme pour la tendinite du grand rond de l'omoplate, c'est pas un problème de cardiopathie… mais juste le muscle qui fatigue, ça a quand même été assez dure pendant presque 3.000 - 5.000 km avec la chaleur, beaucoup de poids dans le sac à dos, c'était aussi difficile de manger à sa faim et correctement (varié et régulièrement). Je roule donc tranquillement, pépère, sans forcer.
Depuis Port Augusta le temps est beaucoup plus frais et c'est beaucoup plus agréable de rouler, moins de touristes car il y a plus de routes, c'est fini les roadhouse et la vie n'est plus deux fois plus cher aussi. Le am je téléphone aussi aux allemands mais ça ne fonctionne pas, le téléphone public dit que ce n'est pas possible.

Le 22, la route est plutôt tranquille aujourd'hui, il n'y a pas trop de circulation sauf le am et en fin de pm. Le soir je retrouve des moustiques (ils sont gros ici mais peu rapide…). Ah, quand même un australien d'un motel qui n'est pas content que je pose mon vélo là (je dis que je ne parle pas anglais, et que je ne comprends pas), un autre qui dévie de sa route, pourtant avec une ligne blanche, et qui revient sur sa ligne de justesse avant de m'arriver dessus. Et encore une bouteille de soda qui éclate dans le sac, du coup tout colle, heureusement que tout est sous un ou deux ou trois plastiques pour l'électronique (carte SD, chargeur).
Pour les paysages, ça ressemble à la Picardie, beaucoup, beaucoup de fermes, de grands champs, des vignes aussi mais tout est bien clôturé, voir grillagé et même des doubles clôtures parfois. Même pour les vignes. Et donc c'est encore un peu dur de trouver un endroit où dormir le soir. Pour la faune sauvage ce sont des chats. Et il y a plus d'oiseaux bien sûr mais qui ont déjà été aperçus après Sydney, et le retour des magpies dont un qui voulait m'attaquer, je remets donc au gré du vent les bouts de plastiques que j'avais rentré dans le casque, ça protège des mouches aussi.
Pour la nourriture et les boissons, il y en a et avec du choix et des prix abordables ; je bois environ 6L d'eau et ça doit faire du bien, le muscle du cœur s'emballe moins (je bois de l'eau plutôt que des boissons sucrés pour réhydrater au maximum), je ne porte plus aussi 10L de boissons ! Et il fait bien moins chaud. Je roule donc pépère, toujours sans forcer, encore quelques jours comme ça puis ça devrait aller mieux.

Le 23, au am après encore une bonne nuit je reprends la route vers 9h30. Je mets même le k-way car il fait frais (10-15°C peut-être) et c'est très nuageux mais il ne pleut pas, que quelques gouttes et finalement ça se dégage.
A 30 km avant Adélaïde c'est le bordel ! Beaucoup de circulation et je me fais frôler une bonne petite dizaine de fois, il y a parfois une piste cyclable mais d'autres fois elle disparaît, c'est très dangereux surtout avec toutes les voitures en stationnement (attention aux portes qui s'ouvrent), encore une ville passée et traversée… Souvent les voitures sont garées alors qu'elles n'en ont pas le droit (c'est interdit) et ça me rabat sur la route. Adélaïde est une ville normale, sans plus, avec des quartiers assez chics que je traverse en repartant vers le sud (près de la mer).
Ensuite, une fois, à la sortie de l'agglomération, le soir, il y a moins de circulation mais quand même, les australiens ne roulent vraiment pas très bien par ici, ça promet pour Melbourne. Il y a beaucoup plus de collines, forêts… après Adélaïde mais c'est toujours dur pour trouver un endroit où dormir, c'est clôturé partout ! Et j'ai l'impression d'être prisonnier de la route. Finalement je trouve une forêt où on peut se promener… mais c'est interdit de camper, tant pis c'est bon pour cette nuit, et est-ce que c'est vraiment du camping sans tente. Je n'y comprends rien à leurs règles…

Le 24, le soir il y a des moustiques comme je n'en avais pas encore vu autant, peut-être une vingtaine. La route aujourd'hui est jolie le am jusque Strathalbyn (collines le long de la Fleurieu Peninsula) mais après ça redevient très monotone, plat, avec le vent est du SE et c'est dur. Je décide donc de prendre la Dukes Hwy qui passe à l'intérieur des terres plutôt que la Princes Hwy qui longe la côte. Le temps est bizarre aussi et il pleuvine un peu, la route n'est pas bonne après sur la Dukes Hwy et la shoulder est mauvaise ce qui n'aide pas vraiment avec le vent de face.
Je rencontre aussi un couple britannique très sympa, je suis le 1er cycliste qu'ils voient ! Ils vont de Perth à Melbourne (pendant trois mois) puis ils vont passer trois mois en NZ (de décembre à février), puis encore trois mois de Melbourne à Brisbane, avant de revenir en Europe, en Angleterre en juin. Ils sont courageux, et en retraite, toujours bien chargé, je trouve toujours bizarre quand même que les randonneurs en vélo soient hyper chargés alors que les randonneurs à pieds n'ont qu'un sac…
Pour le cœur ça va encore mieux qu'hier, aucune douleur et je peux maintenant bailler à fond, inspirer et faire de grand soupir sans avoir une " crampe ", c'est un peu le second souffle qui revient mais j'essaye de ne pas forcer même quand le vent est fort de face… pas facile.

Le 25, la journée est dure et difficile, je pensais voir après Adélaïde de plus beaux paysages mais c'est tout plat, ce sont des grandes propriétés fermières, avec presque aucun arbres, quelle tristesse de retrouver encore une telle monotonie accentuée par un furieux vent de face du SE à 80 km/h. J'avance encore moins vite qu'en montagne. Ici c'est pire que la Beauce française et quand un truck arrive en face c'est du 10-12 km/h.
La shoulder, je suis obligé de la prendre avec ce vent et les australiens roulent mal ici, est assez mauvaise en plus. Après Bordertown je peux enfin quitter cette Hwy  pour prendre une autre route, il n'y en n'a pas d'autres avant, sans shoulder mais avec moins de gros villages et donc c'est sans doute plus difficile pour trouver de quoi manger et boire.
Le temps reste frais, la nuit la température doit être d'environ 5°C, et il n'y a pas de vent. J'espère que ce vent ne sera pas toujours du SE sinon je l'ai de face ou de travers jusque Sydney.

Le 26, mauvaise nouvelle le soir puisque j'ai perdu mon bonnet. Ca va geler la nuit, heureusement j'ai toujours celui que j'utilise pour mettre au ventre (pour éviter d'avoir un coup de froid…). Il faut en acheter un autre d'urgence ainsi que deux pneus dès que possible, les deux sont usés et je n'en ai qu'un de rechange.
Aujourd'hui, c'est une dure journée encore, avec le vent du SSE donc défavorable, on me dit qu'il vient toujours dans ce sens. Il y a peu de rencontres par cette petite route mais je parle pendant une bonne demi heure avec les deux bonhommes qui tiennent l'IGA (foodmarket à Goroke), et il y a toujours des moustiques le soir, toujours beaucoup de champs, vaches et moutons… c'est très agricole ici, sur ces vastes plaines.

Le 27, quel plaisir que de se trouver dans les Grampians Mountains et donc de rouler aussi en montagne ! Sur cette route, en Australie, ça a été si rare. Seulement après Sydney et un peu après Adélaïde, mais ça ne durera que 100 km, quel dommage. Après peut-être encore des grandes plaines jusque l'océan ?
En tout cas ça commence le am encore par la grande monotonie de ces prairies, champs, routes planes… encore une " tortue " avec le vent du SE toujours, défavorable, mais moins fort que les jours précédents.
A Horsham je change mes deux pneus et je suis tout excité de traverser les Grampians Mountains et ses montagnes, en plus les routes sont jolies et il n'y a pas beaucoup de monde. Les paysages me rappellent ceux de Yosemite, je retrouve des fleurs d'altitude pas encore vues ainsi que des nouveaux oiseaux dont un bleu azur et aussi rouge " sang ", très joli. Aussi des kangourous près d'Hall Gap.
Le temps reste sans trop de nuages et pas trop chaud. Sans doute l'Australie est un vieux continent pour être aussi " plat ". Comme les grandes plaines américaines, les montagnes ont du bien s'éroder et remplir de gravier, de poussières… les anciennes vallées du grand centre de l'Australie.
Le soir je retrouve encore plein de moustiques mais moins tout de même qu'en Arctique.

Le 28, la route est encore jolie dans les Grampians Mountains mais ça ne dure que les 60 premiers kilomètres, ensuite on retrouve les grandes plaines, avec toujours le vent du SE de face même s'il y a un peu plus de collines à l'approche des côtes océaniques.
Je rencontre encore le couple d'allemands (en fait pour le n° de téléphone il y avait un + et il fallait faire un " 00 " avant, d'une cabine publique), entre temps ils étaient partis voir le PN des Flinders Range, difficile pour moi car c'est encore 250 km AR sur la même route mais sur la carte ça avait l'air joli et peut-être mieux qu'Ayers Rock ?
Le soir j'arrive à Warrnambool, sur la côte et la plage…

Le 29, au am je suis debout à 6h30 et je fais déjà les petites courses à 7h (ici je suis en ville mais les grands magasins sont ouverts de 7h à 17h ou 17h30, les indépendants sont ouverts de 9h à 17h en général, ici on vit à l'heure du Soleil ! Et à 20-21h tout est " mort ", il n'y a plus personne dans les rues.
Je trouve ensuite le caravan park où sont les allemands et je leur apporte un café, c'est la surprise pour les remercier de ces précieuses bouteilles d'eau et ce sont les seuls à avoir fait ça.
Le temps est encore convenable mais le vent est toujours de face, de l'est maintenant, décidément, ce vent. Il n'y a pas trop de monde sur la Great Ocean road, on a d'assez jolies vues sur les falaises mais autour ce sont que de vastes champs et prairies pour vaches et moutons, il y a aussi énormément d'insectes toute la journée, il m'en tombe une toute les dix secondes. Aux 12 apôtres (car 12 rochers dans la mer côtière), il y a beaucoup de monde et aussi un motel…, aspect mercantile qui traîne toujours avec l'aspect religieux…
Le soir c'est la galère encore avec tous ces champs pour trouver un endroit où dormir, les européens sont venus ici, ils ont coupé les forêts puis ont fait des champs, c'est seulement maintenant qu'ils replantent des arbres, souvent des sapins, qui n'ont rien à voir avec ceux d'origine. Beaucoup de moustiques le soir, une centaine, presque comme en zone Arctique, je suis assez étonné car on est près de la mer mais c'est très marécageux aussi.

Le 30, j'ai toujours plein de sable un peu partout, comme dans la savane même si ici on est près de la mer (sable de la fragmentation des roches ou sable marin maintenant), donc sur ce parcours, en Australie, je mange souvent du sable… Il faudrait faire une lessive au moins tous les deux jours. Le désamour continu même si la nuit hier a été bonne et que le vent est encore de face et assez fort du NE pour qu'il n'y ait presque pas de moustique quand je me réveille (trop de vent pour eux).
Le am il n'y a presque pas d'insectes sur la route, le temps est humide et il tombe même une averse. Puis la route passe par le PN des Otway Range, il y a beaucoup de forêts, qui sont coupée puis replantées (c'est assez dommage de trouver ça dans un PN) mais aussi beaucoup d'insectes qui se baladent dans l'air, des milliers, des milliards ! J'en ai plein la figure…
Même s'il y a des nuages il fait lourd et assez chaud, ça ne fait que monter et descendre aussi sur les 80 premiers kilomètres et c'est très dur donc de supporter ce maudit casque, que je retire ou enlève dès que ça monte. Vraiment, pourquoi ne pas obliger les coureurs à pieds à porter aussi un casque, ils vont plus vite que moi quand je grimpe à 10 km/h ? Pourquoi ne pas obliger les enfants à porter un casque aussi puisqu'ils tombent souvent ? Pourquoi ne pas obliger les passagers et conducteurs de véhicules à porter aussi un casque pour éviter les traumatismes crâniens ? On fait vraiment des lois et règlements pour rien dans les Etats " occidentaux ". Mais il faut bien que le Parlement serve à quelque chose.
Ensuite la route est plane et passe le long de la côte, il n'y a pas de champs ni forêts, que des landes et peu d'insectes (on est protégé par les rocks aussi du vent qui vient du NE) donc c'est assez agréable, enfin. Mais dès 17h, le soir, c'est le retour des insectes et de quelques prairies avec des vaches donc c'est de nouveau infernal, d'autant qu'il y en a toujours des milliards dont des microscopiques de moins d'un mm, blanc, comme en Suède, qui gratte, qui gratte ! Berk, j'en avale plein et j'en ai partout.
Le soir j'arrive à Anglesea où je trouve un endroit pour dormir mais voilà qu'il pleut et ce sont des orages, pendant environ une heure, je ressort donc de la forêt et reste près du parking de la plage où je peux enfin m'endormir vers 22h quand les orages s'arrêtent. Les australiens sont toujours aussi peu causant, très réservés et même " fuguant ", parfois on parle puis tout à coup ils s'en vont. Bizarre.

Le 31, au am c'est la brume océanique, il fait assez frais. La nuit a été bonne, une fois l'orage passé et la pluie finie, ça n'a pas duré bien longtemps et les affaires sont déjà presque toutes sèches. Après Torquay, je fais presque 150 km d'agglomération pour traverser Melbourne, c'est construit partout mais le vent est plutôt favorable, du sud, et il y a beaucoup de circulation et de maisons donc on est souvent protégé. En plus ça va bien car il y a une belle bike route (piste cyclable) qui longe l'autoroute sur environ 45 km puis je fais environ 20 km sur une piste qui longe un égout de la fin du XIXè s (classé comme héritage fédéral !).
Le soir c'est toujours la galère pour trouver un endroit où dormir et pour la première fois je dors à deux mètres de la route, près d'un arbre, sur une petite route. Il y a beaucoup de grandes pâtures mais pas de bois ou de petits chemins comme chez nous en Europe, c'est un peu nul mais c'est ça la sédentarisation…
Il y a encore des orages qui éclatent le soir mais ça passe heureusement à côté et il ne tombe que quelques gouttes. La ville de Melbourne n'a pas grand chose de particulier (rare sont les statues… dans les rues), il y a une bonne surprise car je trouve peu de circulation, beaucoup moins qu'à Sydney ou Adélaïde, et il y a très peu de personne sauf dans la City même où il y a de grands immeubles (gratte ciel).


Chronique 5 : de Melbourne à Sydney, via Canberra


" Ah ! Jolie et agréable traversée des Alpes australiennes et des Snowy mountains "
(1.983 km)

Photos:
https://photos.app.goo.gl/79VVwSEW4byzBbtK8

Di 01/11, 4 km après Coldstream - 11 km après Alexandra, 154 km
Lu 02/11, 11 km après Alexandra - 1 km avant Mirimbah, 131 km
Ma 03/11, 1 km avant Mirimbah - 13 km avant Myrtleford, 164 km
Me 04/11, 13 km avant Myrtleford - 4 km après Bright, 118 km
Je 05/11, 4 km après Bright - 20 km après Omeo, 132 km
Ve 06/11, 20 km après Omeo - 30 km après Mount Beauty, 122 km
Sa 07/11, 30 km après Mount Beauty - 20 km après Corryong, 147 km
Di 08/11, 20 km après Corryong - Jindabyne, 127 km
Lu 09/11, Jindabyne - 24 km avant Cooma, 125 km
Ma 10/11, 24 km avant Cooma - Hall (15 km après Canberra), 166 km
Me 11/11, Hall (15 km après Canberra) - 16 km après Boorowa, 116 km
Je 12/11, 16 km après Boorowa - Blayney, 140 km
Ve 13/11, Blayney - Bell, 134 km
Sa 14/11, Bell - Sydney, 183 km
Di 15/11, petite balade dans Sydney, 24 km

Le 01, la route est assez bonne grâce à un vent toujours du sud et plutôt favorable même si la route, ou plutôt la bike route, est souvent mauvaise avec beaucoup de gravillons, ce qui est dangereux en descente comme en montée (ça glisse en danseuse).
Le am je pars vers 8h30, comme souvent maintenant. Le soir je trouve une gravel road publique (rare) qui s'en va dans les champs et je m'installe pour dormir sur le bas côté, à 600 m de la route goudronnée, personne ne passera pendant toute la nuit et jusqu'au départ ! Il y a toujours beaucoup de champs, prairies pour les vaches et moutons, toujours pas de bois, ce sont que des rangées avec un arbre pour délimiter les champs et un arbre par-ci par-là, des fois on croit qu'il y a des forêts mais non… La nuit c'est la pleine Lune, il y a moins de nuages et on revoit quelques étoiles, c'est tranquille. Mais sur la route les australiens roulent vraiment mal, la distance d'1,50 mètres n'est pas du tout respectée pour doubler, enfin peu importe. C'est plutôt 50 cm. A Melbourne j'ai failli me prendre encore une porte de voiture !
La roue arrière commence aussi à partir sur les côtés et elle est bientôt à changer, peut-être à Canberra ? On verra. Il n'y a véritablement de la forêt que dans le PN de Yarra Ranges, dont une bonne partie a été  brûlée en février 2009, par un grand feu qui a détruit plusieurs maisons et a fait plusieurs morts (43 et 400 maisons détruites à Marysville).
Je grimpe aussi à Lake mountain alpine resort (40 km AR par la même route) à environ 1400 m d'altitude, j'y croise quatre cyclistes australiens et je demande s'ils savent s'il y a de la neige dans les Snowy Mountains… c'est à peine s'ils veulent me répondre et ils vont vite prendre un café à l'intérieur… Ils sont très fuyants ces australiens mais peut-être n'aiment-ils pas les étrangers ? Je rencontre aussi une française qui habite ici depuis 35 ans et elle me dit que c'est différent avec tous les asiatiques maintenant… que des afghans viennent ici et ils font un enfant pour qu'on ne puisse plus les renvoyer chez eux, elle me dit qu'ils viennent que pour l'argent… Je ne peux m'empêcher de faire remarquer que les européens sont venus ici il y a 200 ans aussi pour l'or… que c'était aborigène et presque tous ont été massacrés en Tasmanie, ce n'est donc que la roue qui tourne (encore et toujours le cycle).

Le 02, les australiens conduisent toujours aussi mal, dans leurs dépassements très dangereux, ici la vitesse est limitée normalement à 100 km/h mais même dans la montée pour le Mont Buller ça roule mal contrairement aux différents cols en France… ou dans d'autres pays mais il y a eu pire. Rien de particuliers aujourd'hui, comme la veille, beaucoup de champs, prairies, vaches et moutons, il n'y a de la forêt que 20 km avant le Mont Buller qui culmine à 1804 m, un peu plus que 1600 m pour le village complètement vide en été.
Le soir à 18h je décide de m'arrêter juste avant les prairies… pour rester au calme dans la forêt. Je regarde aussi internet et je prends l'avion le 16 novembre et non le 15 novembre, donc il y a une journée de plus en Australie et pas de problème normalement pour arriver à Sydney sauf problèmes techniques.

Le 03, ah, une bonne journée malgré une nuit un peu pénible à cause d'orages et d'averses, je dors donc assez mal et que 5h environ, décidément il n'y a que des orages à chaque fois qu'il pleut ! Je m'inquiète toujours car c'est déconseillé de dormir par temps orageux avec la CS, mais en fait y aurait-il tant de risque de recevoir un éclair ? Je me dis aussi que l'armature du sac à dos, comme celle du vélo, est aussi en aluminium.
Enfin, le am il se met à pleuvoir quand je pars, encore quelques averses, je reviens par la même route jusque Mansfield, comme la route se finit en cul de sac après le Mont Buller. Pour les 130 premiers kilomètres le vent vient du NO et il est donc défavorable puis en partie favorable quand je prends la direction du Mont Horn.
Le soir je trouve un bon endroit pour dormir dans une " impasse " qui sert à conduire le bétail. Le temps reste très incertain et pour grimper le Mont Horn c'est 40 km aller et 4à km retour sur la même route, si le temps est merdique je ne sais pas si je le ferais, je le fais pour la vue seulement car la route se finie aussi en cul de sac. On verra.
Toujours beaucoup d'insectes, bêtes qui grattent surtout le soir c'est un peu chiant. Le vent n'est pas trop fort donc ça va pour rouler et ça monte et ça descend un peu surtout les 90 premiers kilomètres. Pour la faune, je trouve un drôle d'animal comme un hérisson mais avec des pointes plus grandes et un très long nez, il y a aussi un lapin vivant et un chat écrasé, toujours pas de kangourous ni de koalas mais parfois au bord de la route je sens l'odeur de la mort et ici il y a un n° pour le " nettoyage " des accident avec la wildlife, j'imagine qu'on les balance dans le fossé, loin des yeux des conducteurs de voitures et des touristes…
Je fais aussi une rencontre intéressante avec Jacqueline pendant une pause, une australienne qui fait du vélo ! C'est rare, elle a travaillé un moment à Alice Springs avec les aborigènes dans leurs réserves et villages, alors je pose des questions, elle me confirme que ce sont eux qui ne veulent pas travailler avec les blancs, que le gouvernement paye pour des maisons… mais comme ils ont un esprit nomade ils démontent portes et fenêtres, que beaucoup boivent, et qu'avant il y avait des aborigènes dans le Bush mais beaucoup ont aussi été tués par des européens qui venaient pour l'or, les façons de voir les choses sont différentes, et l'espérance de vie est d'environ 50 ans aussi pour les aborigènes bien loin de celle des australiens européens. C'est bien triste et dommage tout ça, toujours pas de cosmopolitisme en Australie, pas de mélange non plus réellement avec les asiatiques, encore beaucoup de communautarisme.
Je vois encore les très jolis oiseaux bleu et rouge, et aussi les oiseaux " perroquets " vert et rouge, et des nouveaux oiseaux jaunes et bleus très jolis mais tous sont très fugaces et difficiles à prendre en photo. On rencontre aussi des oiseaux bruns et blanc (comme dans les Grampians mountains, le martin-pêcheur). Ceux qui sont les moins fuyants sont toujours les magpies ; d'ailleurs Jacqueline me dit qu'il faut même protéger les bébés et que des personnes même adultes ont déjà été à l'hôpital ! Et aussi les corbeaux.

Le 04, la journée est bonne comme d'habitude mais je me lève qu'à 8h et je pars que vers 9h30, je fais beaucoup de pauses aussi et donc pas trop de kilomètres mais à Myrtleford je demande à quelqu'un qui lit le journal pour la météo et il prévoit une semaine de Soleil avec 30°C ! On verra car sur la côte ce n'est que des nuages et de la pluie… J'espère demain faire une bonne journée si je me lève tôt.
La montée dans le PN Buffalo est bien jolie, parfois ça ressemble à Yellowstone, sans la faune, très rare ici, il y a quand même un kangourou que je vois le soir après Bright quand je vais pour dormir dans la forêt. Ce sont les Alpes australiennes mais c'est différent des Alpes européenne, il manque 1000 m de montagnes en plus, pour l'Himalaya ça doit être quelque chose de magnifique ! C'est dommage aussi qu'il faille revenir par la même route mais bon, la descente est rapide… et je prends et apprécie le paysage dans la montée, il y a peu de circulation aussi. L'entrée est gratuite pour les vélos, 3$ pour les motos et plus de 10$ pour les voitures et encore plus pour les camping-cars.

Le 05, quelle bonne journée ! Même si ça n'a pas été la grande étape de 200 km comme j'aurais voulu avec le passage de deux cols, je n'en passerais qu'un et aussi quelques bosses avant l'autre col pour demain donc, normalement. Le temps a été magnifique et je trouve plus d'australiens likely comme au visitor center à Dinner Plain ou un monsieur à Omeo qui me pose beaucoup de questions et je le sens prêt à m'inviter pour la nuit… mais je dis de suite que je continu la route pour ne pas rater l'avion…
La route après Bright est vraiment jolie et il y a très peu de circulation sur cette Great Alpine road pour grimper le Mont Saint Bernard et le Mont Hotman (à environ 1800 m) où il y a une assez bonne station de ski même si ça ne vaut pas les Alpes (européenne). Les australiens ici sont assez fiers de cette route qui passe deux fois à près de 2000 m (la 2ème fois c'est pour demain). En France la route des grandes Alpes (prise cet été, entre Annecy et la Provence) passe souvent à plus de 2000 m (col de l'Iseran, de Vars, du Galibier, de l'Izoard, de la Cayolle… et de la Bonnette qui est le plus haut d'Europe à un peu plus de 2800 m). La route est vraiment très jolie et autour d'Omeo les paysages ressemblent à ceux d'Auvergne. C'est vraiment la 1ère étape depuis Sydney que j'apprécie totalement : il fait beau, les paysages sont magnifiques, les routes sont très agréables, peu de véhicules… peut-être un jour je reviendrais finalement pour faire ce bicentennial national trail et la Tasmanie ?
Pourtant le am c'était étrange, je me lève à 7h30 et je pars à 9h après une bonne nuit et avoir mangé du fromage et du chocolat, ce cocktail made in Australia est explosif car après 10 km j'ai très mal au ventre et envie de refaire une " grosse " commission, pressante en tout cas, en plus de celle du am. Ca presse, je rencontre deux cyclistes en sens inverse dont une fille, je dis bonjour, environ 7 km après voilà que la fille revient et me dit en me dépassant " Hey you " avec un grand sourire mais juste à ce moment là j'ai trop envie et je m'arrête subitement pour mieux me retenir tout en disant " hi " (aïe) en grimaçant, 15 secondes après je repars, ouf, ça tient, et même à seulement 20 km/h j'arrive à la rejoindre c'est donc qu'elle va moins vite puisqu'elle m'a rattrapé, d'ailleurs elle se retourne, étonnée de ne pas me trouver derrière elle, elle avait peut-être envie de causer, dommage… arrrg, juste avant un village de nouveau une graosse envie et là impossible de retenir la commission… et voilà merde c'est bien le mot, mais heureusement ça arrive juste à un creek, et je vais donc m'enfoncer dans l'herbe et sous le pont, à l'abri de tous regards, je peux prendre tranquillement un bon bain, comme à certains endroits en Suède, l'eau vient des montagnes, claire, et je peux malgré la fraîcheur laver le cuissard, les chaussettes (autant en profiter), heureusement aussi il fait beau et déjà assez chaud, je remets les vêtements trempés sur moi qui sècheront bien assez vite. Dommage, c'est pas tous les jours qu'une jolie cycliste fait demi-tour pour venir me causer…

Le 06, au am je suis réveillé à 6h mais je ne pars que vers 9h30, je mets toujours du temps à me préparer et au réveil je regarde aussi les oiseaux qui ne sont pas effrayés ; c'est différent dans la journée, sauf pour les corbeaux et les magpies qui ont encore attaqués une dizaine de fois comme la veille ! D'où le port du casque obligatoire, ils sont vraiment partout où il y a des maisons.
Le temps est encore magnifique, je ne trouve que quelques nuages au sommet du Mont Cope à 1600 ou 1800 m (mais ce n'est ni indiqué sur la carte, ni sur la route). La route est magnifique, d'abord tout en serpentant en remontant la rivière qui vient du Mont Arthur pendant environ 20 km puis après ça monte fort (pour la 1ère fois) pour les 15 premiers kilomètres pour rejoindre Falls Creek Alpine Village ; la route vient juste d'être goudronnée et elle a été finie au début du printemps (au mois de septembre dans l'hémisphère sud) de cette année (avant c'était une gravel road, en Australie c'est avec de gros cailloux, impossible d'y rouler avec le vélo de course, en Islande et en Suède c'était possible de les prendre car les graviers étaient plus petits). Pendant environ 35 km c'est vraiment joli et encore une fois peu de circulation, donc encore une très bonne journée et même après le Mont Beauty, dans la vallée de la Kiewa river, pour une fois, il y a deux routes et celle de la rive droite est plus petite et avec peu de circulation (c'est donc celle que je prends pour rejoindre Tallangatta, pendant environ 70 km).
Les paysages de montagnes sont toujours aussi jolis, en haut, on trouve un réservoir d'eau douce (petit lac) qui conduit par un aqueduc de la bonne eau aux citadins. En effet dans la Kiewa valley on retrouve beaucoup d'insectes… car beaucoup d'élevages, je ne pense pas que ce soit les vaches… qui polluent mais plutôt les produits qu'on met dans les champs et dans leurs alimentations… Enfin, c'était une bonne journée de vélo.

Le 07, au am je suis réveillé à 7h mais je pars que vers 9h. Je dors au bord de la petite route très calme et les vaches sont là pour m'accueillir. Je continue encore 20 km par la petite route puis il y a un peu plus de circulation avant Tallangatta mais, après cette ville, la Murray Valley Hwy est presque déserte donc ça va. Ca monte et ça descend bien, au moins autant qu'hier surtout quand la route passe entre le Mont Cudgewa (1099 m) et le mont Burrowe (1300 m), et même là, alors que je décide d'enlever le casque à cause de la chaleur et des montées… je subis coup sur coup deux attaques de magpies ! Impossible donc de rouler sans ce casque. Et il fait chaud, entre 35-40°C et 50°C pour la tête, à l'intérieur du casque, quelle plaie.
La nuit j'ai encore quelques crampes au cœur, de nouveau, je ne peux m'empêcher de faire le rapport avec le casque, les premières fois que j'en ai eu c'était aussi en remettant le casque avant Adélaïde… Il n'y a pas d'air, on est comme dans une bouillote et la température à l'intérieur ne fait que monter… J'ai l'impression que la tête va exploser à cause des vaisseaux sans doute trop dilaté et à Corryong le magasin d'alimentation est encore fermé mais je m'arrête bien 30' pour m'allonger et récupérer sans le casque.
Le soir il fait encore chaud à cause des moustiques et je porte donc le bonnet. Les mouches étaient aussi bien agaçantes toute la journée, quel pays.

Le 08, au am je suis réveillé vers 7h30 et je prends le départ vers 9h pour Khancoban où je trouve un petit ravito à la station essence (c'est dimanche), il y a aussi beaucoup de motards car la veille il y avait un rassemblement dans les Snowy Mountains, j'en croise énormément jusque 12h, souvent venant en sens inverse, parfois ils prennent leur virage un peu trop au-delà de la corde… mais ils restent tous souvent sympathiques malgré l'impression qu'ils pourraient donner avec tee-shirt noir, tatouage, cuir…
La route est bonne, jolie, et les montées sont assez dures, il y en a surtout deux, une première d'environ 20 km où on arrive à un gap sans nom et une deuxième d'environ 15 km avant Thredbo avec aussi un gap sans nom, peut-être sur d'autres cartes plus précises ? Je ne sais toujours pas l'altitude, sans doute autour des 1700-1800 m ? Comme on est autour du Mont Kosciuszko qui est la plus haute montagne d'Australie à seulement 2229 m. Il reste quand même un peu de neige sur les sommets à Thredbo où je trouve aussi un petit ravito à la station essence mais c'est que le début du printemps et il fait pourtant déjà bien chaud (environ 35-40°C), je suis dans les montées en nage et il y a souvent une ou deux mouches pour m'accompagner, comme la veille pendant 10 km (ce qui fait environ une heure dans les montées…) et ça reste assez agaçant parfois. Beaucoup de creeks sont déjà à sec et il faut peut-être être au-dessus de 1300-1500 m (je n'ai pas l'altitude) pour voir des ruisseaux cascadant des flancs de montagnes ou sinon passer de plus grandes rivières ; on trouve encore des réservoirs d'eau ainsi que des barrages hydroélectriques dans ces montagnes qui ne sont pas très hautes et s'il n'y avait pas l'océan à environ 200 km peut-être seraient-elles encore plus désertiques comme Ayers Rock dans le centre de l'Australie qui est pourtant à plus de 1000 m d'altitude.
Le soir j'arrive à Jindabyne vers 19h30 après une assez bonne descente mais à cette heure là tout est fermé et c'est très calme ; il fait jour à 5h30 et nuit à 19h40, c'est l'heure du Soleil (en France on est en avance de deux heures par rapport à l'heure du Soleil en été, et une heure en hiver, ce qui laisse de longues soirées lumineuses. Ici à 6h il a déjà beaucoup de monde réveillé… alors qu'en France il faut, en campagne, attendre 8 ou 9h pour voir des gens réveillé.
La route traverse pendant presque toute la journée le Kosciuszko NP. La nuit je dors près du lac de Jindabyne, c'est vraiment très calme… Après Thredbo je revois aussi une petite dizaine de kangourou par-ci par-là et quelques odeurs de cadavres que je ne vois pas, comme les routes sont ici " nettoyées ", mais que je devine dans les bas-côtés.

Le 09, au am je suis réveillé vers 5h30 mais je ne pars que vers 10h après avoir été dans le joli visitor center de Jindabyne, fait les courses et avoir imprimé le billet d'avion pris sur internet pour la NZ. La montée vers Charlotte Pass n'est vraiment pas difficile, par rapport à celle pour le Mont Cope et les deux montées d'hier. On finit quand même à 1800 m mais ça monte et ça descend pendant environ 40 km, ça doit faire du 3 ou 4% en pente moyenne. Ca n'empêche que les paysages sont magnifiques, encore plus qu'hier, ça donne vraiment envie d'aller dans les Andes, les Rockies, l'Himalaya, l'Altaï et encore les Alpes en Europe…
J'aime beaucoup les paysages de montagnes et ça reste un vrai plaisir malgré les 30-35°C, les quelques mouches (c'est le seul pays où elles sont omniprésentes et pas que pour moi, aussi pour les autres (c'est donc pas la saleté, ahah), j'en avale même une que j'arrive à recracher, toujours des kangourous écrasés au bord des routes, l'entrée du parc est gratuite l'été aussi.
Ensuite je reprends sur environ 45 km la même route pour Jindabyne et après une bonne pause, je reprends la route vers 17h30, quand il fait moins chaud en direction de Cooma, une fois contourné le lac de Jindabyne (qui est un réservoir) c'est de nouveau les grandes plaines, les vaches… peu de forêts et il me faut encore passer les clôtures pour aller dormir.
Toujours des attaques de magpies !

Le 10, ici les centres villes ont gardé les magasins, commerces… ce n'est pas comme dans la plupart des villes des USA, sur ce pont là ça ressemble un peu au Canada. Les australiens ont assez souvent de vielles voitures aussi.
La route est bonne, c'est-à-dire comme d'habitude, un peu bosselée, on sent bien les aspérités… et encore plus sur les shoulders que les cyclistes doivent emprunter car il y a beaucoup de circulation et les australiens dépassent rarement à plus d'un mètre ; c'est souvent 50 cm et à 100 km/h qui est la limitation de vitesse habituelle ici.
On est toujours sur la Great Dividing Range mais ce sont déjà les grandes plaines, même si on est entre 500 et 1000 m, on ne s'en rend pas compte ; comme aux USA où on arrive à 2000 m au bord du Grand Canyon sans avoir eu à grimper de montagnes…
Il fait encore une chaleur terrible et dès le am à 8h30-9h ça chauffe jusque 17h30 ! Il fait entre 35-40°C au Soleil et avec le casque j'ai une vraie bouillote sur la tête, le casque est brulant ! Heureusement le vent vient du sud et reste un peu frais, il est donc de dos et j'arrive assez vite à Canberra. En Australie je vois souvent des panneaux indiquant différents niveaux de restriction d'eau, c'est pour ça que les mouches sont souvent présentes, recherchant les gouttes de sueur… Les fourmis restent bien au frais, sous terre ! Elles l'ont bien compris.
Toujours des kangourous morts sur la route, les attaques de magpies, bref le menu australien pour le cycliste. Les Hommes ne s'en rendent pas bien compte, surtout dans les pays développés mais le niveau caniculaire est atteint, si on n'avait pas l'air climatisé… beaucoup de personnes âgées souffriraient… Les premiers touchés sont les pauvres gens comme d'habitude et beaucoup d'espèces animales et végétales.
J'arrive à Canberra où il y a énormément de personnes habillées en costard ou tailleur et beaucoup de sportifs, très peu de gens " normaux ", c'est une ville étrange, une capitale sans vraiment l'être, on dirait une ville construite pour ça, c'est étrange. Pas la peine de rechercher le palais présidentiel, ici le chef de l'Etat est le roi ou la reine d'Angleterre, il faut donc se rendre à Londres ! Comme pour le Canada.
Sur la route, je décide de faire un détour par l'intérieur et les Blues Mountains au lieu de passer par la côte où il y a plus de circulation, c'est plus court, 350 km pour Sydney, mais il me reste encore cinq jours donc je préfère rallonger de 300 km environ pour ne pas arriver trop en avance.
Le soir j'arrive dans la petite ville de Hall pour dormir dans le petit parc, à 20h tout est déjà très calme ! Personne dans les rues.

Le 11, quelle journée ! La route est " bonne " comme d'habitude, chaleur (35-40°C, kangourous cadavérisés sur le route, australiens conduisant toujours aussi mal… Pas d'attaque de magpies mais la pm j'ai constamment  une centaine de mouches avec moi, ça me rappelle des journées de septembre. Au couché du Soleil elles disparaissent pour laisser place aux moustiques. Sans doute les mouches recherchent la sueur… et mon humidité.
Je fais cinq heures de pause dans la journée qui aurait dû être d'environ 190 km mais avec cette chaleur et le port du casque obligatoire à cause des magpies… ; c'est aussi la loi mais ça je m'en fou des politiciens qui votent des lois alors qu'ils ne font même pas de vélo… J'ai la tête qui va comme exploser, si le mal perdure ce sera une aspirine demain matin.
Pas grand-chose de neuf pour les paysages, toujours les grandes plaines, prairies et élevages. Le am je pars à 6h30, levé à 5h30 comme je suis en " ville ". Avec cette dure journée, pourtant avec le vent favorable, je me dis que j'aurais du aller à Sydney directement et passer deux jours à rien faire à la plage. Vivement la NZ, encore cinq jours ! Sinon c'est jour férié pour l'Armistice du 11/11/1918.

Le 12, la nuit je me réveille vers 00h et au loin j'aperçois des éclairs, de nouveau le temps est orageux mais c'est bien éloigné car j'entends aucun bruit et je vois encore les étoiles et toujours de belles étoiles filantes, dommage que les vœux ne se réalisent pas, et il ne pleuvra pas.
Le am je suis réveillé à 8h et il fait déjà plus de 20-25°C ! Je pars vers 9h après plusieurs bisous d'une centaine de mouches qui sont déjà là mais jusque Cowra j'ai le vent de face du NO et il est assez fort et assez frais donc il n'y a presque aucune mouche pendant 65 km et ça avance bien. Après Cowra et deux heures de pause à cause de la chaleur le vent est plutôt favorable, il fait chaud, au moins 35°C, comme la veille… C'est difficile avec ce casque que je retire à moitié pour aérer, et il y a de nouveau beaucoup de mouches jusque 18h quand il pleuvine un peu mais c'est alors des insectes avec de longues ailes qui prennent le relais, pfff c'est infernal mais quand même pas autant qu'en zone Arctique où il y avait des moustiques… toute la journée et la nuit par centaines voir par milliers ! De plus j'arrive à prendre en photo un autre bel oiseau vert, rouge, orange et jaune ; ici en Australie il y en a de beaux et même si c'est dur parfois, ces cinq secondes à les observer… sont un vrai bonheur, de même dans la savane australienne où j'ai pu voir quelques aigles ou faucons et les approcher à 5 m.
A Blayney, petite ville de 3000 habitants environ, je mange pour la deuxième fois une pizza sur ce trip, il n'y a personne et en 10' je suis servis et elle est très bonne alors que près du Mont Kosciuszko j'ai attendu plus d'une heure et elle était bien mauvaise avec 10$ en plus… mais c'est en zone " touristique ". Le soir je dors à la gare de Blayney à cause du temps orageux, ça a l'air très calme, elle a rouverte en 2000 (ici beaucoup d'australiens prennent la voiture, encore plus qu'en France, je ne comprends pas…).
Je pense arriver peut-être à Sydney dans deux jours où à la pizzeria on me dit qu'il a fait 39°C aujourd'hui ! Il y a une grande différence de température entre l'hiver et l'été. Je vois aussi un chien sauvage (un dingo) pour la première fois qui, comme les loups, m'observe avant de partir, un chien domestique m'aurait couru après en aboyant comme c'est aussi arriver en Australie. Je crois qu'il y a plus d' " humanité " dans l'animalité et la sauvagerie que chez les Hommes domestiqués et sa société.

Le 13, journée normale, au am après un bon dodo à la gare, je me réveille mais mauvaise surprise : une centaine de fourmis sont dans mon sac. Il me faut une heure pour tout vider et tout remettre, elles étaient attirées par deux anciens bonbons écrasés au fond du sac ! C'était des toutes petites fourmis et elles sont rares ailleurs qu'en ville. Peu de moustiques et mouches en ville, beaucoup en campagne, c'était le contraire en Afrique… Les produits dans les champs ?
Enfin, je prends la route sous la chaleur mais avec le vent de face qui vient de l'est et des montagnes donc ça va, de plus il est assez fort et je ne suis pas embêté par les mouches, seulement dans les montées et quand je m'arrête. Puis vers 16h j'arrive sur les hautes collines pour aborder les Blues Mountains et le temps change, on dirait presque qu'il va neiger, l'avantage c'est qu'il n'y a plus de mouches mais c'est sûrement le temps qui m'attend en NZ. Bon, ce n'est pas trop déplaisant avec toutes ces fortes journées de chaleur mais les écarts de température sont toujours importants, il n'y a pas de journées normales à 20-25°C depuis Sydney.
La route est aussi cabossée comme d'habitude et je suis déçu car il y a beaucoup de circulation sur la route 40 qui traverse les Blues Mountains et son PN, il y en a seulement deux qui font ça, l'autre est la Great Western Hwy, une voie expresse qui devient ensuite autoroute à 80 km environ avant Sydney.

Le 14, ça faisait un moment que je n'avais pas fait une telle distance (183 km). Le am je suis réveillé à 6h et je pars vers 7h30, le dodo s'est bien passé et la pluie n'a pas duré. Encore environ 40 km de montées et descentes dans le PN des Blues Mountains mais beaucoup de circulation malheureusement. Il faudrait plus de routes ou moins de voitures et obliger les gens à prendre le train.
Je suis donc bien motivé aujourd'hui et malgré le petit vent de face, de l'est, ça avance bien même si on est en agglomération il n'y a pas trop de feu et ça protège du vent, les australiens roulent toujours aussi " bien ", en dépassant en général à 30 cm et les bike route sur les shoulder sont toujours aussi " bonnes " comme les routes avec leurs trous, bosses…
Il faut donc rester bien attentif. Je pensais en premier aller directement à l'aéroport puis comme je suis en avance je décide d'aller au memorial du Capitaine Cook dans le PN de Botanay Bay et d'y dormir. Puis finalement à 18h30 je décide d'aller dormir à l'aéroport et de prendre tout de suite une bonne douche et de me raser, ce sera ça de moins à faire le dimanche, il restera à voir le parcours en NZ, laver les vêtements, recharger les batteries de l'appareil photo (il faut 5h) et laver le vélo au car wash. De plus le soir c'est tranquille.
Cook est arrivé sur ces côtes en 1770, peu de temps avant la révolution américaine de 1776, ça tombe donc bien et la colonisation commencera qu'au début du XIXè s sûrement, dommage pour les aborigènes qui étaient bien tranquille sur ces terres et qui pouvaient vivre du nomadisme. La Pérouse, un français, a du aussi aborder ces côtes puisque des terres portent son nom ainsi qu'un clan aborigène de Sydney.
Le temps reste beau, moins chaud près de l'océan mais avec la circulation il y a aussi les pots d'échappement qui réchauffent…

Le 15, au am, réveil vers 5h30 et je vais jusque la city pour laver les vêtements, comme ça c'est fait, mais c'est 10$ pour laver le vélo ! Hors de prix, en plus il n'y a même pas de savon, ça attendra, souvent tout est plus cher dans les grandes villes… bizarre car tout y arrive directement (bateaux, avions) mais comme les gens gagnent plus d'argent, les prix grimpent aussi.
Puis je vais pour me poser tranquillement à 500 m de l'aéroport près d'une rivière canalisée et je fais sécher mes vêtements sur une route (une impasse) où aboutie la piste cyclable, c'est alors qu'un agent de police arrive en voiture et me dit que c'est étrange, je dis peut-être dans son pays mais pas partout, et il me dit de poursuivre, je dis que j'ai l'avion demain, il insiste et me dit que c'est une voie publique, je dis que justement parce que c'est une voie publique j'ai le droit de faire ça et lui demande où c'est écrit le contraire dans la loi, il insiste, je dis que 200 m plus loin sur la piste cyclable il y a des voitures arrêtées et piétons qui regardent les avions atterrirent et je lui demande si c'est pas étrange, il insiste, puis je lui dis que les australiens sont étranges et qu'ils n'aiment pas bien les étrangers, je laisse tomber et je vais devant l'aéroport… pour faire sécher mes affaires ! Encore un flic qui outrepasse ses pouvoirs. Finalement l'Homme s'embête toujours pour peu de chose, la pire espèce, nulle. Le type me dit " purshuse ", " go away " d'un air moqueur et arrogant avec le mouvement de la main, voilà qui résume bien pour moi ce que j'ai ressentis en Australie, mais ce n'est que mon expérience, un certain racisme et la volonté que l'étranger " go away " et sorte d'Australie. Pourtant l'australien blanc est aussi un immigrant sur ces terres aborigènes et ce serait bien de culpabiliser un peu les enfants européens à l'école pour tout le mal que leurs ancêtres ont fait aux Hommes et à la nature avant qu'ils arrivent pour l'or et pour s'approprier les terres cultivables. Avec le bronzage, même rasé… je ne ressemble plus à un blanc mais à un arabe, ce qui ne me dérange pas du tout et plusieurs fois dans mes voyages on pensait que je n'étais pas un " européen blanc " (en France on m'avait déjà demandé si j'avais des ancêtres turcs ou marocains, et en Mauritanie et au Maroc on m'a déjà pris plus d'une fois pour un berbère, aux USA on m'avait aussi dit que je devais avoir des ascendants noirs, dans le Tennessee). Je comprends mieux ce que peuvent ressentir les français d'origine arabe… avec la stigmatisation incessante dans les médias…
La journée se passe " pour le mieux ", j'ai hâte de quitter ce pays et je ne pense pas y revenir pour faire le bicentennial national trail, sauf peut-être seulement pour montrer aux " blancs " qu'ils n'ont pas gagnés avec leur racisme. Dommage qu'au retour de la NZ il faut repasser par Sydney. Je n'espère pas rater l'avion pour rentrer à Paris !





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Chronique 6 : de Sydney - Auckland à Wellington


" Petit tour dans l'ouest de l'île fumante "
(821 km)

Photos:
https://photos.app.goo.gl/uQXA5gwoh6HS92pd6

Lu 16/11, Auckland - 48 km après Auckland, 48 km
Ma 17/11, 48 km après Auckland - 10 km avant Otorohanga, 163 km
Me 18/11, 10 km avant Otorohanga - 10 km après Manunui, 134 km
Je 19/11, 10 km après Manunui - 5 km avant Ohakune, 138 km
Ve 20/11, 5 km avant Ohakune - 1 km avant Feilding, 159 km
Sa 21/11, 1 km avant Feilding - Wellington, 179 km

Le 16, décidément la police m'en veut, pourtant je suis "clean", rasé… Le soir alors que la nuit commence à tomber en NZ (à environ 20h) une voiture de police arrive en face et comme il n'y a rien après Pukekohe pendant 15 km j'étais sûr qu'ils allaient faire demi tour et ça n'a pas manqué, à peine 20 secondes plus tard, mais ils ne s'arrêtent pas, juste 10 secondes après je trouve enfin un champ avec des haies pour y dormir tranquillement… ? J'espère alors que j'entends la voiture de police repasser à nouveau dans l'autre sens : ils sont paranos dans le coin… ?
La veille alors qu'à l'intérieur de l'aéroport on est tous regroupé dans une même pièce, je préfère comme l'avant-veille dormir dehors, peut-être les caméras ne fonctionne plus après 23h où l'aéroport ferme jusque 4h30 environ. Le temps est ok et le am réveil à 6h, à 7h15 tout est déjà réglé avec Air New Zealand où le vol se passe très bien mais je ne vois pas les paysages comme je suis au milieu des couloirs. Le vélo arrive en très bon état comme avec Iceland Air. On ne le démonte même pas… c'est donc que tout est prévu pour le ranger dans les soutes… sans que ce soit écrasé par les tonnes de valises sans doute ?
La route en NZ est vraiment bonne, bien lisse et asphaltée, comme le couple espagnol me l'avait dit, et tout le monde roule bien, il y a beaucoup plus de cosmopolitisme réel apparemment ici, moins de communautarismes, on voit européens et maoris mélangés ensemble, des couples mixtes (aussi entre européens et aborigènes mais beaucoup plus rarement) et les européens et maoris sont aussi mélangés le plus souvent en campagne. Les maoris ont l'air très ouverts et souriants déjà.
A la douane à l'aéroport de Sydney, ça ne va pas de remplir le papier au bic vert ! Je dois donc refaire la queue… quel pays, je fais la même chose pour la NZ et pas de problème ! Tout passe bien au scanner même les 20 mL d'huile de vaseline (normalement interdit). En NZ quand je dis que je viens pour faire un tour en vélo ça va mais ils sont étonnés que j'aie si peu d'affaires…
A l'aéroport je prends directement la route vers le sud ; Auckland est plus au nord et on verra au retour s'il y a le temps, ce serais bien de savoir si les Maoris ont été massacrés comme les aborigènes en Australie par les européens ? Ici en NZ c'est aussi écris souvent en Maoris peut-être sont-ils plus nombreux que les aborigènes en proportion de la population ?
Le temps est couvert, quelques gouttes, peu de forêts quand même… mais le meilleur devrait être l'île du sud (2950 km normalement, sur 4550 km environ en tout en NZ). Il fait aussi plus frais, environ 13-15°C et les jours sont plus longs, car la NZ est située plus au sud que l'Australie, mais il y a plus de nuages. En tout cas, dans certains pays ou régions, comme les zones à plus grande densité de sédentaires humains, c'est devenu dur de voyager, librement, sans qu'on trouve ça étrange !

Le 17, la route est vraiment bonne, plus que je le croyais, il y en a partout et je me suis même perdu car les indications sont très mauvaises, j'achète donc un atlas pour 14€ pour toute l'île du nord avec le nom des routes car ça fonctionne comme ça ici si on ne veut pas prendre les Hwy. Les paysages sont jolis même sur l'île du nord mais il y a beaucoup d'élevages, cultures… et le soir j'ai l'impression d'être prisonnier de la route tellement c'est difficile pour trouver un endroit où dormir, il n'y a pas de forêts malheureusement sauf sur les montagnes mais c'est trop pentu et " inaccessible " et c'est bien dommage car le temps est au crachin, il y a des petites averses de pluies, beaucoup de collines… donc pas trop de vent. Beaucoup de nuages mais la météo devrait être souvent comme ça…
Les gens sont plus aimables ici qu'en Australie, on me sourit, on me souhaite la bienvenue, des coups de klaxonnes pour le trip, les gens se parlent… l'ambiance générale est plus " latine ". Les gens blaguent entre eux ou s'excitent quand ça ne va pas… ils ne sont pas coincés. Ici les maoris et les européens vivent ensemble à l'école… se promènent mélangés et ça a l'air mieux, pas de communautarisme, ils travaillent ensemble… Pour la religion il y a toujours les protestants (methodist, baptist…), les catholiques et les sikhs.
J'achète aussi un jacket toujours fait made in China pour 40€ qui a l'air plus solide et plus chaud que l'ancien tout craqué (le nouveau a deux couches). La vie ici coûte moins cher qu'en France ou qu'en Australie, c'est un peu comme lors du voyage aux USA.
Demain il faudra refaire le parcours en essayant de passer par les petites routes, autant essayer d'en profiter.

Le 18, au am je me réveille vers 6h30 et à 7h je suis déjà parti à cause de la pluie… ça ne traîne pas ! Et à cause du vent fort (j'étais sur une colline sans arbres, ce qu'il faut éviter, je le savais, mais dans les vallées il n'y a que des maisons), la nuit avec les averses de pluie a été mouvementée. Dix kilomètres après j'arrive dans une ville où de 8h à 11h30 je fais le parcours aller-retour sur l'île du nord en prenant, quand c'est possible, les petites routes, avec beaucoup moins de monde. Car j'en ai pris une sur 70 km hier et c'était vraiment bien tranquille et les paysages restent surtout jolis : beaucoup de collines, de petites et jolies rivières, c'est juste dommage qu'à cause des élevages de moutons et de vaches, beaucoup d'arbres et de forêts ont été coupés (ça me rappelle la route cet été dans les Landes car on voit bien qu'il y avait des racines…, le terrain est comme retourné). Il reste parfois quelques arbres sur les hauteurs et on trouve assez souvent une ligne avec un arbre pour délimiter un champ. C'est donc assez triste. En Europe on trouve toujours des petites forêts par ci par là…
Beaucoup de pluie aujourd'hui sous forme d'averses de crachins mais quelques apparitions du Soleil. Bon ça ne va pas durer un mois… ?! Et ça me fais pour l'instant toujours du bien même si après seulement deux heures de route sous la pluie je sens déjà des pieds, on fera la lessive des chaussettes et des pieds quand il fera beau.
Les new zélandais restent très sympathiques, et ça arrive qu'ils klaxonnent pour dire bonjour. Une fermière me voit la veille au lieu du dodo et me dit que ça ne gène pas. Le am pendant que je fais les cartes, trois personnes viennent me parler… dont un maori, contrairement aux aborigènes qui restaient distants (l'histoire est peut-être différente, apparemment il y a eu beaucoup de batailles avec les Maoris). On trouve tout le monde assez bien mélangé et à n'importe quelle place de travail : aux caisses, aux poubelles, dans les écoles, bien habillés… ça semble cosmopolite (pas de réserves maoris).

Le 19, au am je me réveille à 5h30 puis me rendors et me réveille ensuite vers 8h30 pour partir qu'à 10h30. Très bonne nuit de 22h à 5h30 sans réveil. Le vent est presque nul et à 22h je vois un très joli ciel étoilé pour la 1ère fois ici. J'ai le vent dans le dos puis le vent tourne et je l'ai de face puis au soir je le retrouve dans le dos, le vent change un peu car il y a quelques hautes montagnes ici et lacs. En allant au sud je gagne encore de la luminosité (il fait nuit à 20h30 maintenant et il fait jour un peu avant 5h30).
Les paysages sont vraiment jolis et ça l'est encore plus en arrivant dans le Tongariro NP avec des sommets de montagnes enneigés (c'est la terre du Mordor dans le Seigneur des Anneaux). Encore des attaques de Magpies aujourd'hui (deux fois), il faut faire attention, le casque est de toute façon encore obligatoire ici. Les new zélandais sont toujours mieux que les australiens. Une partie de la route est touristique mais il n'y en a pas trop… Beaucoup de camionnettes quand même pour des tours d'aventures.
Sur la route, depuis Auckland déjà, je revois un beau faucon (brun, différent de ceux en Australie qui était plutôt gris) s'envoler juste devant moi, ils ressemblent plus à ceux de la Bouriane, aussi des oiseaux, petits, bruns et jaunes, jolis mais très fuyants (durs pour les photos donc). Beaucoup de marécages auprès de ces deux volcans encore en activité dans ce PN. Très peu de fourmis pour l'instant en NZ, et une très belle journée aujourd'hui.
Les maoris sont très accueillants et souriants !

Le 20, la route est bonne ! Mais c'est dommage tous ces moutons et vaches car il n'y a pas de forêts sur ces hautes collines mais on peut voir les paysages… Enfin, beaucoup de chevaux aussi (une bonne cinquantaine), je revois un faucon décoller juste quand j'arrive, magnifique, il a eu du mal car, surpris (moi aussi), il se prend les pattes dans des ronces… c'est vraiment joli, c'est le faucon dessiné sur les billets de 20$ (= 10€ ici pour le dollar de NZ). La vie ici est moins chère qu'en France, de 1/3 environ, c'est un peu comme au voyage aux USA où ce n'était pas cher.
Les New zélandais parlent, sourient et sont accueillants, par rapport aux australiens, et encore quelques coups de klaxonne pour dire bonjour. Un peu de crachins le am puis ça s'arrange en quittant les montagnes du centre de l'île du nord (l'île fumante) pour aller au sud et les jours rallongent encore… Les moustiques ici ont encore une apparence différente, en Australie ils étaient noir à point blanc (comme les papillons), ici ils sont noirs à points jaunes…

Le 21, au am je me réveille après une bonne nuit de 9h, vers 7h am, juste près de la rivière Kiwitea et je pars vers 7h30 car une grand-mère arrive déjà pour promener son chien… la route est bonne. D'abord il y a un méchant vent de ¾ face de l'ouest puis il change vers 12h pour être du NO et finir vers 16h du nord, favorable donc, sans doute le jeu des mers et des montagnes, du moins chaud vers le plus chaud (et ça marche). En descendant vers le sud du globe, le Soleil se couche aussi vers le sud, comme en Islande, Suède… où c'était au nord (pour l'été boréal).
Beaucoup de circulation sur cette étape. C'est incroyable. Deux routes seulement amènent à Auckland (une à l'est et une à l'ouest, séparées par un massif montagneux). Pourtant arrivé à Wellington c'est presque vide, les gens vivent dans l'agglomération, ce n'est pas une grande ville et le soir à 20h tout est fermé, pour une capitale… c'est bizarre, même presque tous les cafés ou fast food, et c'est samedi.
Je vais à une première compagnie de ferries pour la traversée, le prix est de 68$ et c'est que le dimanche à 8h25, puis à une 2ème compagnie où le prix est de 50$ avec un départ à 3h am pour arriver vers 6h30 donc ça me convient mieux, je dormirais peu mais je pourrais rouler toute la journée (pour l'autre, l'arrivée était vers 11h30). J'en profite pour visiter la capitale by night, c'est vite fait, puis j'achète l'atlas de l'ile du sud (l'île de Jade) et je trace le parcours, ça a l'air vraiment magnifique, il y a de longues routes à travers des PN, des montagnes, lacs et rivières sans habitations ! Trop bien.
Le temps aujourd'hui était souvent du crachin, avec de la brume océanique, comme en Acadie ou en Colombie Britannique… mais j'aime toujours ça pour l'instant, ça ne me dérange pas du tout après les fortes chaleurs de l'Australie et donc après une huitaine de jours à 35-40°C !



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Chronique 7 : de Picton à Wellington


" Petit tour de l'île de Jade et traversée des Alpes du sud "
(2.487 km)

Photos:
https://photos.app.goo.gl/s8XZKTsK12d2jTb96

Di 22/11, Picton - 12 km avant Murchison, 186 km
Lu 23/11, 12 km avant Murchison - 38 km avant Greymouth, 167 km
Ma 24/11, 38 km avant Greymouth - 12 km après Ross, 122 km
Me 25/11, 12 km après Ross - 3 km après Bruce Bay, 176 km
Je 26/11, 3 km après Bruce Bay - 2 km avant Makarora, 151 km
Ve 27/11, 2 km avant Makarora - Queenstown, 138 km
Sa 28/11, Queenstown - Routeburn Flats, 74 km en vélo et 11 km à pieds
Di 29/11, Routeburn Flats - 3 km après la " Divide ", au bord du Lake Gunn et 80 km avant Te Anau, 26 km à pieds et 5 km en vélo
Lu 30/11, 80 km avant Te Anau - 5 km avant Mossburn, 145 km
Ma 01/12, 5 km avant Mossburn - 20 km avant Cromwell, 150 km
Me 02/12, 20 km avant Cromwell - Omarama, 136 km
Je 03/12, Omarama - 17 km avant Geraldine, 161 km
Ve 04/12, 17 km avant Geraldine - 12 km après Springfield, 180 km
Sa 05/12, 12 km après Springfield - 5 km avant Stillwater, 158 km
Di 06/12, 5 km avant Stillwater - 12 km après Lewis Pass, 152 km
Lu 07/12, 12 km après Lewis Pass - 28 km avant Kaikoura, 148 km
Ma 08/12, 28 km avant Kaikoura - 30 km avant Blenheim, 135 km
Me 09/12, 30 km avant Blenheim - Picton, 66 km

Le 22, au am le ferry arrive comme prévu vers 6h30 et après une "pause" à Picton je pars vers 8h. La nuit a été courte mais longue, je ne sais pas pourquoi mais j'ai très mal dormi et le am à Picton il faut un peu de temps pour laisser passer le mal… dans les WC qui sont bizarres car après un certain temps ils s'ouvrent automatiquement ! Heureusement les rues étaient quasis désertes à 7h30 le dimanche am. Ca n'empêche que même dans les petites villes et villages les magasins restent ouverts, ça a du bon et du mauvais bien sûr. Celui de Bleinheim est ouvert tous les jours de 7h à 24h pourtant c'est qu'une petite ville. Je pense que garder le dimanche " férié " c'est bien mais en France souvent c'est fermé aussi le lundi alors c'est un peu dur en vélo dans la campagne…
Beaucoup de circulation sur les 60 premiers kilomètres puis ça se calme, c'est toujours un peu dur car la vitesse limite est à 100, ça fait rapide par rapport à la France surtout depuis qu'il y a des radars et où les gens roulent rarement à 90 km/h mais plutôt à 80. Il y a beaucoup de vignes nouvelles en remontant une vallée pendant 100 km environ, toujours beaucoup de vaches, de moutons et de grandes fermes. Les paysages sont un peu décevant, il y a souvent des collines, assez hautes, pourtant en altitude de 500 m, qui sont déforestées pour laisser place à des prairies pour les moutons ; les vaches sont plutôt dans les plaines, il y a même de l'irrigation pour donner de l'herbe… alors qu'il ne fait pas chaud… Il reste quand même de la forêt grâce à des zones de conservation et des PN, comment randonner à pieds maintenant avec des sources et ruisseaux où l'eau est non potable ! Ca en fait des kilos en plus sur le dos ! Les fermiers devraient avoir l'obligation morale au moins de nourrir et loger les randonneurs pour avoir mis à mal la nature qui permettait à l'Homme de se nourrir et de dormir à l'abri mais bon…
Beaucoup de mouches tsé tsé ou " vampires ", celles qui sucent le sang comme sur Cape Breton Island au Canada, ah le soir il y en a partout. Je m'arrête aussi plus tôt (il fait nuit maintenant un peu avant 21h) car après Murchison il n'y a plus rien sur 100 km et je n'ai pas trop envie de boire l'eau de la rivière…

Le 23, au am il fait encore gris et il y a une centaine de mouches tsé tsé, d'ailleurs j'ai une vingtaine de piqûres aux jambes, je pars vers 10h, levé à 9h20. Je finis de descendre les gorges et la vallée de la Buller river où il y a toujours des zones agricoles et de déforestation sauf quand c'est une zone de conservation ou un PN.
Les paysages restent jolis, ça fait environ 120 ans que les européens sont là donc il y a peu de route goudronnées et les paysages sont seulement en voie de transformation, on ne sait pas ce que ça va donner, au niveau juridique les zones de conservation sont peut-être moins bien protégées que celles des PN et peut-être laisseront-elles la place à des zones agricole ?
Lorsque la rivière arrive près de la mer il commence à pleuvoir et il pleuvra toute la nuit jusqu'au lendemain 10h. La forêt primitive est vraiment jolie, il y a des arbres tout tordu, beaucoup de fougères, des racines dans tous les sens, des lianes et du lierre sur les arbres, c'est un vrai abri naturel, encore plus quand il y a des cavernes.

Le 24, au am c'est encore beaucoup la pluie puis ça se calme mais le vent se lève avec le beau temps et il est fort et malheureusement du SO donc de face. L'avantage c'est que les mouches tsé tsé ne peuvent voler avec un tel vent.
Le soir je ne trouve un bon coin dans la forêt alors que le ciel se couvre, j'arrive donc plus tôt pour écrire… et pour ne pas prendre de retard avec les annotations des photos. Beaucoup de moustiques la nuit aussi, ça change.
C'est dommage cette route trop large et ces fermes qui semblent vouloir s'agrandir, après la ruée vers l'or…. Et le toujours plus. Les routes ne sont en fait pas si lisse que ça et c'est dur avec ce vent de face, je ne fait que du 17 km/h alors que c'est plat, hier du 21 km/h et ça monte et ça descend…

Le 25, la nuit est bonne et le am je suis réveillé à 5h30 par les moustiques puis à 7h30 par la pluie alors je prends vite le large et à 8h20 environ je commence à rouler. Le am la pluie est faible, du crachin, mais la pm c'est de la bonne drash qui durera jusque tard dans la nuit suivante. Pfff, je suis complètement trempé. L'avantage c'est que les mouches tsé tsé restent bien à l'abri, l'ennui c'est que sur au moins une vingtaine de glaciers, dont les plus importants de NZ, je n'en verrais aucun. Pourtant certains ne sont qu'à 5 km de la route, à portée de vue, mais les nuages sont tellement bas ! L'autre avantage c'est que le vent d'ouest est tombé et ça me permet d'avancer d'autant plus que les jours rallongent encore en allant vers le sud (il fait nuit vers 21h20). C'est dommage ce temps et le am je regarde la météo, ça ne devrait pas vraiment s'arranger sur la côte ouest, pendant ce temps il fait beau sur la côte est… j'espère que ce sera encore le cas quand j'y serais mais je n'en suis pas certain (j'ai déjà eu le tour au départ du tour vers le " Cap Nord ", en France).
Beaucoup plus de forêts sur la route qui est jolie malgré le très mauvais temps, beaucoup de touristes toujours, je croise aussi un français, Pierre, qui a passé huit mois en Australie (où il s'est fait arnaqué une semaine par un fermier) et un mois en NZ et il repart dans huit jours à Avignon. Il a trouvé ça fantastique, alternant travaux (petits boulots) et randonnées à pieds avec auto stop. Il utilise les working visas, valables entre 18 et 30 ans, et avec on a alors des facilités pour travailler légalement et rester plus de trois mois en Australie ou en NZ.
Pas de corbeaux ici ni pigeons, fini les magpies depuis quelques jours mais beaucoup de petits oiseaux qui viennent jusque un mètre de mes affaires… pour me piquer de la nourriture. Je croise aussi des cyclistes en rando comme moi dans l'île du sud mais peu s'arrêtent pour dire bonjour et parler, on ne fait que se croiser…

Le 26, au am je me réveille vers 7h30 après une drôle de nuit avec la pluie jusque 4h30 mais je m'y habitue et je fais avec, c'est aussi bizarre, quand la pluie s'arrête il y a un drôle de remue ménage, je reçois un peu comme des coups sur la tête et le côté du sac, plusieurs fois je regarde s'il y a une bête mais rien, puis une autre fois je m'aperçois que la plaque de chocolat qui reste dans une poche extérieure du sac est entrain d'être picorée ! Sans doute un oiseau, si c'était un rongeur je l'aurais vu, ici il y a des petits oiseaux qui n'ont vraiment pas peur et ils sont vites " pique-assiette ", comme la plaque est déjà " attaquée " je l'enlève du sac et la lance plus loin, ensuite plus rien, je peux redormir tranquillement et sans la pluie !
Je pars vers 9h et il y a encore pas mal de nuages, je pensais que ça allait s'empirer dans les montagnes mais au contraire les nuages ne sont que sur les premiers contreforts et le temps s'éclairci de plus en plus pour finir avec un ciel bleu en soirée alors qu'il avait normalement prévu des averses… tant mieux ! Dommage que la veille le ciel n'était pas le même qu'aujourd'hui.
La route à travers ces Alpes du sud est vraiment jolie, c'est vraiment facile de monter le Haast Pass (environ 550 m seulement et que 3 km où ça grimpe vraiment). Les paysages ressemblent forts à ceux des glaciers dans les PN de Jasper et de Banff même si on monte beaucoup moins haut (environ 2500 m entre Jasper et Banff pour le Pass mais qui était aussi facile).
Comme il fait beau je retrouve toute la journée les mouches tsé tsé, il y en a des dizaines ! Et beaucoup de piqûres ! Si j'avais à faire une balade à pieds ce serait sans doute pas en short. Les New Zélandais conduisent toujours aussi bien dans les dépassements mais comme c'est limité à 100 km/h parfois ça va vite en plaine. Vers 17h, comme depuis quelques jours, la route est très calme ; tout le monde, surtout les touristes, ont arrêté de conduire pour manger, préparer le repas… alors c'est très plaisant de rouler en vélo jusque 21h.

Le 27, au am je me réveille vers 6h30 et je pars de bonne heure vers 7h20, beaucoup de mouches tsé tsé mais une fois sur la route le vent souffle très fort heureusement favorablement mais c'est très dangereux dans les virages ou quand il y a un creux, avec les rafales je suis obligé de m'arrêter trois fois pour ne pas tomber de vélo ! A Wanaka je reste près de trois heures pour annoter les photos en retard à cause de la pluie, aller sur internet pour refaire une demande de e-visitor (visa électronique) pour l'Australie comme j'y retourne et y reste encore une journée à Sydney (au cas où il y a un problème de transfert, un retard avec l'avion d'Auckland comme ce n'est pas la même compagnie… et comme le voyage est long….). Je regarde aussi la météo pour savoir le temps et si c'est possible de faire le track (chemin entre deux fjords). Un site dit qu'il fait beau le samedi et le dimanche puis de la pluie, un autre dit qu'il fait beau du samedi au mardi, je ne sais pas quoi faire du coup, pour la journée d'aujourd'hui ils sont ok, le temps est une tempête ! Et je plains cette fille que j'ai croisé qui s'en allait vers Haast Pass, avec ce vent de fou de face.
A Wanaka je parle aussi 30' avec un australien, cool, qui voyage pour trois semaines en NZ, il ne compte jamais faire le tour de l'Australie car c'est monotone (pour sûr) mais plus tard un tour dans les Alpes et en Europe. Je croise aussi un couple de cyclistes hollandais très sympathique qui fait aussi un tour de la NZ pendant 6 semaines, tranquillement car ils ont bien plus de 60 ans mais ils ont fait au début des années 70 un tour du monde Europe-Afrique-Asie-Amériques, mais pas la NZ.
Ensuite pour la route vers Queenstown le temps est pourri. Je repars vers 15h et, comme la météo le disait, la pluie tombe fortement et en haut d'un pass je suis gelé avec cette pluie froide, trempé, et ce vent fort est très dangereux, brrr, la descente est faîte à 25 km/h, attention aux rafales. J'arrive à Queenstown tant bien que mal mais finalement je suis décidé à tenter de faire le track le samedi et le dimanche, je ne sais pas trop combien de km il fait, 25-40 km ? Je n'ai pas prévu d'affaires et d'équipements pour randonner à pieds et rester dans les montagnes, avec un temps comme ça il faudrait vraiment une bonne tente et des vêtements plus appropriés pour la marche que ceux que j'ai.
Queenstown a l'air d'une ville très jeune, il n'y a pas beaucoup de route donc on retrouve beaucoup de trafic, j'espère trouver un coin où dormir tranquille quand même. Pas de pluie ce soir et je serais normalement au sec cette nuit.

Le 28, au am je me réveille dans les jardins de Queenstown où j'ai passé une bonne nuit sans pluie, comme prévu. La veille au soir quelqu'un me propose un café mais je préfère rester tranquille, je refuse disant que je préfère attendre demain am. Beaucoup de jeunes ce soir dans les pubs... De Queenstown, je trouve aussi un journal où ils annoncent du beau temps sauf le lundi soir. Le am après le bon dodo, je bouge vers 8h30 mais je pars que vers 11h, la route est goudronnée pendant environ 65 km puis c'est une assez bonne gravel road jusqu'au PN et le track, ça monte et ça descend bien sur la route qui longe le lac de Queenstown et quand j'arrive pour le track j'ai déjà fait 20 km de montées et 20 km de descente en vélo, comme si j'avais grimpé un col.
Je commence le track de 33 km avec un pass à un peu plus de 1200 m vers 17h, au départ je rencontre déjà un couple de randonneurs de 25-30 ans que je reverrais plus tard le soir au camping, on croise souvent les mêmes personnes, ça change et c'est intéressant (mais c'est plus dur pour moi que le vélo). Je passe le camping à environ 66 km du départ puis j'entame la montée, après environ 2 km, j'arrive à un " hut " (lieu pour héberger les randonneurs, refuge) où quelqu'un du PN me dit que c'est pas possible de continuer car il y a un risque d'avalanches et que tout le monde part grimper ensemble à 10h le lendemain, dimanche am, le camping est interdit ici du coup je dois refaire la descente et sans pré-réservation on paye 30$ au lieu de 15$, juste pour dormir sur l'herbe ! Heureusement que ce n'est pas comme ça tous les soirs.
Du coup ça me retarde, et je suis contrôlé et surveillé par les agents du PN (je suis le seul à faire ce track en portant un vélo), je pense repartir à Queenstown et reprendre la route vers Auckland, déçu, puis finalement je me dis que c'est possible, en regardant les cartes, de finir le track le lendemain, donc de ne pas repayer le camping et d'être enfin tranquille, libre comme me disent le couple anglo-australien, donc je décide de continuer et surement je n'irais pas à Christchurch, je voulais pour voir seulement le musée sur l'Antarctique mais ça me fait aussi un détour de 100 km dont beaucoup dans l'agglomération et, sur des documents que j'ai vu dans les visitor center, ça n'a pas trop l'air très " scientifique " et intéressant, en fait c'est surtout conçu comme un " parc d'attraction " et un zoo, avec des animaux ; on regardera sur internet, il y a sûrement beaucoup de choses intéressantes sur l'Antarctique aussi.
La dame qui s'occupe du camping me dit qu'il fallait se renseigner à Queenstown au visitor center, mais je ne l'ai pas vu, elle me dit c'est un grand bâtiment, je réponds " too big for me ", en me voyant avec le vélo, elle trouve ça " famous ", et elle me dit que c'est dangereux avec l'avalanche, je lui dis qu'il n'y a pas plus de risque pour moi que lorsque je suis sur la route où les voitures sont un vrai danger… Elle veut absolument que je réserve pour un hub, moi je lui dis que je pense faire les 28 km restant pour rejoindre la route, elle insiste et pour être tranquille je lui dis que je retournerais à Queenstown le lendemain…
En tout cas les visitor center comme en Australie, USA, Canada sont souvent " énormes " comparés aux offices de tourisme en France, tous petits. On y trouve souvent internet, un musée, une boutique…

Le 29, au am je suis réveillé vers 7h30 et je pars vers 8h30 pour rejoindre la " hub " avant de passer le col où je retrouve le jeune couple anglo-australien avec qui on reparle encore et qui m'offre des saucisses au sommet, le type a fait beaucoup de track en Argentine, Chili, Europe… Ils sont vraiment très sympas. Je rencontre aussi trois jeunes français qui ont fini leurs études à l'université et ont pris une année sabbatique. Ensuite on part tous groupir car il y a cette fameuse avalanche, avec un guide du parc (le même qui m'avait dit que ce n'était pas possible de continuer ni de dormir dehors la veille) et qui me donnera aussi une barre de céréales. Entre les agents du parc ils communiquent par radio et tout se sait (puisque la dame lui a raconté que je devais retourner à Queenstown et que je n'avais pas assez de nourriture jusque Te Anau, et que les voitures étaient plus dangereuses que l'avalanche…).
Une fois arrivé au col (3 km plus loin), on est " libre ", il y a assez beaucoup de monde sur ce chemin et il fait beau comme prévu, c'est joli, et chacun reapart à son rythme, je recroise plusieurs fois le couple anglo-australien où on s'échange chocolat et saucisses, les trois français qui sont venus ici surtout pour pêcher (dont un après avoir parlé plusieurs minutes ne sait plus trop son avenir, il était venu ici pour des vacances et savoir ce qu'il voulait faire plus tard, et finalement il semble repartir avec plus de questions sur le sens de la vie, qu'avec des réponses, ce qui est très bien), je suis pris aussi une dizaine de fois en photos (ne passant pas inaperçu avec le vélo sur l'épaule) surtout par les asiatiques mais ici ça ne me dérange pas vraiment, l'ambiance est plutôt conviviale et c'est pas fait de loin comme sur la Stuart Hwy.
Le soir je passe le dernier " hub " vers 19h30, il reste une heure pour rejoindre la " divide ", la route, quand le gardien de celle-ci accourt après moi pour me dire que c'est incroyable que j'ai fait ce track avec le vélo et qu'il voulait me voir, apparemment je suis peut-être le premier à avoir fait ça ? Beaucoup trouve ça " crazy ", tout au long du chemin, pour moi ça me semble totalement normal, comme les marques de bronzages avec le cuissard quand je vais à la piscine… Question d'habitude sans doute.
Une fois à la " divide ", je continu jusqu'à une rest area, tranquille, malgré qu'il y ait déjà une dizaine de personnes, près d'un lac, pour une bonne nuit. Ici on peut donner dans une boîte une pièce pour l'entretien… Je ne donne rien, il ne manquerait plus que ça.

Le 30, au soir ils avaient prévus de la forte pluie mais il n'y a toujours rien à 20h45, même si le ciel est bien gris, maintenant on est environ 80 km sous Queenstown et il y a moins de montagnes. Du coup je me suis quand même préparé à dormir sous deux CS pour voir si l'imperméabilité serait " parfaite " car quand il pleut c'est quand même humide à l'intérieur, on n'est pas trempé mais c'est humide.
Le am je me réveille à 7h30 et je pars vers 8h30, quelques minutes après le réveil une fille vient en disant qu'elle est curieuse de savoir si je n'ai pas eu froid en dormant juste avec la CS car tout le monde dort dans une tente ou une camionnette, je lui dit non, et elle repart… bizarre, c'est pour ça que je ne suis pas fait pour dormir dans les campings, j'aurais " tout le monde " sur le dos et pas de tranquillité.
Sur la route, après Te Anau, il n'y a plus de forêts et avec le vent de travers c'est assez difficile, assez difficile aussi avec tous ces bus touristiques, une bonne vingtaine qui reviennent de Milford Sound et ça fait des bonnes rafales de vent, je regrette donc pas de ne pas avoir été à Milford Sound qui doit être très touristique, c'est un fyord et de toute manière le temps était mauvais, ça aurait fait aussi un détour de 60 km. C'est bizarre mais j'ai l'impression d'avoir déjà fait le tour de tout ça avec les autres pays comme le Canada, les USA ou l'Islande et la Norvège et encore d'autres montagnes.
Beaucoup de voitures et sûrement plus tard je prendrais que les petits chemins, encore l'Asie et l'Amérique du sud en vélo, peut-être aussi l'Afrique orientale puis dans la quarantaine ce sera surtout du kayak ou de la marche à pieds, mais je ne comprends pas que l'on fasse payer pour marcher dans les PN, l'Homme a détruit beaucoup d'endroits, changé l'environnement naturel, rompu l'équilibre établi depuis des millénaires, sauf certains territoires qui n'avaient pas d'intérêts (montagnes, marécages…) et qui sont maintenant des PN mais aussi un business dans certains Etats, comme quoi tous les territoires doivent être rentables, on paye déjà des impôts et des taxes, ça devrait être compris dedans, c'est comme une taxe de passage, un péage, et les réglementations sont tellement différentes entre Etats et même dans le même Etat entre les différents PN car parfois on ne paye pas quand on est en vélo ou à pieds (quand il y a des routes, pas comme hier où on ne peut aller qu'à pieds) enfin on n'est pas libre partout, heureusement cette " mode " n'est pas encore arrivée en France et en Europe.
C'est aussi le retour des mouches tsé tsé (je n'ai plus le pantalon comme sur le track) et des magpies !

Le 01, au am je suis réveillé par la pluie à 7h30 puis ça s'arrête donc j'en profite pour " plier bagage " vers 8h et partir vers 9h et la pluie revient puis s'arrête pour laisser place à quelques éclaircies dans la journée. Le vent est favorable du sud jusque Frankton puis il vient de l'est dans les gorges d'une rivière que je prends pour rejoindre Cromwell.
Je m'arrête vers 19h30 car les nuages qui viennent de l'est sont très menaçants et très gris noirs, et comme il y a déjà eu de la bonne pluie en fin de journée à Frankton… Je trouve un petit endroit le soir où je peux me construire une petite cabane en mettant la CS comme toit, le tout tenant par des morceaux de bois déjà cassés…. On verra si ça tient le coup ou si une flaque va me tomber sur la tête cette nuit.
Sur la route je revois des centaines de biches, cerfs, en pâtures, je demande alors à un fermier pourquoi ils font ça et si c'est pour la chasse ? Et oui, c'est bien pour ça, pour le plaisir de la chasse, alors qu'en plus ils perdent leur sentiment de peur et donc l'instinct de fuite, facile au fusil, ils devraient essayer avec un arc ! Pas de prières aussi pour accompagner cette chasse sans doute, Dieu s'éloigne avec la Nature des Hommes. Rien d'autres de spécial sinon aujourd'hui.
Aussi des coups de klaxonne sur la route, bizarre, sait-on que quelqu'un a fait le track en portant son vélo ?

Le 02, au am je me lève vers 7h30 et je pars vers 9h30 comme il pleuvine encore, il a plu toute la nuit assez fort mais la cabane a tenu, c'était vraiment chouette et le terrain s'y prête parfaitement, une chance ces branches déjà cassées, juste à portée de mains. Il pleut encore jusque Cromwell pendant les vingt premiers kilomètres puis ça s'arrête et ça revient parfois.
Après Lindis Pass, qui est presqu'à 1000 m (je pensais environ 500-600 m comme Haast Pass), on ne trouve pas de forêts ! C'est assez étonnant comme c'est aride, on dirait les steppes. Le ciel est plus gris et il fait vraiment froid avec le vent, ça fait environ du 5°C et je remets donc l'écharpe, le bonnet et des papiers journaux, c'est l'été pourtant mais c'est comme en Islande ou en Norvège, brrr, il fait froid.
J'arrive à Omarama, petit village, un peu sonné, je mange un casse croûte à la station essence qui ferme à 20h puis je repars, je vois un motel mais je continu 200 m encore puis finalement je craque et fais demi tour pour aller demander le prix. S'il y avait de la forêt alors je n'aurais sans doute pas fait ça, de même s'il ne pleuvait pas. C'est 85$ (42€) du coup je repars mais la dame me dit qu'il y a un autre motel à 45$ (22€) où j'irais donc finalement, ça fait depuis Port Augusta, quand même, avant Adélaïde, que je n'ai plus dormi dans une " maison ".
La route est " bonne " mais en fait en NZ comme en Australie, les routes, pourtant des Hwy, sont souvent en gros graviers goudronnés, rarement lisses, et on sent bien les aspérités, ça freine et ce n'est pas très agréable. Toujours beaucoup de vaches, cultures, moutons…. Pas trop de circulation mais les new zélandais doublent souvent très bien. Quand je repense au track, en fait comme il faut réserver la place dans les " hub " (au chaud, avec douche, cuisine, dortoirs) ou au camping (sans rien), en fait on est surveillé tout du long ; si on est absent, c'est bizarre. Je ne sais pas si c'est comme ça sur tous les tracks en NZ.
A Cromwell, un pépé vient me parler, il vient des Pays-Bas et vit ici depuis 50 ans puis il me dit que les français ont du mal à parler anglais, qu'ils parlent souvent mal, du coup je lui demande s'il parle français ? Ahah, et pendant une minute il essaye de me dire quelque chose en français mais ne trouve pas. Et bien c'est le revers de la médaille, si l'anglais est considérée comme la langue internationale, je suis fier de mal le parler quand l' " anglais " en face ne sais même pas un mot de français. Eux aussi devraient faire des efforts, combien d' " anglais " parlent le français ? A Cromwell je regarde aussi, comme le temps est maussade, au lieu de pédaler, c'est pas bien, sur internet pour la météo, le temps reste complètement incertain et frais 10-15°C (sur les côtes) et pour le musée sur l'Antarctique qui en fait ne paraît pas génial car on y voit des pingouins…, il y a des pièces à -20°C, rien de bien fantastique et en plus c'est près de l'aéroport donc c'est sans doute pas facile pour y accéder en vélo.

Le 03, la veille la nuit a été excellente au motel ! Le rêve, j'avais presque oublié comme c'est bon de dormir sur un lit. Je m'endors que vers 00h, le temps de recharger les batteries, de me raser (une bonne demi-heure est nécessaire), de me laver et de faire les annotations des deux derniers jours. Le am je suis réveillé à 7h30 par quelqu'un qui tape sur la porte, le petit déjeuner est fini à 9h et il faut donc quitter la chambre de bonne heure, sinon j'aurais dormi jusque 11h !
Puis j'entame la route, le ciel a du mal à se dégager alors je décide de ne pas aller à la station de ski et au glacier du Mont Cook (55 km aller et autant pour le retour). Je continu mais en fait le ciel se dégage bien, c'est peut-être un peu dommage mais bon c'était une impasse, je crois quand même voir le Mont Cook ( ?) depuis la route, avant le passage du Burkes Pass qui se passe vraiment facilement, ce n'est qu'un faux plat, il y a juste le vent, froid, qui tourbillonne une fois au nord, une fois à l'est. Sur les 90 premiers kilomètres, la route est mal fichue et en partie en travaux, beaucoup de gravillons, ce sont apparemment les anciennes routes qui étaient plus lisses, faîtes avec de plus petits graviers. D'ailleurs l'australien, que j'avais rencontré et qui m'avait dit que les routes étaient lisses, avait fait le tour il y a 8 ans.
Dans la journée, un fou du volant fait un dépassement et arrive en face de moi à toute allure, je suis surpris ! Je me demande s'il m'a vu (sûrement), ce n'est pas la première fois et ça passe juste à côté, en face, à plus de 100 km/h alors que je monte un faux plat et que je regarde le goudron et non en face, si à ce moment là je me mets en danseuse… Aïe. Je ne comprends pas que certains fassent ça, ça arrive dans beaucoup de pays (Australie, NZ, Canada, USA, beaucoup dans les Etats de l'Europe de l'est…). Heureusement je n'ai jamais vu ça, je crois, en France. Ca devrait être interdit de doubler quand un cycliste arrive en face !
Le soir je me trouve un endroit où dormir dans une forêt qui est interdite d'accès normalement sous peine d'amende, je voudrais être un oiseau ! Si j'ai une amende il faudra me résigner à demander l'aumône aux fermiers tous les soirs et rester sous surveillance. Moi je serais heureux qu'un voyageur vienne passer une nuit voir plus à la maison.
Le temps repasse au gris, en redescendant vers Christchurch que j'évite en passant par le haut des plaines. Toujours moins de circulation à partir de 17h mais un peu plus de trucks. C'est à partir de cette heure tardive que je préfère rouler. Le am, même à 8h, il y a du monde. A l'hôtel, pas la peine d'essayer de faire une lessive, de toute façon j'en aurais pas eu le courage, le chauffage ne marche pas… et je dors bien habillé !

Le 04, au am  je pars vers 9h (levé à 8h20) de cette forêt interdite puis je prends le ravito à Geraldine (après il n'y a plus rien pendant 120 km) sur la route 72 (deux routes remontent vers le nord, celle-ci et la Hwy 1 qui passe à Christchurch et de nombreuses petites villes, sans doute avec plus de circulation). Je préfère donc rouler tranquille même s'il y a quelques trucks, la route est quand même lisse même s'il y a des gravillons, un vent du nord mais pas trop fort et il y a un peu de poussières, toujours des attaques de magpies dont une qui va une dizaine de fois pour me taper sur la tête : il est têtu, c'est bien le mot !
Le temps est beau sauf  sur la fin quand je prends la Great Alpine route (humm) où le ciel devient tout gris pour finir… dommage. Ici on peut dire soit qu'il ne fait jamais beau très longtemps, soit qu'il ne pleut jamais très longtemps. C'est une île, environ 200 km de largeur et 1500 km de longueur avec une chaîne montagneuse qui va dans le sens nord-sud. Enfin les nuages viennent souvent de l'ouest (en tout cas en cette saison), on nous apprend toujours à l'école qu'il pleut quand les nuages rencontrent les montagnes donc il devrait pleuvoir ce soir (comme je suis à l'est).

Le 05, la veille au soir le ciel est tout gris mais ce am quand je me réveille le ciel est tout bleu à 6h30, j'en crois pas mes yeux ! Du coup je décide de m'en aller et à 8h je suis sur la route, après quelques nuages et surtout après Arthur's Pass où il tombe quelques gouttes mais ça se dégage à nouveau en soirée. Trop bien.
Les deux pass du jour se font tranquillement, ça ne monte pas vraiment mais c'est dur à cause du vent en pleine face du NO et aussi qu'il me manque du ravito, je pensais en avoir un à Castle Hill, finalement j'en trouve un à Arthur's Pass Station. La route est toujours un peu trop " caillouteuse " et j'ai du mal à avancer, après la descente d'Arthur's Pass je me rends compte que la jante colle au frein gauche, le rayon a lâché et la jante est cassé à cet endroit là (la roue a 15.000 km et c'est normal, elle est finie, ça ne se répare pas comme le corps humain) et je suis étonné que la chaîne, plateau, cassette tiennent encore, normalement c'est 10.000 km mais c'était souvent plat dans l'Outback, la savane australienne ; un fermier sympa me propose pour m'aider… et de me conduire quelque part mais je réponds que je devrais pouvoir dévoiler la roue et continuer jusque la prochaine ville…
Arthur's Pass semble plus difficile en le prenant dans l'autre sens (ouest-est) avec une bonne montée de 3 km avec des pentes à 16%, montée que deux cyclistes femmes commençaient à entamer quand je descendais. Je les plains, vue comment elles étaient chargées de sacoches (ah, les femmes, toujours trop de bagages).  Toujours des mouches tsé tsé surtout près des rivières et des moustiques ce soir. Je pensais éviter Greymouth mais il va peut-être falloir y aller, le problème c'est que demain c'est dimanche et tout sera fermé, alors continuer ? Il faudra voir la carte et rien me dit qu'à Greymouth il y a une roue arrière même si j'ai vu deux magasins de vélo dans cette ville que j'avais déjà passé. Je suis aussi qu'à environ trois jours de Wellington. J'aurais préféré que ça tienne encore jusqu'à Auckland et donc la fin du voyage.

Le 06, la nuit se passe bien mais à 6h30 je suis éveillé par quelques gouttes puis ça augmente et je suis sur le départ à 8h, il ne cessera presque pas de pleuvoir aujourd'hui, vers 10h le vent se lève et est défavorable jusque Reefton mais avec la pluie il est moins fort que la veille puis il est favorable. Journée de pluie mais à Stillwater je regarde le newspaper et le temps, demain il devrait faire beau sur l'East Coast et variable à l'ouest ; de toute façon j'avais décidé de continuer malgré le problème de la roue car si lundi les magasins de vélo à Greymouth n'ont pas le matériel j'aurais perdu du temps pour rien et en montant ou en descendant la tension sur les autres rayons je garde une roue pas trop voilée donc ça va encore quelques km. Je me bourre de plastiques et de papiers journaux pour ne pas trop avoir froid !
A Reefton il y a un visitor center très bien. Pour une plante ils expliquent qu'elles se trouvent en Amérique du sud, SE de l'Australie et en NZ car quand ces continents étaient encore réunis (Gondowna (à vérifier)) cette plante étaient aussi " réunie ", de même quand ils dessinent ce " supercontinent " ils montrent des montagnes comme maintenant, ça fait plusieurs fois que je vois ce " supercontinent " et de telles théories en Australie et NZ. Mais je ne comprends pas ça, il voudrait dire que cette plante a toujours existé telle quelle depuis des millions d'années (comme les montagnes) et n'a jamais évoluée, comme le climat et l'environnement alors, c'est quand même contraire à la théorie de l'évolution (mais bon pour celle du créationnisme). Des continents entiers se seraient séparés, des grandes dorsales océaniques se sont crées avec des fonds océaniques nouveaux de plus de 10.000 m et les montagnes, le climat et les plantes n'auraient pas variées ? Et tout se détacherait comme ça sans aucun changement interne, propre… Bizarre, je crois plutôt que le SO de l'Australie, le sud de l'Amérique du sud et la NZ ont environ le même climat et environnement, et les végétaux ont sur chacun de ces territoires évolués de la même façon. Si on respire c'est parce qu'il y a de l'oxygène dans l'air…

Le 07, au am je suis réveillé dès 5h par le chant des oiseaux, c'est délicieux à écouter de même que le bruit torrentueux de la Lewis river pour s'endormir. Puis je me rendors, et pendant environ deux heures je fais trois ou quatre rêves dont je n'ai plus de souvenirs mais j'adore ça. Je suis enfin sur le départ à 10h (levé vers 7h30 seulement), comme je dors dans la forêt exposé à l'ouest donc le Soleil tarde mais je le retrouve une fois sur la route, quasiment pas de nuages comme prévu, une très belle journée qui commence par la descente de la Lewis river où j'ai le vent du NO favorable (vitesse d'environ 24 km/h) mais ensuite le vent repasse au NEE et comme la route va vers le NE, le vent est donc défavorable (et la vitesse diminue bien), mais la route 70 est très jolie et il y a vraiment très peu de circulation juste un peu trop de mouches tsé tsé, comme il fait beau, c'est le revers de la médaille.
Arrivé à 40 km de l'océan Pacifique des nuages brumeux commencent à apparaître (pas si pacifique), je m'enfonce donc pour ensuite passer au-dessous au gré de la dernière descente de 3 km pour arriver dans les plaines maritimes. Signe de pluie à venir, pas si sûr car j'ai déjà eu des soirs ou des matinées avec de la brume, un peu de bruines parfois, puis ça se dégage, je ne connais pas la météo des jours suivants.
Beaucoup de biches, des centaines, élevées en pâtures pour la chasse !
A Waiau, un enfant de 12 ans environ vient me parler… pour le trip. La veille à Stillwater au ravito du am je regarde le temps ce qui semble déplaire à la dame (à qui j'avais demandé avant) puis quand je mange à l'extérieur je me dis que l'Homme naît mauvais et refoule ses mauvaises intentions et ça l'empêche aussi parfois à faire de bonnes intentions mais tant que l'individu satisfait ses besoins tout est ok. Puis je me dis que les enfants tout de même, ce sont toujours eux qui me sourient sans arrières pensées ; et au même moment un enfant tape au carreau (environ 3 ans) et il me sourie, je souris aussi comme toujours puis il continu à taper, apparemment il veut jouer, impossible pour moi (ça ne se fait pas dans la société) donc il insiste pour satisfaire ce besoin jusqu'au moment où son père lui dit d'arrêter de taper au carreau. Ce serait donc la société qui rend mauvais par une accumulation de frustrations tout en permettant à tous de vivre ensemble par les règles qu'elles posent pour éviter de satisfaire tous ses besoins (ou est-ce une question d'hormones en plus ?). C'est idiot de penser à tout ça mais l'avantage en vélo, comme on va doucement c'est qu'on a du temps, y compris pour penser à des trucs idiots.
Aujourd'hui je repense à l'histoire des plantes et je me dis et si les Hommes (Neandertal…) étaient apparus sur différents foyers dans le monde et avaient au gré du climat… évolués pour donner l'Homme de maintenant avec quand même encore des différences physiques mais pas génétiques, seulement le phénotype ? Alors, si oui, l'Homme de maintenant n'aurait pas tué tous les autres Hommes, puisqu'il descend d'eux. Après tout c'est bizarre que l'Homme de Neandertal vienne d'Afrique pour migrer seulement en Europe, pourquoi pas en Asie ? J'essaye de voir pour les singes, il y en a sur de nombreux continents et ils sont très différents, ça me paraîtrait bizarre de dire que leur ancêtre commun vient d'Afrique et ait migré partout dans le monde. Je crois peut-être que les conditions de la vie étant environ identique dans différentes régions du monde et on a abouti à différents singes (comme avant différents types d'Hommes). Après tout si on fait des pâtes en Amérique du sud ou en Europe en cuisant 10' à la même température on aboutit à la même chose. Enfin je crois que c'est possible. Et l'atmosphère, le climat a sûrement un rôle sur les organismes il y a des millions d'années c'étaient favorable pour donner partout des " dinosaures " géants, puis ces conditions environnementales ont changé, et ils ont disparu. L'Homme européen a émigré partout et a eu beaucoup de colonies au XIXè s avec l'industrie, sans la société il aurait pu exterminer tous les aborigènes, indiens d'Amérique… mais il en avait aussi besoin comme mains d'œuvre (même s'il les a presque tous massacrés d'une manière ou d'une autre). Bizarre qu'avant ça il n'y a rien eu comme émigration " mondiale " mais les Homo Sapiens l'aurait fait d'Afrique et subitement ce serait arrêté et dans les différentes régions du globe pendant 20.000 ans et différents phénotypes seraient apparus ? Bizarre aussi qu'il n'y ait pas de représentations des Hommes de Neandertal dans les grottes ; peut-être parce qu'il y a eu continuation avec le " blanc européen " ; alors on les a  tué les néanderthaliens ou ce sont nos aïeuls ?

Le 08, les ennuis mécaniques continus, le soir à 20 h environ mon câble pour changer les vitesses arrières casse, comme en Suède, l'embout est coincé dans la manette, je vais voir pour le récupérer mais c'est bizarre, ça fait environ 17.000 km avec ce câble depuis Berlin. L'autre câble devait en avoir autant, ce serait con de racheter une paire de manettes (160€) et une paire de roue (170€), je ne savais pas que les câbles devaient être changés mais je faisais peut-être pas autant de km avant avec les mêmes câbles pourtant il me semble avoir fait les 21.000 km aux USA-Canada avec le même câble. C'est con et cette fois-ci, contrairement en Europe, ça ne sautait pas de vitesses dans les jours et semaines précédant la casse du câble, ça n'a pas prévenu. Et le terrain monte et descend, enfin il n'y a que 30 km encore à faire avant Picton.
C'est toujours calme sur la route 70, puis il y a plus de monde ; surtout ça roule plus vite et encore des voitures venant en face en doublant, j'ai horreur de ça, quand je rejoins la route 1 après 30 km. C'est la seule route possible, elle vient de Christchurch et va à Picton, c'est comme ça. On longe la côte mais c'est moins joli que la West Coast, il y a beaucoup plus de prairies et des vignes (le raisin doit être gorgé d'eau et peu sucré avec le temps qu'il fait).
Le soir, à 18h je prends un café et cause 30' avec un motorbiker qui vient aussi prendre un café (mauvais pour la santé comme l'alcool mais partout on insiste sur les méfaits du tabac seulement, question de mode).
Pour les Hommes, il y a plusieurs hypothèses, soit l'australopithèque, ou un autre, qui vient d'Afrique, contrairement aux autres singes (tous apparaissent à des endroits différents du monde), ce singe bouge et migre, ça donne d'autres sous-espèces dans d'autes zones géographiques mais quelques fois ils sont bloqués par des changements climatiques (confer en Europe lors d'une glaciation) donc tout stoppe et ça donne une évolution et d'autres Hommes, puis le climat favorable revient et l'Homo Sapiens Sapiens (HSS) va en Europe, rencontre l'Homo Sapiens Néandartalis (HSN) et c'est sa fin comme pour d'autres types d'Homo en Asie… Ou, des groupes se sont sédentarisés en Europe et d'autres continus à migrer mais dans des zones plus petites, l'Homme sédentarisé a évolué pour donner l'HSN et celui qui migre reste un HSS (moins de modifications génétiques mais le phénotype européen). Idem en Asie où on trouve ainsi l'Homo florensis… et un HSS avec moins de modifications génétiques car il continue de migrer. Puis les HSS sont plus intelligents, il fait plus d'inventions comme ils migrent, plus d'adaptations, quand le climat change, et il balaye les autres, ils vivent ensemble mais ne se mélangent pas (comme toujours maintenant, peu de mélanges blancs-indiens, blancs-aborigènes, blancs-asiatiques, blancs-africains, blancs-tziganes…) et HSN, HSF disparaissent petit à petit. Peut-être sexuellement c'est possible d'avoir des enfants mais ils sont très rares alors. Pour la 1ère Hypothèse, Homo Habilis > HSN + HSS + HSF ; pour la 2ème Hypothèse, Homo Habilis > HSN + HSS et > HSF + HSS...
Des magpies toujours mais moins, surtout là où je dors, et des mouches tsé tsé mais moins comme il y a un peu de vent. Et finalement l'embout n'est pas coincé, et est out, retiré, trop bien car je pourrais réutiliser la manette.

Le 09, au am je pars encore seulement vers 10h, la nuit je m'endors avec un ciel étoilé et presque sans vent qui est tombé en fin de soirée mais le am vers 5h alors que le Soleil commence à apparaître celui-ci commence à s'échauffer. Et il est très fort, de l'ouest et donc de face, des montagnes, le plus froid, vers l'océan et les premières terres côtières qui sont plus chaudes, à l'est (du plus froid au plus chaud).
La route est dure, ça monte et ça descend un peu, pour les vitesses je m'en arrange avec le système SIS mais c'est dangereux avec ce vent et parfois je dois m'arrêter (deux fois) à cause de trop fortes rafales. Il n'y a pas d'arbres pour se protéger et beaucoup de circulation sur une route trop large.
A Bleinheim je ne trouve pas de roues pour 10 vitesses ou sinon c'est 300€ la paire et même 1000€ chez le 3ème vendeur ! J'achète juste trois câbles car celui pour changer les vitesses des plateaux a aussi cassé quand je refaisais les réglages ! Et je crois que la manette gauche a un peu lâché et est abimée mais je ne veux pas en racheter, j'en ai deux à la maison et c'est 150€ la paire. J'attends donc de pouvoir laver le vélo sans doute un peu encrassé et rouillé, il n'a pas encore eu un seul lavage depuis le départ, il y a plus de trois mois, avant de retoucher et tenter de mettre le grand plateau. Les vitesses à l'arrière passent de nouveau bien.
Arrivé à Picton, le temps commence à se recouvrir, c'est sur le NO de l'île du sud, l'ouest est apparemment plus souvent couvert que l'est en NZ en cette saison. La compagnie de ferry que j'ai pris à l'aller ne prend pas de passagers " civils " cette fois-ci à 2h am, dommage, il faut donc attendre 8h am et on arrive à 11h à Wellington, ça fait un peu tard. L'autre compagnie de ferry a un départ à 10h30 pm  et arrivée à 1h30, je dormirais de bonne heure puis à Wellington il faut que j'annote les photos en retard et je dois aussi vérifier le nombre de kilomètres restants avant le 17/12…, il y a aussi des coups de téléphones à passer (avec le décalage horaire). Après il sera environ 4-5h et le Soleil se lèvera, attendre 9h pour acheter une roue ou laisser tomber et voir si la roue tient jusque Auckland ? Ca fait bien 500 km que je roule avec comme ça et il reste environ 900 km à faire, c'est tentant mais est-ce que ça tiendra, un autre rayon risque aussi de casser.




Chronique 8 : de Wellington à Auckland, et retour à Sydney - Londres - Paris


" Petit tour dans l'est de l'île fumante "
(979 km)

Photos:
https://photos.app.goo.gl/9XQpB98m79nJ7XLR9

Je 10/12, Wellington - … Wellington, 98 km
Ve 11/12, Wellington - 22 km après Masterton, 122 km
Sa 12/12, 22 km après Masterton - 20 km après Porangahau, 121 km
Di 13/12, 20 km après Porangahau - Napier, 141 km
Lu 14/12, Napier - 12 km après Taupo, 163 km
Ma 15/12, 12 km après Taupo - 20 km après Matamata, 158 km
Me 16/12, 20 km après Matamata - Auckland, 176 km
Je 17/12, Auckland - Sydney (avion)
Ve 18/12 et Sa 19/12, Sydney - Londres - Paris (avion)
Di 20/12, Paris - Dégagnac (train)

Le 10, encore une drôle de journée. Le am après une courte nuit (de 3 à 5h environ), sur les quais de Wellington, je prends le départ à 6h30 ! Un record. Le ciel est gris, un peu de crachin, un vent du NO assez fort et défavorable, pendant environ 40 km c'est une " rocade ", une voie expresse, pour quitter Wellington, après sur une montée, pouffff, le dérailleur arrière passe dans les rayons et ça pète. Un 2ème rayon de cassé et une partie du dérailleur arrière vole en éclat ! Du coup impossible de continuer dans ces conditions et je pense bien que c'est la fin du voyage, je retourne à Upper Hutt, 8 km avant, et décide de continuer pour retourner à Wellington comme " ça tiens ", au lieu de prendre le bus. Je regarde dans les deux magasins de vélo à Upper Hutt, un n'a pas la roue et un autre a la paire pour 300€, trop cher, c'est 170€ en France.
A Wellington je vais au visitor center pour rechercher les adresses des magasins de vélo, un lieu pour dormir et voir les horaires de bus pour Auckland. Je pense le voyage fini mais, comme il est 16h, je fais le tour des magasins, le 1er vend que la paire à 300€ encore (et je lui laisserais une roue avant encore en bonne état), mais le 2ème a une roue Shimano à 110€, le prix normal en France, et sans changer la roue avant, c'est ok aussi pour changer le dérailleur et la chaîne ! Pour les plateaux et la cassette je pense que ça tiendra. Trop bien donc, rdv à 12h le lendemain ; mais j'ai peur qu'il me casse la manette gauche pour changer les braquets (j'en ai en rechange à la maison, en France, et je pensais que ça tiendrais jusque là), je lui dit " be careful with it please ", il me répond " don't worries ", on verra.
Donc le voyage devrait encore se poursuivre 6-7 jours ? A 17h je vais à l'auberge de jeunesse (hostelling international), je préfère mille fois dormir dehors mais comme ça au moins je fais la lessive, le rasage… et le lendemain peut-être je visiterais le musée national Te Papa ? J'espère que les vêtements resteront environ clean (s'il n'y a pas trop de pluie la nuit) et ne pas retourner au motel… à Auckland, comme je pensais le faire avant l'accident.
Il y a toujours beaucoup de circulation, ça devrait être obligatoire de prendre le train et il devrait y avoir un parking gratuit et surveillé avant. Le temps n'est vraiment pas fantastique.
Le soir, trois français à l'Hostelling international parlent vite, ils sont en communication (en plus !), science po, business, et ils speedent, ça me fait bizarre, je me sens bien plus proche de l'anglais qui partage ma chambre et qui profite plus de son voyage !

Le 11, au am je me réveille à 8h30 et prépare le sac comme il faut " dégager " avant 10h. Puis je retrouve l'anglais, Mark, qui partage la chambre, et on va visiter ensemble le musée Te Papa où je reste jusque 11h30. Bon, c'est chouette, il y a beaucoup de belles images en photos ou films mais je n'y apprends pas grand-chose sur la NZ, pour l'histoire en tout cas. Je m'amuse bien cependant. Puis je vais chercher le vélo pour 12h comme prévu, tout est fait, très bien, pour 200€ avec la roue arrière, la chaîne Shimano et la main d'œuvre (30€ autant que je gagne en une heure, et il ne faut pas plus de 30' pour faire ces changements, enfin), encore un métier que j'aurais pu faire, peut-être plus tard ?
A 13h je suis sur le départ, avec toujours un vent du NO, je refais les même 45 km pour commencer puis il y a une côte très dangereuse, même avec le vent favorable celui-ci vient se fracasser contre les parois des collines et revient vers moi en tourbillonnant, c'est de la folie et je suis obligé de poser pieds à terre, une fois dans la montée et deux fois dans la descente, pour ne pas casser la petite clôture et faire une descente expresse dans le style d'un body jumper.
Le temps est gris bizarre mais vers 20h il se met à pleuvoir ainsi que toute la nuit. La route 52 est très jolie, il y a peu de circulation (et donc peu de ravito), après Masterton, mais j'y retrouve le vent de face.

Le 12, au am je suis réveillé vers 9h, pas avant, et je ne pars que vers 11h. Toute la journée le vent a été une pure furie, un festival de rafale à 80-100 km/h car des fois j'ai du m'arrêter à tel point que le vent soufflait furieusement. Et quand je dois m'arrêter, par expérience, c'est que le vent est supérieur à 100 km/h. Au-dessus de 80 km/h c'est difficile mais possible ; à plus que 100 km/h, c'est presque impossible sauf en agglomération, en forêt (mais il y a un risque de chute de branches), parfois dans des vallées (mais pas par ici car il n'y a pas assez d'arbres sur leurs flancs) et avec le vent dans le dos (plein dos) évidemment.
Dans un petit village après 70 km, je pense avoir un ravito mais le store est fermé à 16h (pourtant il n'est que 15h30), enfin il y a la taverne où je trouve pour un peu plus cher de quoi manger mais il y a une sacrée ambiance même s'il n'y a pas beaucoup d'habitants. J'en profite pour regarder la météo sur le journal, le vent sera encore fort pendant deux jours, toujours du NO puis peut-être moins fort, normalement, de l'ouest. Quand je repars un peu avant 18h, le vent est un peu plus calme, il n'est pas à plus de 80 km/h en rafale donc ça va un peu mieux, quelle furie depuis quatre jours !

Le 13, au am je me réveille vers 9h et je pars vers 11h, décidément, dans la nature (en dehors des villes), je dors très bien. Je m'endors sans problèmes au milieu des sapins vers 22h et je me réveille vers 2h pour mettre la CS que je n'avais pas mis avant, la température restant douce. Il y a beaucoup d'étoiles à ce moment là mais à 9h le ciel est plus nuageux.
Toujours beaucoup de vent jusque 14h environ mais pas plus de 60-80 km/h en rafale, toujours du NO puis après 14h, le vent diminue encore et passe plus à l'ouest donc ça va encore mieux pour rouler. La route est donc vraiment bonne et c'est très appréciable, par des petites routes pendant presque toute la journée (que 30 km sur la route 2 parce que c'était la seule route possible) et donc avec un peu plus de circulation, c'est comme les petites départementales en France.
Je rencontre encore quelques faucons bruns dont un, une fois encore, attaqué par un magpie ! Beaucoup de magpies dans les zones rurales agricoles ou habitées. Il n'y a pas de corbeaux ou pigeons comme chez nous ou ailleurs (Australie…).

Le 14, au am je suis réveillé vers 6h30 par une dame qui promène son chien, sans laisse bien sûr, et donc, bien sûr, comme souvent, le chien vient pour me renifler, la dame cri après mais ça l'amuse aussi, comme si j'étais un chien ? Je ne comprends pas ça, ça arrive souvent aussi quand je fais les courses et que je mange ensuite sur un trottoir, j'ai horreur de ça.
La route 5 a beaucoup de circulation, c'est la seule route entre Napier et Taupo donc pas de choix, et un seul petit ravito entre les deux. Mais les New Zélandais dépassent toujours très bien en général même si par deux fois le dépassement vient d'en face, il y a toujours beaucoup de croix en bord de routes (je n'aimerais pas qu'on en fasse une pour moi), beaucoup de trucks, du transport du bois…
Les Maoris et européens sont mélangés même au travail, il y a un cosmopolitisme ici apparemment. Les 90 premiers kilomètres se passent en montagnes puis c'est plat jusque Taupo mais c'est bien plus dur avec le vent de face de l'ouest mais moins fort que les jours précédents.
A Taupo je vais à un magasin, beaucoup de distributeurs près des magasins et je range donc mes affaires, c'est quand même la rue et l'espace publique ! Mais certains qui viennent retire de l'argent me font de l'œil et je ne peux m'empêcher de repenser à cette affaire dans Bordeaux où j'attendais que la personne devant moi retire l'argent, et celle-ci s'était énervé après moi disant que je regardais son code et elle m'avait même bousculé avant de s'enfuir à l'intérieur de la Poste comme si j'allais le braquer, ah il y'en a des stressés qui n'ont aucune confiance en eux, un vrai parano car en plus il y avait une caméra au distributeur.

Le 15, dans la nuit il pleut vers 1h, ça me réveille comme je dormais sans la CS mais je me rendors facilement pour me réveiller ensuite que vers 9h, la pluie ne doit donc pas durer. Le am je pars que vers 11h, quand on ne dort pas en ville et qu'on est au calme, on y resterait bien !
Sur la route encore beaucoup de trucks dont la moitié pour le transport du bois, beaucoup de geysers (ça sent le souffre car il y a aussi des volcans en activités, donc aussi des spa, bains chauds, bains froids, et des bateaux sur les différents lacs… J'ai toujours l'impression qu'il y a beaucoup de trafics surtout parce que la vitesse est limitée à 100 sur des routes comme des départementales et ça va vite même si ça dépasse bien (une fois encore en venant en face tout de même) et pourtant je ne suis pas sur les routes principales mais il n'y a pas encore d'autoroutes ici.
Encore quelques faucons dans ces zones montagneuses, la route est quand même bonne surtout grâce au vent du SO et donc assez favorable, mais je ne peux plus mettre le grand plateau, la manette gauche doit être bien cassée, mais c'es moins embêtant que si c'était la droite, surtout quand ça monte et quand ça descend comme aujourd'hui ; j'en ai une de rechange à la maison donc pas la peine d'en racheter (surtout qu'il faut racheter les deux, 150€).
Il n'y a pas de pluie, juste deux, trois gouttes.

Le 16, au am je suis réveillé vers deux heures, je me suis encore endormi sans la CS. Le ciel est magnifique, tout étoilé (pour une fois), la CS est ainsi toute trempée (pas de nuages ni arbres pour retenir l'humidité nocturne). Mais je me rendors bien jusque 5h30 pour ensuite faire mes besoins naturels. Je pensais me rendormir mais comme le Soleil se lève…
Je pars vers 7h30, il y a toujours beaucoup de trafic et de trucks sur ces routes (pourtant je prends les plus petites routes possibles, aurait-il fallu être avec un vtt, sans doute oui), comme l'Australie, je crois que ces pays ne sont pas idéal pour la pratique du vélo sur route, ça aurait été beaucoup mieux en vtt, ski ou à pieds ; il n'y a que pendant 50 km sur l'East Coast Road qu'il y a peu de circulation. Mais les New zélandais roulent toujours très bien, toujours beaucoup de police qui vadrouillent (c'est comme ça depuis 3-4 jours), il y a toujours un certain cosmopolitisme entre européens et Maoris, je rencontre aussi un " vieux " danois qui habite en NZ depuis 25 ans avec qui je parle un moment.
Dans l'agglomération, comme ça m'arrivait déjà, je m'amuse toujours à remonter mon cuissard pour montrer que tout n'est pas tout blanc ou tout noir, avec les marque de bronzages, ce qui ne manque pas d'amuser un groupe de maoris (comme les lapons, ils rigolent facilement) lorsque je fais mes courses dans une superette, c'est exactement ce que je recherchais comme effet.
Comme j'avais du temps je prends la route pour Auckland City, le centre urbain, mais finalement, un peu fatigué, je me dis que 30 km dans l'agglomération pour rejoindre l'aéroport c'est suffisant, assez de trafics, pas la peine d'en rajouter encore 30 km. Je pensais aussi dormir près des quais comme à Wellington mais le temps reste incertain et je n'ai pas trop envie d'arriver trempé le lendemain à l'aéroport ; d'ailleurs lorsque j'écris il tombe une averse, à l'aéroport).
Voilà, vivement le matelas le samedi soir. Je prendrais une douche à Sydney, comme il n'a pas vraiment plu depuis Wellington, les vêtements sont encore propre. Ce n'est pas ceux que je mets pour le vélo mais ils commencent à être craqués de partout, comme le vélo… il est temps de faire des réparations.
Je repense aussi à l'Afrique, décidément… Ici en NZ-Australie comme aux USA-Canada avant il n'y avait pas de monuments… mais maintenant c'est la société " moderne ", tout le confort y est depuis l'arrivée des européens, en grands nombre, qui ont donné un autre " mode de vie " (la société de consommation, les mines d'or…) et ils sont restés et non repartis comme en Afrique. Beaucoup d'amérindiens et aborigènes ne semblent pas en profiter, ce qui semble différents pour les maoris en NZ où il y a eu aussi au XIXè s de nombreuses batailles dont certaines gagnées par les maoris ; ce qui n'a peut-être pas eu lieu aux USA-Canada et encore moins en Australie. Sans doute, comme pour les anciens pays communistes en UE, s'il y avait une aide et un contrôle, une " intégration ", l'Afrique s'en " sortirait ", tous en profite (humanitaire, OI, gouvernements africains et occidentaux), sauf les peuples, comme toujours.

Le 17, pas de vélo aujourd'hui, je dors bien la nuit, c'est bien car l'aéroport d'Auckland reste ouvert toute la nuit et il y a du monde contrairement à Sydney où les 40 personnes restant pour dormir le soir sont parquées et contrôlées systématiquement par la police (la phobie des immigrés est forte ici mais encore plus en Australie, c'est presque insupportable).
Le am à 6h je suis debout et j'attends pour prendre l'avion avec un peu de lecture de magazines et des coups de téléphone à passer en France pour le travail… Le vol se passe bien, on part vers 17h et on arrive vers 19h (environ trois heures de vols seulement et un décalage horaire de deux heures). Pour le transport du vélo ce fut épique ! Air New Zealand et le type qui devait emballer le vélo n'étaient pas d'accord et ne savaient pas vraiment comment faire, ceux qui s'occupent de l'emballage me font payer un bout de plastique 10$ mais ils ne voulaient pas l'emballer. Disant qu'il fallait une boîte et Air New Zealand disait juste le plastique, ça m'a fait poiroter pendant une bonne demi-heure d'un stand à l'autre alors je commence à m'énerver à cause de ça, démontées, les roues toutes assemblées avec le plastique et le scotch, en disant " vous allez voir les anglais comment les français emballent le vélo ! " C'était plus simple à l'aller ! Le vélo arrive encore en bonne état, on se demande pourquoi les agents ont fait toute cette comédie à Auckland ! Sur environ 10 trajets en avion, il n'y a jamais eu de problèmes vraiment. Dans l'avion il y a du Muse, Portishead, Archive, Air… J'ai du retard sur toutes ces nouveautés du monde de la consommation. Le soir je cause aussi avec un slovène puis un new zélandais qui ont fait plusieurs trips à l'étranger : 10 mois en Australie et pour la NZ en voyageant et en travaillant, et trois mois en NZ que pour voyager et surtout faire de l'escalade.
A Sydney à la douane c'est encore chiant, ils sont vraiment emmerdants, l'un me dit de passer le sac au scanner (du coup je pose le vélo), pose le sac ; un autre me dit de faire contrôler le vélo sur la gauche ; celui du scanner me dit que pour le sac ce n'est plus la peine, du coup je reprends le sac ce qui ne plaît pas à celui de gauche qui insiste encore plus pour le contrôle du vélo, " eh ! ", je leur dis " je peux pas tout faire en même temps, quelle organisation en Australie ! ". Entre temps une dame me demande la carte de déclaration de douane que me redemande ensuite celui de gauche qui a du mal à croire que je l'ai donné à la dame qui met du temps avant de confirmer que je lui ait bien donner. Et pour finir celui de gauche ne veut plus contrôler le vélo… Bref ni contrôle du vélo ni du sac, encore des caprices pour rien. Vive l'UE !
La nuit se passe à l'aéroport le lendemain, je pensais aller à Sydney mais comme j'ai oublié le casque à Auckland, je n'ai pas trop envie de recevoir un coup sur la tête d'une magpie.

Le 18 et le 19, assez bonne nuit à Sydney. Il a plu presque toute la nuit et encore le vendredi donc ça me refroidit encore plus de l'idée d'aller voir la City de nouveau et l'opéra, il tombe des trombes d'eau ! Dans l'aéroport c'est le festival peut-être à cause de Noël qui approche, il y a des prêtres, des bonzes ; c'est multiculturel bien sûr.
A Roissy j'attends le vélo, j'arrive vers 11H40, le vélo devait arriver vers 14h puis on me dit 17h30, on verra, en fait ils devraient savoir, comme à l'aller à Sydney, si le vélo est bien parti mais ils ne regardent pas sur leurs fichiers informatiques quand j'y vais vers 16h30, donc il faut revenir à 17h30. Ca fait beaucoup de journée à attendre dans les aéroports… Mais en France c'est plus le bordel qu'ailleurs avec le froid il y a même quelques sdf. Il y a un peu de neiges en Angleterre et en France, 5 cm, c'est bien Noël. A Sydney et NZ dans les plaines il n'y avait pas de neiges.
Le vol s'est bien passé, ça a semblé plus rapide qu'à l'aller. D'ailleurs dans l'avion je demande si ça va plus vite au retour comme on va vers l'ouest, le Stewart me dit qu'en théorie ça devrait être vrai mais il y a le vent qui vient toujours de l'ouest, donc de face, et donc ça revient au même. Et ouap, encore le vent du moins chaud vers le plus chaud ; pourtant on vole à environ 10.000 m d'altitude, -50°C à l'extérieur, à environ 950 km/h pour 700 tonnes je crois. L'avion est plus petit entre Londres et Paris et on va à environ 600 km/h.
Depuis décembre 2007, ça fait quand même trop de voyages en avion et j'espère partir plus longtemps les prochaines fois sans trop faire ces trajets en avion. Peut-être dix vols depuis le vol Dakar-Paris ; mais même dans certains récits où la personne dit faire un tour du monde sans utilisation d'avions… en fait c'est un peu faux car il y a une logistique par d'arrière (pendant qu'il marche, quelqu'un lui amène le bateau pour traverser un prochain océan… ou des proches viennent le voir pour le soutenir (et donc en avion) comme pour Mike Horn dans ces deux tours du monde (équateur et Arctique) où il n'utilise pas de moyens motorisés mais il y a une logistique par derrière.
A Roissy j'achète aussi des revues où ils disent que Neandertal a disparu à cause de Sapiens car il y avait une trop forte concurrence sur les mêmes ressources, je suis content d'avoir trouver ça sans avoir des éléments scientifiques juste en comparant avec le mode d'aujourd'hui et les comportements qu'ont ou ont eu les humains entre eux (quand les européens sont arrivés en Amérique du nord, Australie…), juste en ayant le temps de penser un peu à ça pendant la route. Sûrement que Sapiens vivait plus dans le Sahara, à l'époque une forêt, puis quand ça a dégelé il est venu en Europe concurrencer Neandertal…
A Sydney ça recommence comme en NZ, ils ne savent pas s'il faut mettre en boîte le vélo, je les supplie de se décider et de ne pas me faire aller de stand à stand. J'ai vraiment l'impression qu'on nous prend pour des imbéciles et des jouets. Les compagnies et le personnel est parfois très " see ", et tout me rappelle le cortège que l'on fait avec les vaches ou moutons : lignes à suivre, musique douce pour diminuer le stress, barrières où on zigzague dedans pour amener le troupeau…
A l'aéroport de Paris-Roissy vers 16h30 je suis vraiment fatigué et je m'endors dans un coin comme quelques sdf qui sont venus s'y réfugier pour échapper au froid, et je me réveille que vers 19h30 ! Le temps de se presser pour retourner au service bagage avant que ça ferme, j'y trouve le vélo ! Avec le carton déchiqueté en 10 morceaux, je demande avec grand étonnement qu'est-ce qui s'est passé ? On me dit qu'il est passé avec les valises et comme la " porte " est trop étroite, alors que normalement ça passe avec les bagages " oversize ", incompréhensible. Fatigué et incapable de râler comme tout bon français, je le récupère et vois vite que la tige de selle ne rentre plus dans le cadre qui est tordu et que le collier de selle a disparu, sans doute est-il quelque part dans la pièce où je fais un tour mais rien, rien non plus dans le carton, je fais donc une déclaration pour destruction de matériel, on me demande un certificat d'irréparabilité ! Bizarre que ce soit tordu là et non aux manettes ou aux dérailleurs beaucoup plus fragiles d'autant plus que le collier de selle que j'avais resserré à Sydney aurait du éviter ça.
Je repars donc avec le vélo et la selle attachée sur mon sac à dos. Dans le RER pour aller voir Laure, une dizaine de jeunes des cités (25-30 ans quand même) fument le blar dans le sas et s'amusent à taper sur la porte du conducteur (fermée à clé bien sûr), je retrouve d'emblée l'agressivité et l'insécurité bien caractéristique en France, il n'est que 22h30 pourtant, ça craint. Enfin je change à la gare de l'est pour le métro où c'est plus tranquille et je rejoins mon amie depuis 8 ans déjà, enceinte ! Et d'autres amis pour un soir et encore une très bonne soirée comme toujours !

Le 20, vers 8h, je pars pour rejoindre facilement en métro Austerlitz, il neige encore et tous les trains ont du retard. Le train de 10h ne prend pas les vélos il faut donc attendre celui de 12h52, à cause du téoz ; avant tous les RER pour Toulouse prenaient les vélos (encore un exemple où la société devient " compliquée ", réglementée partout et pour tout). Pendant ce temps je m'efforce avec mon vieux couteau suisse de 16 ans de remettre et détordre le tube du vélo et c'est bon après environ une heure de travail, je suis trop content, enfin je peux mettre la tige de selle mais il faudra racheter un collier.
Le train de 12h52 ne part qu'après 14h à cause de retards dus à la neige et au froid. Le vélo est dans un compartiment spécial mais après une heure de train, panne, après une heure d'attente il ne peut continuer qu'avec une moitié de wagons, pas assez de courant électrique pour tous, comme je suis dans la mauvaise moitié, il faudra attendre sur un quai en banlieue de Paris le prochain train (impossible de se serrer et il y a le vélo). Finalement le vélo finit dans un sas comme si j'avais pris le train de 10h ! Le train fera des arrêts spéciaux à Gourdon… avec 3h de retard, pour ce train (car il roule moins vite à cause du froid les plaquettes de frein fonctionnant mal et le jet de glace a déjà cassé des fenêtres sur d'autres trains). Il y a donc distributions de plateaux repas. Enfin j'arrive à Gourdon à 22h30 (5h de retard) où mes parents viennent me rechercher.
Le lendemain je vais pour travailler, levé à 7h am, un bon remplacement de 15 jours, en faisant du " vélo-neige " !


Pour finir...


Il n'y a pas eu beaucoup de rencontres pendant ce voyage, pourquoi ? C'est difficile à dire, mais quand même quelques unes notamment : un jeune couple anglo-australien qui a déjà fait de nombreux tracks au Canada, en Patagonie, en Europe dans les Alpes et aussi un tour de 7mois en Australie, vivant avec les working visas à Queenstown pour 9 mois, une belle manière de vivre et voir la vie (mais chacun ses passions). Aussi un allemand de 26 ans rencontré avant Ayers Rock et travaillant pour un tour opérateur, qui a aussi fait quelques trips en vélo…

Pour les animaux et les fleurs, malheureusement là aussi pas grand-chose, surtout dans l'Outback, une trentaine de kangourous vivant mais environ 3000 croisés morts, écrasés par les véhicules… et je n'ai pas eu la chance de voir des koalas. Beaucoup de faucons, quelques aigles, un petit scorpion, une ou deux araignées et trois serpents dont deux écrasés… et quelques kiwis en New Zealand, pas très craintifs et surtout visibles quand il pleut (ils mangent des vers de terres…).
C'était surtout intéressant pour observer des oiseaux, très jolis mais aussi assez souvent très fuyants, il y en a de très beaux avec de belles couleurs (jaune, rouge, vert, bleu…) mais un type d'oiseau est particulièrement dangereux pour les cyclistes, les magpies ! Ils ressemblant à des corbeaux, mais ils sont noir et blanc, ces oiseaux ont la manie de taper sur les têtes ! J'en ai fait la drôle expérience, ne le sachant pas, dans les premiers jours lorsque l'un d'eux me shoote sur la tête alors que je descends à 50km/h, sans casque (comme je n'en mets pas d'habitude).
Par la suite, le port du casque a donc été souvent obligatoire pour cette raison ce qui ne fut pas facile sous la chaleur en pédalant environ sept heures tous les jours et ce qui a valu quelques ennuis au cœur, sorte de crampe, due au muscle, obligeant à s'arrêter, et s'accompagnant de la perte du " second souffle " (impossible d'inspirer à fond ou de bailler sans déclencher une crampe). Ce problème disparu en New Zealand grâce à une météo plus " humaine ", je n'ai pas encore la climatisation et avec le casque c'est difficile d'aérer la tête.
De plus le casque est obligatoire par la loi. A 10km/h dans une montée, pendant 20km, c'est stupide, peut-être un jour les coureurs à pieds auront un casque mais les politiciens, surtout en " Occident " ne savent plus faire des lois intelligentes, ils ne font pas non plus entre sept et dix heures de vélo tous les jours avec 10kg à porter…).

Ce parcours dans les terres australes du milieu a été bien difficile donc, à cause de la chaleur, de la monotonie notamment de l'Outback. On peut constater aisément les problèmes de déforestation (en NZ c'est flagrant) et de désertification (en Australie surtout, avec de nombreux problèmes de ressources en eau, et encore plus à venir dans le futur).
Les parties les plus intéressantes étaient dans les Alpes australiennes, notamment entre Melbourne et Canberra, et les Alpes du sud de l'île de Jade en New Zealand, avec la forêt primaire, très réduite malheureusement. Si c'était à refaire ce serait pour faire le bicentennial national trail (en Australie, sur plus de 5.000 km entre Cairns et Melbourne) aussi la traversée de la Tasmanie, et pour faire encore le teararoa trail (qui traverse la NZ du nord au sud, sur environ 3.000 km). Peut-être une bonne idée pour plus tard, en ski, à VTT et/ou à pieds.



Ecrit en novembre 2010, à Figeac, d'après les carnets de route et autres souvenirs, Cap Woot.






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